Lucy Et Le Basket

Chapitre 25

Natsu était toujours assis contre l’arbre, tandis que mes larmes coulaient sans que je puisse les contrôler. Les mains agrippées aux cordes de la balançoire, mon corps entier tremblait. Cela avait été certes douloureux, de tout raconter, mais mon dieu ce que je me sentais mieux. Plus légère, comme un poids en moins. Un poids si lourd mais qui m’était devenu familier au vu du temps qu’il était resté profondément caché en moi. Puis, soudainement, une chaleur agréable m’enveloppa et une odeur sucrée, rappelant un printemps fleuri envahit mes narines. Et dans une intime étreinte, Natsu me consola. Sans un mot. Juste par sa présence, juste par sa chaleur, juste par ce doux et délicat regard qu’il avait en posant ces beaux yeux verts sur moi. Et c’est ainsi que je me laissais aller. Dans un calme apaisant, je sentais toute cette douleur s’envoler telle une hirondelle qui sort de sa cachette à la fin de l’hiver, à l’arrivée du soleil. Transporté dans cet univers féerique, il n’y avait que lui et moi. Nous. Depuis quand les choses étaient-elles devenues ainsi ?

On resta longtemps ainsi, sûrement une bonne heure. Voire même deux.

- Merci

Ce fut la seule chose que je fus capable de dire. Et pourtant, ce n’était qu’un léger chuchotement, j’avais bien trop peur de briser la magie de l’instant. Il s’installa de nouveau par terre, contre l’arbre, puis tapota sa jambe, pour que je vienne m’y installer. Je ne me fis pas prier et m’allongeais alors dans l’herbe verte, la tête sur ses genoux.

- Lucy… Tu ne mérites pas ce qui t’es arrivé, et personne ne devrait avoir à vivre ça d’ailleurs. Ce que ton père t’a fait, ou plutôt vous a fait, est tout simplement inhumain et monstrueux… Et pourtant tu es si forte. Tu es toujours là, debout. Tu m’impressionnes tellement.

Il marqua une pause, puis me demanda.

- Qu’as-tu prévu de faire maintenant ?

- Vivre ma vie. Je ne veux plus souffrir, ni avoir mal. Je veux tout simplement une vie normal, être entouré de gens qui m’aiment vraiment. Je veux apprendre à être heureuse. C’est ce que Sting aurait voulu.

Je vis un léger sourire éclairer son visage. Je remarquai ses petites fossettes ainsi que l’immensité de ses yeux verts onyx. Un regard envoûtant et profond, doux et tendre.

- Je vois. Et le basket ?

- je… J’aime le basket. J’adore ça et je n’arrêterai jamais complètement, je ne peux plus me mentir à moi-même. Le basket fait partie de moi et je ne peux pas le nier mais…

- Mais ?

- J'en ai marre. Je l’ai dit, je veux une vie simple mais heureuse. Je n’y arriverai pas si je reprends les grandes compétitions comme avant. Alors je continuerai de jouer au basket avec mes amies, puisque c’est ainsi que j’ai toujours voulu vraiment jouer. Je ne perdrai plus de vue mes objectifs.

- Tant que tu sais ce que tu veux, alors je suis heureux pour toi.

- Alors tu sais ce que j’aimerai par-dessus tout ?

- Non ? C’est quoi ?

- Jouer un match contre toi. Mon équipe contre la tienne.

- J’en serai ravi, mais fais gaffe, on risque de vous laminer ! Dit-il moqueur

- J’aimerai beaucoup voir ça ! Repondis-je, la même étincelle de malice dans les yeux que dans les siens.

On se défia quelques instants, dans une battle de regard, puis on finit par tous deux exploser de rire.

- Alors il ne te reste qu’une chose à faire ! S’exclama Natsu

Devinant de quoi il parlait, je sortai mon téléphone puis composai un numéro. J'hésitai rapidement avant d’appuyer sur le bouton pour appeler, mais un regard vers Natsu me redonna confiance et je lançai l’appel. Il récompensa mon courage par un sourire. Un grand et beau sourire éclatant et scintillant. La personne au bout du fil decrocha au bout du troisième « BIP ».

- Allo ?

Le voix douce et calme déclencha une vague de souvenirs.

- Salut Yuki…

Pas un bruit. Puis un sanglot étouffé.

- Lu… Lucy ?

- Oui, c’est bien moi.

De nouveau des sanglots, mais plus distincts cette fois-ci.

Du coté de Yukino

J’étais chez Ultear quand mon téléphone sonna. Je décrochai, malgré le numéro inconnu mais je reconnu tout de suite sa voix : Lucy. Alors que des larmes de joie coulaient, Meldy entra dans la cuisine, là ou je me trouvais actuellement.

- Yukino ? Tu vas bien ? Pourquoi tu pleures ? Demanda mon amie inquiète

Elle vit le téléphone et sembla comprendre. Elle appela en criant les filles qui était dans le chambre de Ultear. Elles descendirent rapidement les escaliers pour savoir pourquoi Meldy les appelaient en hurlant comme s’il y avait le feu, puis, sans un bruit, elle mima le nom « Lucy » sur ses lèvres. Ultear fit semblant de ne pas y faire attention, Minerva souriait légèrement et Meldy sautaient dans tous les sens.

- Il faudrait peut-être penser à lui répondre là… S’amusa Minerva, à moins que Ultear ait encore envie de jeter le téléphone dans le bocal du poisson…

- Ça va, j’ai dit que j’avais pas fait exprès, se justifia la concerné

De retour du coté de Lucy

Natsu semblait amusé par la discussion de l’autre coté -car oui on avait tout entendu- puis Yukino finit par répondre

- Salut Lucy, désolé pour la dernière fois, on a eu un petit incident…

- Je vois… Les filles, je voudrais vous parler. Genre sérieusement.

- Quoi ? Me dis pas que tu vas mourir ! Oh non, t’inquiète pas, je mettrai ma plus belle robe pour ton enterrement ! S’affola Meldy

- ne t’en fais, je ne vais pas mourir Mel’. Je voudrais simplement tout vous expliquer.

Silence au bout du fil. Pas une mouche ne vola, mais vu la saison c’est sûrement normal.

- Tu vas enfin nous dire pourquoi tu es parti comme ça ? Demanda Ultear d’une voix faussement calme

- Oui, mais je préférerai vous le dire en face. Je vais prendre un train samedi prochain pour venir vous voir.

- Pas la peine, on devait aller dans une ville pas très loin de Magnolia la semaine prochaine, on peut faire un détour.

- Je vois, merci beaucoup. Envoyez moi un message quand vous serez là, je vais prévenir Mavis.

- Mavis ? T’as repris contact avec elle mais pas nous ? Demanda Ultear offusqué

- Pas vraiment, on s’est plutôt croisé par hasard, mais je n’ai pas réellement repris contact. Même s’il est maintenant temps de la faire.

- Ok. On se dit samedi prochain vers 16h30 ?

- Ça me va, je vous envoie mon adresse.

- Ok, à samedi alors ! Lança Yukino avant de raccrocher.

Je jetai un coup d’œil vers Natsu et je le vis me sourire, et sans savoir pourquoi, mon cœur s’emballa à tout vitesse.