Chapitre Quatorze

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Il est 21 heures, vendredi.

ET C'EST LA FÊTE !

J'organise une soirée chez moi. L'endroit grouille déjà de monde. Du coup ce soir, pas de sortie nocturne pour Leo et moi. Je dois tenir la fête, il fait bien sûr partie des invités.

À son bras, je joue la diva ; je redeviens la reine du lycée !

Mes fêtes sont très réputées. Elles sont de celles où il faut absolument être invité, où la crème du lycée est réunie. Ce sont des soirées inoubliables à la gloire de la jeunesse et de la vie. 

L'ambiance est parfaite. Un DJ s'occupe de la musique au centre du jardin. Les buffets sont encore bien approvisionnés. Les gens danses, discutent, s'amusent, font des rencontres, s'embrassent.

J'ai relevé mes cheveux et je me suis excessivement maquillée. Quoique le résultat ne soit pas laid. Je porte une robe sirène rouge sang qui met en valeur mes formes féminines. Ça en fait loucher plus d'un... Ils reçoivent en échange un regard noir de la part de mon petit ami qui ne semble plus vouloir me lâcher la taille. Lui, il porte un costume. Les premiers boutons de sa chemise ne sont pas faits et sa tenue lui donne un air charmant... et sexy.

- Iris !

Je me retourne.

- Noémie !

Je me jette dans les bras de la nouvelle arrivante. (Pour faire court elle faisait partie de mon cercle VIP jusqu'à ce qu'elle déménage l'année dernière. Je l'invite à certaines soirées car elle est encore très appréciée et très populaire. Personnellement, je n'ai jamais pu la supporter.)

- Tu m'avais manqué ! Tu es sublime dis donc ! S'extasie-t-elle

- Merci ! Toi aussi.

- Je te cherche depuis que je suis arrivée ! Il y a du monde ce soir ! D'ailleurs j'ai croisé Théo, il m'a dit que tu étais en couple et que c'était sérieux ! C'est vrai ?

Une vraie commère cette fille, elle n'a pas changé.

Leo fait un pas en avant.

- Rien n'est plus vrai, affirme-t-il en me ramenant un peu plus contre son torse.

- Waow ! Eh ben alors... J'ai raté un sacré épisode dans ce cas.

Elle me regarde de haut en bas, clairement en train de me juger. Je relève fièrement le menton et par un simple regard lui rappelle qui est la reine ici.

Un autre garçon passe par là en même temps et, sans prendre la peine de s'arrêter, lance juste :

- T'inquiètes Noémie, personne n'a compris ce qu'il s'est passé.

- Ah, commente-t-elle.

Elle redirige son attention vers moi, attendant une réponse. Je laisse s'écouler une minute puis je ne parviens plus à me retenir

- J'en ai eu marre, tout simplement. Marre de toutes ces personnes qui n'aimaient que mon titre. Marre que tout ceux qui m'entourent, de tout ces faux-culs - et ça vaut aussi pour les « amis ». J'étais un défi, un trophée. Tous voulaient être en couple avec la reine du lycée, tous voulaient coucher avec la reine du lycée ! Personne s'intéressait à Iris. Alors j'ai dis stop. Je me suis trouvée un mec bien et je me suis posée. Ras-le-cul des cons.

J'ai lâché ces phrases avec une telle colère que Noémie recule d'un pas. Je tourne les talons et m'en vais plus loin. Je m'assois dans un coin un peu isolé pour faire une pause avant de retourner vers la fête et de reprendre mon rôle.

Leo me rejoint, évidemment. Mais il ne me dérange pas.

- Iris...

Il s'accroupit devant moi et essuie une larme que je n'avais même pas sentie couler. Il est le seul devant qui je peux me permettre de pleurer alors je laisse libre cours à mes sanglots. Il me recueille dans ses bras et me calme. Il caresse doucement mes cheveux. (On voit ici l'intérêt du waterproof.)

- Tu veux m'en parler  ? Demande-t-il alors d'une voix douce.

