Chapitre 20

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Alexis

J'ai laissé mon bracelet à Léonie. Je suis à trois cents kilomètres d'elle pendant une semaine et je lui ai laissé l'objet qui m'est le plus précieux depuis la mort de Charline. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? J'ai voulu lui prouver que je l'aimais et selon moi, lui laisser ce bijou était une des plus grandes preuves de mon amour pour elle. Je suis parti depuis seulement deux jours et ça manque énormément. Mais Léonie me manque encore plus et ça, c'est quelque chose de nouveau. Et j'adore ça.

Comme je l'avais demandé, je n'ai toujours pas de nouvelles d'elle. Je suis heureux qu'elle prenne le temps de réfléchir, mais en même temps, j'aurais aimé qu'elle ne fasse pas ce que je lui avais demandé. J'aimerais recevoir ne serait-ce qu'un message ou deux, mais je n'ai rien. Pour une fois qu'elle fait ce que je lui demande...

Cette formation est vraiment à mourir d'ennuis. Je le savais et c'est pour cette raison que j'avais refusé de participer, mais comme j'étais furieux du départ de Léonie, j'ai appelé mon patron sur un coup de tête pour lui annoncer que j'avais changé d'avis. Il en était ravi, moi je le suis un peu moins désormais.

Néanmoins, nous avons peut-être bien fait de nous éloigner. Elle a besoin d'être un peu seule pour réfléchir.

- Monsieur Jaura ?

Je relève la tête en sursautant.

- Oui ?

- Restez avec nous, la conférence est bientôt terminée.

- Excusez-moi.

J'essaie de me concentrer durant les vingt dernières minutes, mais c'est compliqué. Mon cœur est à Lyon avec Léonie, tandis que ma main droite est posée sur mon poignet gauche, vide. Je me sens vraiment à poil sans ce bracelet, c'est dingue.

Après la conférence, je décide étonnement de suivre mes collègues au restaurant, puis au bar. Je n'ai pas envie d'être seul à ruminer, ça me fait bien trop de mal, et ça me tente beaucoup d'attraper mon téléphone pour appeler Léo lorsque je suis seul. Si je rentre dans ma chambre d'hôtel, je vais me poser dix mille questions et tergiverser toute la nuit. Moins je serai seul, mieux ce sera.

Le problème est que j'ai toujours été un solitaire, au travail comme partout. Fatalement, je me mets à l'écart et je parle très peu. Je réponds aux quelques questions qu'on me pose mais je me sens vraiment le mouton noir du troupeau.

L'un parle de ses enfants, l'autre de sa femme, de sa petite-amie, de son mec... Je ne me sens pas du tout à l'aise.

- Et toi, Alexis ? m'interpelle Sophie, une de mes collègues à ma droite. Tu ne parles jamais de toi.

- Quoi, moi ?

- En couple ? Célibataire ? Des enfants ?

Je n'en ai aucune idée.

- Il réfléchit, rit Thierry en face de moi. Qu'est-ce qui te fait réfléchir à cette question ?

- Je n'ai pas d'enfants, c'est tout ce que je peux dire.

- Tu ne sais pas si tu as une copine ? Ou un copain ? insiste la jeune femme près de moi.

- C'est compliqué.

Je n'ai pas l'intention de m'étendre sur le sujet, mais je me retrouve bombardé de questions alors je donne quelques éléments pour qu'ils me laissent tranquille.

- Je me suis engueulé avec ma copine et je verrai à mon retour si on est encore ensemble ou non.

- Tu as fait une connerie ?

Le braceletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant