Le bracelet

Prologue

« Je suis vraiment désolé, ma chérie. Je ne voulais pas te faire de la peine. »

« Ça ne dure que depuis trois mois, pas plus. Je te le jure, mon Amour ! »

Voilà ce que m'a dit Robin lorsque j'ai vu un message compromettant sur son téléphone. En deux ans de relation, dont cinq mois passés à vivre ensemble, je n'ai jamais fouillé dans ses affaires. Pas une seule fois ! J'avais entièrement confiance en lui. Mais ce jour-là, le message s'est affiché sur l'écran et je suis tombée des nues.

* Coucou Bébé, je rentre plus tôt de vacances, je peux passer ce soir ou ta copine est là ? *

Quand je lui ai demandé des explications, il n'a pas nié et a rejeté la faute sur moi. C'était à cause de moi s'il était allé voir ailleurs. Évidemment. Pourquoi ce serait de sa faute à lui après tout ?

« Tu me délaissais, Léo. J'avais besoin de plus et tu n'étais pas capable de me le donner ! »

Eh bien tu me quittes avant de me tromper, enfoiré !

Pendant trois mois, j'ai dormi dans un lit souillé par leurs parties de jambe en l'air, bordel ! Quand j'ai pris conscience de ça, j'en ai vomi mes tripes.

Cet homme est une ordure.

Ce salaud ne s'est pas arrêté là, en plus. Il a eu l'audace de faire emménager sa blonde décolorée chez moi, dans l'appartement où j'avais eu un énorme coup de cœur, dans mon premier appartement, celui où je comptais vivre durant plusieurs années. Mais c'était impossible d'y rester désormais alors je lui ai cédé volontiers. Plus jamais je n'y remettrai les pieds.

Je suis alors allée vivre chez ma meilleure amie et nous sommes devenues colocataires.

Puis j'ai rencontré Guillaume, un an plus tard. Je suis tombée sous le charme de cet homme après seulement deux rendez-vous. J'étais amoureuse de lui et j'étais parvenue à lui faire confiance malgré ma précédente relation.

Il m'a promis de toujours me rendre heureuse et de ne jamais me faire souffrir. Naïvement, j'ai bu ses paroles, exactement comme je buvais celles de Robin. Ce second enfoiré a de nouveau ruiné la confiance que je lui avais accordé.

Après six mois de relation, je l'ai retrouvé assis sur son canapé, nu, les mains posées sur les seins refaits d'une autre espèce de blonde qui était en train de le chevaucher activement. Et bruyamment.

Ce crétin m'avait donné la clé de chez lui pour le rejoindre après mon travail mais j'avais voulu venir un peu plus tôt que prévu, et quel accueil chaleureux il m'avait fait ! Jamais je ne pourrai oublier un tel moment.

Bizarrement, ça ne m'avait pas surprise ou même mise en colère. Avoir été déçue par un homme m'avait fait pleurer toutes les larmes de mon corps pendant des semaines, mais cette seconde déception m'avait fait prendre conscience que je ne pourrai plus jamais avoir confiance aux hommes. Et que je détestais les fausses blondes à la taille fine et aux seins plus gros que les miens. Ce qui n'est pas bien difficile, vu mon gabarit...

Depuis, je me contente de sortir en boîte une fois de temps en temps et de m'amuser lorsque j'en ai envie. Je n'ai que vingt-cinq ans, alors pourquoi me prendre la tête pour au final être déçue et blessée ? J'ai donné de ma personne deux fois, c'est terminé désormais.

Les hommes rencontrés en boîte ne font pas de promesses, et c'est ce que je veux. Rien de plus.