Le bracelet

Chapitre 14

Léonie

Son amour pour Charline est incommensurable. Comment pourrais-je être à la hauteur ? Voir les larmes d'Alexis maculer ses joues et entendre ses sanglots déchirants m'ont fait énormément de mal. Il souffre encore tellement... J'ignore si je vais réussir à réparer son cœur brisé. Peut-être ne suis-je pas la bonne personne pour lui, je ne le sais pas. Mais je vais essayer. Je veux qu'il soit heureux.

Ce soir, nous n'avons pas dîné. Lui comme moi étions fatigués alors nous sommes allés nous coucher. Je lui ai demandé s'il souhaitait que je rentre chez moi, mais il a affirmé avoir besoin de moi. Ça m'a rassurée. Je n'avais pas envie de le laisser seul avec ses pensées.

J'emprunte un de ses tee-shirt et m'allonge dans le lit. Il sort de la salle de bain presque un quart d'heure plus tard et vient s'installer à mes côtés. Je pense qu'il avait besoin d'un moment seul avant de me rejoindre.

- Ça va ?

Je ne peux pas m'empêcher de lui poser la question.

- Je vais bien. Je dors mieux quand tu es avec moi.

Je souris instinctivement, apaisée.

- Je peux venir dans tes bras alors ?

- Parce que tu comptes dormir ailleurs que dans mes bras ?

Il tend le bras et je me précipite près de lui. Alexis me serre fort contre lui et embrasse mon front.

- Je vais sûrement aller courir demain matin, m'apprend-il.

- Voilà, tu me fuis encore, soupiré-je exagérément.

- Oui mais je serai certainement revenu avant que tu te réveilles.

- C'est vrai !

Je relève la tête et dépose un baiser sur ses lèvres, avant de lui souhaiter une bonne nuit, et de m'endormir paisiblement. Cette fin de journée aura été éprouvante

***

À mon réveil, Alexis n'est plus dans le lit mais ce n'est pas étonnant compte tenu de ce qu'il m'a dit la veille. Je me lève pour le rejoindre mais je me rends compte que qu'il n'est pas non plus dans l'appartement. Je jette alors un œil à mon téléphone et remarque qu'il n'est que dix heures. C'est surprenant que je sois déjà réveillée.

Malgré mon ventre qui gronde déjà, je m'installe sur le canapé, allume la télévision et attends Alexis pour que nous mangions ensemble à son retour. Sauf que ça prend du temps et que je meurs de faim. Quelle idée d'aller courir dès le matin ? Quelle idée de courir, tout simplement ?

Quand je le vois rentrer une demie-heure plus tard, le tee-shirt trempé de sueur, et deux gros sachets provenant de la boulangerie de mon frère dans la main, je suis heureuse qu'il court. Il est trop sexy, c'est dingue.

- Coucou, me salue-t-il.

Je le mate sans aucune retenue alors qu'il dépose les sachets sur la table basse avant de retirer ses chaussures. Il s'assied ensuite sur le canapé près de moi et embrasse ma joue.

- Quoi ? demande-t-il en fronçant les sourcils, me voyant le scruter attentivement.

- T'es canon.

Il s'esclaffe en secouant la tête. S'il ne revenait pas de son footing hebdomadaire, je parie qu'il aurait rougi.

- Fais attention, déclare Alexis en essuyant mon menton. Tu baves.

- Pas étonnant... Tu as apporté des croissants.

Il éclate de rire, puis dépose un baiser sur mes lèvres et se lève.

- Je vais prendre une douche.