Chapitre 23

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Alexis

Je suis obligé de lui dire. Je ne voulais pas le faire, mais je suis obligé. Léonie porte peut-être mon enfant, alors je me dois de lui dire ce qu'il se passe dans ma tête afin qu'elle comprenne.

- Elle était enceinte ? comprend Léo.

- Oui. De trois semaines seulement. Je l'ignorais et je pense que Charline aussi. J'ai fouillé notre appartement pour obtenir une preuve qu'elle le savait et qu'elle allait me l'annoncer, mais je n'ai rien trouvé. Alors je pense qu'elle n'était pas au courant. C'est pour cette raison que j'ai voulu garder ce secret.

- Personne ne sait ?

Je secoue négativement la tête.

- Pas même sa mère ? Ou tes parents ?

- Personne. C'était mon petit secret, souris-je tristement. Mais je devais te le dire. Et je comptais t'en parler, mais c'est vrai que je n'avais pas envie d'aborder le sujet aujourd'hui. Toutefois, tu as bien fait de m'obliger à le faire, parce que ça fait du bien de le dire à voix haute.

Léonie est sous le choc, je le vois et je comprends. Je l'ai été aussi lorsque je l'ai appris d'une manière bien plus brutale.

- Je suis désolé de ne pas t'avoir dit la vérité plus tôt. Je sais qu'on avait dit qu'il ne devait plus avoir de secrets entre nous, mais je dois t'avouer que j'avais un petit peu mis de côté celui-ci avant que tu ne te rendes compte avoir oublié ta pilule.

- Ce n'est pas grave, tu me l'as dit maintenant, c'est tout ce qui compte. Mais est-ce que tu vas bien ?

- Étonnement, oui je vais bien.

J'ai peut-être passé la nuit entière dehors à marcher et à réfléchir, mais je vais bien. Je sais que je n'ai pas adressé la parole à Léo de toute la matinée, mais ce n'était pas de colère. C'était parce que j'étais encore perdu dans mes souvenirs. Et je pense que ma copine l'a compris maintenant.

- Le mois dernier, lorsque tu es rentré de ta formation, tu m'as promis de ne plus m'ignorer lorsque tu pensais à Charline, me rappelle-t-elle. Pourtant c'est ce que tu as fait aujourd'hui.

- Je sais. Je te demande pardon.

- Il faut vraiment que tu arrêtes ça, Alexis. Tu sais que ça me rend triste quand tu agis de la sorte.

J'acquiesce, me sentant affreusement coupable. Je sais tout ça, mais c'est difficile de changer de comportement sur ce point là. Je fais des efforts, mais je ne peux pas être parfait, alors c'est vrai que ça m'arrive de me renfermer sur moi-même, comme je le faisais avant. De moins en moins, c'est vrai, mais ça arrive encore de temps à autre, comme aujourd'hui.

- Est-ce que tu veux que je rentre chez moi ? me demande-t-elle timidement. Je ne t'en voudrai pas si tu me dis que oui.

Je souris et la prends dans mes bras.

- Non, je veux que tu restes avec moi. Je voulais être seul tout à l'heure, mais maintenant que je t'ai révélé mon plus grand secret, je me sens apaisé et serein.

Et c'est la vérité. Je pensais avoir besoin de solitude, mais finalement, je la veux au près de moi. J'ai besoin d'elle.

- Tu restes ? insisté-je.

- Oui.

Je me sens tellement bien, c'est dingue. Et je ne suis pas triste. Seulement mélancolique. Avec Léonie dans mes bras, tout va toujours mieux, même après avoir abordé ce sujet douloureux.

- S'il y a une crevette qui est en train de grandir dans mon ventre, on fait quoi ? me demande-t-elle après de longues minutes de silence.

- On avisera lorsqu'on saura. Je ne veux pas émettre des hypothèses tant qu'on ne sait pas.

Le braceletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant