chapitre 20

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PDV Lucy

Complètement perdue, j’écoutais les différentes voix a travers le téléphone se disputer. Puis, après un gros bruit, la ligne se coupa. Ne sachant que faire, je lâchai mon téléphone sur mon lit et fixa le plafond. Je n’avais pas vraiment pu leur parler, mais j’étais heureuse. Elle semblait ne pas trop avoir changer et même mieux, elle semblait aller bien. Ultear avait l’air d’être celle qui avait eu le plus de mal a accepter le départ de Lucy, mais c’était normal. Elle avait déjà connu l’abandon.

Puis, sûrement fatigué par toutes ces émotions, je m’endormis.

Je me réveilla aux alentours de 22h, je mangea rapidement des pâtes, je pris une douche et prépara mes affaires pour le lendemain. Une fois cela fait, j’allai me coucher.

Vendredi 10 octobre

je me levai, de bonne humeur. Un grand sourire plaqué aux visages, je me prépara puis alla au lycée. Je rejoignis mes amis sous un arbre. Nous discutions de tout et de rien. Jellal, Luxus et Gadjeel parlait de leur entraînement de basket tandis que Juvia, Erza, Lévy et Mirajane parlait d’une fête qui aurait bientôt lieu. L’heure des cours sonna donc nous nous dirigions en histoire. Le cours se passa comme a son habitude : moi prés de la fenêtre a coté de Juvia, Mira et Erza devant et Levy au premier rang, Jellal et Gadjeel discutant et Luxus avec ses écouteurs. Lina racontait sa vie a voix haute à Fanny et Jessica et les trois quarts de la classe dormait ou discutait tranquillement. L’heure passa rapidement, les filles me proposèrent une aprem shopping ce week-end, afin de se préparer pour la fête dans deux semaines. J’acceptai volontiers, puis la journée continua. A la fin des cours, j’aperçus Natsu et Grey. Mon professeur aux cheveux roses vint vers moi, un petit sourire en coin.

- Alors ? Tu les as appelé ?

J’hochai la tête avec entrain, fière de moi. Il me fit un grand sourire et me félicita.

- Tant mieux, je suis fière de toi. Elles ont dit quoi ?

- En fait, j’ai pas tout compris mais elles avaient l’air d’aller bien et c’est le principal. Je vais peut-être réessayer de les appeler. Je ne sais pas encore…

- Ok, tu me tiens au courant, je dois y aller !

- Ouep, à plus !

Puis je rentra chez moi. Un bol de céréales dans les mains, installé dans mon canapé, mon téléphone sonna. L’espoir que ce soit elles se fit intense, mais ce n’était pas le cas. Je n’entendais absolument rien, seulement une respiration un peu sifflante, qui faisait assez peur. Je tenta un « allô ? » hasardeux, mais la personne au bout du fil ne répondit pas. Je pensais donc à une mauvaise blague et allait raccrocher quand j’entendis un sanglot. Intriguée, je demandais « il y a quelqu’un ? Vous allez bien? » et au bout de quelques secondes de silence, elle parla enfin.

- Salut Lucy, c’est moi… Layla.

Je lâcha mon bol de céréale par terre par surprise. Ne sachant que dire, je l’entendis pleurer de plus belle. Elle finit par se calmer au bout de quelques instants. Les larmes aux yeux, j’attendais qu’elle me dise quelque chose. Mais rien.

- Lucy… Je préférerai te parler en vrai, tu pourrais venir ?

- Hum, oui je peux, dis-je encore sous le choc

- Bien… merci.