- Il n'y a rien à dire. Je suis la reine du lycée et cela inclus certains désavantages.

- Enfin quand même, ce que tu viens de dire ce n'est pas rien : tu as dit que tu étais considérée par les autres comme un objet.

- C'est vrai. À part toi, les autres ne m'aiment pas pour ma personne mais pour mon statut. Je le sais. Certains jours c'est plus dur à accepter que d'autres.

- Au moins tu sais que tu peux me faire confiance à moi pour t'aimer...

Il soupire puis prend mon visage entre ces mains. 

- Je suis désolée mais je dois te le demander. Réponds-moi honnêtement Iris : t'es tu forcée à coucher avec d'autres personnes à cause de ton « titre » ?

Je détourne le regard. J'ai l'impression d'être une enfant à qui on essaie de délier la langue. 

Puis-je vraiment répondre à Leo ? Puis-je lui dire la vérité ? Je lui ai volontairement dissimulé ce « détail » jusqu'à présent. Car personne ne sait. Ma réputation en dépend. C'est un secret que je gardais précieusement pour la personne qui partagerait ma vie. Mais après tout, Leo n'est-il pas cette personne ?

Je déglutis et le regarde droit dans les yeux.

- N-non, je souffle. Je... Je n'ai jamais... Je suis vierge.

Ces yeux s'agrandissent et atteignent une taille disproportionnée. Il est très surpris. Étonné. Et c'est un euphémisme. 

- Par-pardon ? 

Il pense avoir mal entendu.

- Ne m'oblige pas à le répéter.

Je m'apprêtes à me lever, à quitter ses bras, décidément beaucoup trop gênée. Mais apparemment il en a décidé autrement puisqu'il m'embrasse soudainement avec passion. Il m'attrape par la taille et me fais quitter le sol. Il sépare nos lèvres et me tient à bout de bras, me faisant voltiger dans les airs. Il crie littéralement de joie.

Lorsqu'il me repose à terre, ces yeux sont ambrés comme lorsqu'il est sous sa forme de animale. Son émotion est vraiment intense.

C'est à mon tour d'être dans l'incompréhension.

- Qu'est-ce qui te contente à ce point ?

- Tu n'imagines pas à quel point cette information me rend heureux ! 

Je hausse un sourcil. Il ne répond pas à ma question. Voyant que je ne saisis pas, il poursuit :

- Iris... Tu te rappelles que je suis un lycan ? Je suis de nature ultra-possessive, je serai capable de tuer quelqu'un ne serait-ce que parce qu'il t'a regardé. Alors imagine ce que je ressens en pensant qu'un autre ait pu te voir nue et te faire l'amour ? 

Il sourit à s'en décrocher la mâchoire.

- Tu es à moi. Uniquement à moi. 

Il enfoui son visage dans mon cou et me serre contre lui.

Eh bien... Je ne pensais pas qu'il le prendrait comme ça. 

Ah... ces lycans ! Toujours à vouloir posséder leur âme soeur. J'en rigole parce que je suis soulagée. Je le laisse me serrer dans ses bras pendant un moment. Il est si heureux d'être l'unique qui me touchera...

- Tu n'imagines pas combien ça me soulage que tu le prennes aussi bien, mais fais attention tu es à deux doigts de te métamorphoser.

Il se reconcentre et stoppe le processus. Je l'écarte gentiment un peu de moi. 

Un léger rire lui échappe.

- Tu es quand même douée pour répandre des rumeurs. Même moi j'y croyais, et je t'assures que ça me torturait.

- J'avais une réputation à tenir. Je me devais de faire croire que j'étais expérimentée sexuellement parlant... En réalité, j'ai toujours refusé de donner mon corps à quelqu'un car je voulais que ma première fois soit dans les bras d'une personne que j'aime, et qui m'aime en retour.

- Ta première et toutes les autres seront dans les bras de celui qui t'aime le plus au monde, marmonne-t-il contre ma peau.

Moi, OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant