Chapitre 32

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Alexis

Deux semaines après l'accrochage, nous voilà de retour à la maternité. Sauf que cette fois-ci, c'est parce que notre fils va arriver. Il va être en avance de dix jours, ce qui soulage énormément Léonie ! Elle est a bout, alors une arrivée plus tôt est bienvenue.

Elle a eu des contractions toute la nuit et lorsqu'elles ont repris à midi, nous sommes allés à l'hôpital. Elle a perdu les eaux sur le trajet et a été immédiatement prise en charge à notre arrivée il y a maintenant huit heures. Elle dort enfin, mais notre bébé est toujours bien au chaud dans son ventre, au plus grand désespoir de Léonie. Elle n'en peut plus, la pauvre. Et c'est vraiment frustrant de ne rien pouvoir faire pour l'aider...

Elle se réveille pour manger un peu, et se rendort peu de temps après. Elle passe une nuit plutôt calme, mais ses contractions repartent de plus belle très tôt le lendemain matin.

- Alexis, tu peux me rendre un service, s'il te plaît ?

- Oui bien sûr. Dis-moi.

- Va chercher ton fils. Enlève-le de mon ventre, maintenant.

Je souris et caresse son ventre.

- Si je pouvais, je le ferais. Mais il n'a pas envie de sortir pour le moment.

- C'est pour ça que tu dois aller le chercher.

- Et comment je fais ça ? J'ouvre ce joli ventre et je le récupère ?

- Non, je ne veux pas de cicatrice. Va le chercher directement par la porte d'entrée.

J'éclate de rire et viens embrasser sa joue.

- Patiente encore un peu, Amour. Il va bientôt sortir.

- Ça fait dix-sept heures que j'ai perdu les eaux. J'aimerais beaucoup que ça accélère un peu.

Une sage-femme entre à cet instant et vérifie que toutes les constantes de Léonie sont bonnes avant d'annoncer malheureusement que notre bébé n'a pas envie de nous rejoindre. Il va falloir attendre encore quelques heures.

- Je vois sur votre dossier que vous ne souhaitez pas de péridurale, annonce la jeune femme dubitative.

Oh non... Il ne fallait pas prononcer ce mot. La dernière fois que j'ai tenté de la convaincre, elle m'a jeté son chausson dessus ! J'ai envie d'aller me cacher...

- Je ne veux pas de péridurale, répond calmement Léonie.

- Ça vous éviterait...

- Je ne veux pas qu'une aiguille de trente centimètres me transperce le dos ! s'écrit-elle brutalement.

La sage femme me jette un regard d'incompréhension mais je hausse les épaules et souris. Ça ne sert à rien d'argumenter, j'ai déjà essayé plusieurs fois.

- L'aiguille ne...

- Et ne me dites pas que l'aiguille ne fait pas trente centimètres, je m'en fiche ! Ne me parlez plus de ça et arrêtez de tous vouloir me trouer la peau. C'est mon corps, alors laissez-moi souffrir si j'en ai envie. Une prise de sang passe encore, mais personne n'enfoncera ça dans mon dos ! C'est clair ?

La femme en blouse blanche cligne rapidement des yeux et hoche la tête.

- Très bien.

- Notez-le en rouge sur le dossier, lui conseillé-je.

Léonie déteste qu'on parle d'une solution qui pourrait lui éviter d'avoir mal, alors qu'elle refuse d'avoir une piqûre. Si c'était un médicament à avaler, elle l'aurait pris avec joie. Elle tolère une aiguille dans le bras, mais pas plus. J'ai tenté de la convaincre, mais c'est peine perdue.

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