Chapitre XXXVI.

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Mylène sortait à peine de la salle de bain lorsque son téléphone se mit à sonner. Le nom de sa cousine s'affichait sur l'écran. La jeune femme décrocha à peine, que Lydie commença à débiter une flambée de mot à la seconde.

- Mymy, je suis soulagée que tu décroches enfin ! J'ai hésité à débarquer à la maison, mais je ne savais pas si tu voulais voir quelqu'un aujourd'hui. Eh, comment tu vas ? Tu n'es pas trop traumatisée ? Freddy a été incroyable ! Quand elle t'a trouvé évanouie et qu'elle a réalisé que ce type profitait de la situation, elle est devenue folle en même temps. C'est elle qui t'a ramené à la maison pendant que les gars s'occupaient de ce pervers. Il s'est fait tabasser comme un malpropre, c'était super.

- ...

- Tu vas bien ? se reprit Lydie, gênée par son flot de paroles.

- Je m'apprête à partir au travail...

- T'es folle ou tu fais juste exprès ? Prends un jour de repos, reste chez toi. Tu veux que je vienne passer la journée avec toi ?

- Je veux aller travailler. Il faut que je bouge un peu, que je pense à autre chose quoi.

- Mymy ?

- Oui ?

- Il s'est passé quoi précisément ? Je veux dire ... Il n'a pas ... Hein ?

- Non. Mais c'était son intention...

- J'en étais sûre ! Ce type a soutenu que tu étais consentante.

- Ça va pas non ? Moi, consentante ? Pour coucher avec ce malade ?

- Lorna était là et elle a dit qu'elle allait s'assurer qu'il soit puni.

- Hum.

- Ne t'en fais pas. On ne te laissera pas tomber. Ah et Freddy a décoché une droite monumentale à ce type. J'ai cru qu'elle allait le tuer.

- Elle l'a frappé ? Les gens étaient au courant ? demanda Mylène au bord des larmes.

- Les gens ne savent pas pourquoi. Et puis, c'est assez fréquent dans les soirées. Ne t'en fais pas.

- Merci Lydie.

- Je suis désolée. Je n'aurais pas dû te laisser seule, j'aurais dû plus insister pour que tu nous suives, dit Lydie d'une voix triste. 

- Tu n'y es pour rien !

- Bon, tu devrais prévenir tes supérieurs de ton absence.

- Lydie, je peux aller travailler...

- Non, hors de question !  Je passerai chez toi ce soir en sortant du boulot.

*********

Mylène réalisa que Freddy était là, avant même de la voir. Les effluves subtils de Paco Rabanne l'atteignirent au moment où elle sortit de sa chambre et la conduisirent jusqu'à elle.
Ses sens ne lui avaient pas menti : Freddy était bel et bien dans son appartement, confortablement assise sur son canapé, une tasse de chocolat à la main. 

Mylène rentra dans le salon en évitant soigneusement son regard d'acier et retenant ses larmes puis s'assit dans l'un des fauteuils adossé à la fenêtre. À part ses sous-vêtements, Mylène n'était vêtue que d'un peignoir blanc. Elle était mortifiée.

Même en culotte jean et t-shirt blanc col rond, Freddy était à couper le souffle. Elle avait des cernes sous les yeux, les locks détachés, l'air préoccupé. Mais n'importe quelle femme tomberait sous son charme en un simple battement de cils.

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