Ce dernier mot ne fut qu’un chuchotement mais je l’entendis quand même. Lorsqu’elle raccrocha -trop rapidement à mon goût- mes larmes coulèrent a flot et un tourbillon de pensées m’envahit. Puis, soudainement, je me levai, ne prit même pas la peine de ramasser la bol cassé, nettoyer le lait ou même de me changer. Je pris mon téléphone, Mes écouteurs, mes clés et parti. A pied, l’hôpital était à quinze minutes. Musique dans les oreilles, j’avançais à pas de course, mais ralentis quand j’aperçus le bâtiment. Brusquement, des milliers de question se posèrent et me donnèrent un horrible mal de tête. Je fermai les yeux, inspira un bon coup puis entra. Pas besoin de passer par le secrétariat, je me dirigeai directement vers la chambre de ma mère. Une fois arrivé, j’hésitai à rentrer, j’inspirai de nouveau un grand bol d’air, puis toqua deux fois. J’entendis une voix faible murmurer un « entrer ». J’ouvris donc cette porte. C’est alors que je la vis. La, devant moi, le teint pale et les yeux humides, elle était la. Pour de vrai. Sans me contrôler, je m’effondrai par terre, baissa la tête et laissa aller mes sanglots. Je ne la vis pas, mais je sentis une source chaude m’entourer. Je sentis ses bras chaud autour de mon cou et ses larmes froides sur mon épaule. Je sentis toute sa détresse et sa douleur. Et j’eus encore plus mal. Elle me murmurai à l’oreille « pardon » en boucle, me provoquant des frissons et accentuant mes pleurs. A cet instant, cet instant précis, j’aurais voulu la détester, lui hurler à la figure toute ma peine et ma souffrance, j’aurai voulu lui dire que j’avais mal par sa faute, par son abandon. Mais je voulais aussi lui dire à quel point je l’aimais, qu’elle m’avait terriblement manqué et que je ne voulais plus jamais me séparer d’elle. Aucune de nous deux n’était responsable et pourtant nous avons toute deux mise la faute sur l’autre. Nous avons toute les deux étaient égoïste mais aucune de nous n’avaient tord. Aucun mot ne pouvait dire ce qu’on ressentait, alors on se contentait de rester là, sur le sol froid et inconfortable, dans la chaleur des bras de l’autre. On déversait notre peine dans nos larmes et on s’excusait pour notre égoïsme. On s’accrochait l’une à l’autre tel une bouée de sauvetage et nous nous rendions compte de notre bêtise, à ne plus vouloir se voir. On se détestait, on s’aimait, on s’en voulait, on se pardonnait. Ce câlin voulait tout et rien dire. Il était contradictoire mais si utile.

Finalement, Layla s’écarta légèrement, pour m’observer. Elle me fixa quelques instants, puis murmura

« Tu es si belle Lucy, tu as tellement grandi ! Je t’aime tellement »

Les sanglots et les pleurs ne s’arrentèrent qu’une bonne demi-heure après. On s’installa sur son lit d’hôpital, puis on se regarda. Sans vraiment se parler, on s’observait. On regarder à quel point l’autre avait changer. Les mots refusaient tout simplement de sortir.

- Merci d’être venue. Tenta maladroitement Layla, pour commencer une discussion.

- Il est en prison.

Je ne sais pas pourquoi je l’ai dit comme ça, ou pourquoi maintenant, mais il me semblait important qu’elle le sache. Et que ça vienne de ma bouche.

- Oui, je le savais…

Gênée et maladroite, on se regardait, on détournait le regard, on se souriait.

- Ta rentrée s’est bien passée ?

- Oui, super. J’ai rencontré beaucoup de gens géniaux…

- Oui, j’ai rencontré celui aux cheveux roses il y a quelques jours…

- Natsu ? Qu’est-ce qu’il faisait là ?

- Il était venu rendre visite à quelqu’un il me semble. Il est venu me voir parce que je te ressemblais et m’a donné ton nouveau numéro.

- Oh, je vois. Je ne savais pas…

Puis la discussion se termina et nous ne savions comment continuer. Un petit blanc s’installa.

- Tu veux qu’on en parle ? Me demanda-t-elle

- Je sais pas si je suis prête…

- Lucy, nous avons vu et vécu des choses horribles, alors n’aie pas honte d’avoir besoin de parler à quelqu’un. Je ne voulais pas au début, moi non plus, mais ça m’a vraiment fait du bien.

- Merci, mais… je ne veux pas. J’ai ma propre thérapie, dis-je en rigolant légèrement

- Le basket ?

J’eus du mal à répondre. J’avais peur qu’elle n’accepte pas que j’y rejoue. Voulant être honnête avec elle, je lui répondis sincèrement.

- Je n’ai pas encore recommencé a y jouer. J’ai un peu peur alors je prends mon temps. Mais je pense de plus en plus à y rejouer.

- Je vois… Si ça t’aides, alors fais-le.

- Merci… maman.

J’avais hésité sur le dernier mot, il ne me paraissait plus vraiment naturel. Il me paraissait plus comme étranger et lointain, mais il était agréable.

Je la vis refouler une énième sanglot après l’avoir appelé ainsi. Puis elle me souria. D’un sourire vrai et sincère. Beau et honnête. Et il ne m’avait jamais autant manqué qu’a cet instant.

Lucy Et Le BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant