Alexis
Nous avions rendez-vous à vingt heure au restaurant et Léonie est en retard de quinze minutes déjà. Elle m'a envoyé un texto pour me prévenir qu'elle avait raté le métro alors j'ai décidé de l'attendre à l'intérieur afin que le réceptionniste ne donne pas notre table à quelqu'un d'autre.
Je vois la jolie brune arriver vingt-cinq minutes après l'heure prévue, essoufflée et agacée.
Arrivée à ma hauteur, elle me salue et se laisse tomber sur sa chaise en soupirant bruyamment.
- Je suis vraiment désolée. Je ne suis toujours pas habituée à prendre le métro et c'est un calvaire ce truc. Je n'en peux plus. Je veux une voiture.
- Tu l'auras quand ?
- Samedi, je vais voir un mec qui veut vendre la sienne mais j'ai peur de me faire avoir. Encore.
- Tu n'y connais rien ?
- Absolument rien ! Je sais juste que quand de la fumée noire sort du capot, ce n'est pas vraiment bon signe.
J'éclate de rire.
- Tu m'étonnes.
Léonie retire sa veste en laine épaisse et la pose sur le dossier de sa chaise. Je la trouve encore très belle aujourd'hui. Cette femme est vraiment jolie naturellement et elle a un charme fou tout en restant simple. J'adore.
Un serveur arrive pour nous donner les cartes et nous demander ce que nous voulons boire. Léonie regarde attentivement la carte, ses yeux la parcourent rapidement puis elle choisit une bière. J'opte pour la même chose mais d'une marque différente.
- Tu pouvais choisir autre chose que la bière que je te dois, tu sais, dis-je pour la taquiner.
- J'adore la bière, m'apprend-elle en tentant de remettre de l'ordre dans ses cheveux foncés désordonnés.
Elle lâche l'affaire après quelques secondes et s'affale contre le dossier de sa chaise. Ses yeux bruns cerclés d'une fine ligne noire s'ancrent dans les miens et son sourire est immédiat.
- Et puis ici, ils ont un vaste choix alors j'aime bien en goûter des nouvelles.
- Tu viens souvent ?
- Non. Ça coûte un peu cher et étant donné que mon salaire passe dans le shopping et la nourriture, je n'ai plus trop d'argent pour aller au restaurant.
- Tu travailles dans quoi ?
- Je suis vendeuse dans la meilleure boulangerie de Lyon, déclare-t-elle fièrement. Et aussi un peu pâtissière, quand il le faut.
Je rigole face à sa prétention exagérée.
- La meilleure ? Carrément ?
- Oui ! Mon frère est le patron alors c'est la meilleure.
Donc elle ne vante pas ses mérites mais ceux de son frère.
- Je comprends mieux. C'est une affaire de famille.
- C'était plutôt une affaire de « j'embauche ma petite sœur parce qu'elle me casse les pieds depuis trois mois pour que je le fasse ». Mais ta formulation est mieux.
Cette fois, j'éclate de rire. Cette femme est une bouffée d'oxygène à elle seule.
Nos bières sont déposées sur la table avant que je ne lui demande des détails sur son choix de vie professionnelle. Elle me raconte alors que son grand frère – de dix ans son aîné – l'a embauchée dans sa boulangerie, qu'elle n'a pas daigné chercher un autre travail par pure fainéantise et qu'elle s'y plaît beaucoup étant donné qu'elle peut manger autant qu'elle le souhaite.
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Le bracelet
RomancePlus de deux ans après le départ de son premier amour, Alexis est toujours aussi désemparé et fou amoureux. Il ne possède plus qu'un bracelet de perles, appartenant à son ex fiancée, qui le ramène inlassablement à son passé. Sa rencontre avec la be...