Chapitre 5

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Léonie

Deux jours seulement après ce week-end plutôt agréable, je vis une journée absolument désastreuse. Il n'est que dix heures et demi et je craque déjà.

Je me suis levée en retard – comme d'habitude – ma voiture a refusé de démarrer pendant cinq minutes – comme d'habitude – mais ce vieux tas de ferrailles m'a lâchée alors que je n'étais même pas sortie du parking ! De la fumée noire est sortie du capot et le véhicule s'est arrêté. Je suis alors descendue de mon siège et me suis écartée très loin de ce nuage. Un de mes voisins qui était sur le parking est venu me voir, a jeté un œil sous le capot et m'a dit que le moteur était mort. Même moi qui n'y connaît rien en mécanique, je l'avais compris !

Mais ça m'apprendra à être têtue. Mon frère et ma meilleure amie ne cessent de me répéter de jeter cette voiture mais j'ai toujours refusé. Aujourd'hui, c'est elle qui me lâche.

J'ai donc été obligée d'appeler une dépanneuse qui m'a fait payer très cher pour récupérer cet objet de malheur et n'ayant plus de moyen de transport, je suis forcée de prendre le métro. Me voilà donc à l'arrêt près de chez moi en train d'attendre.

J'aurais mieux fait de ne pas me lever ce matin...

Après quatre arrêts dans ce métro que je déteste, je dois encore marcher dix minutes.

Arrivée à la boulangerie, je me sers une tasse d'eau chaude, prends un sachet de thé et vole un croissant tout chaud. Je l'ai bien mérité ce matin.

- Ah ! Te voilà enfin ! s'exclame Lucas d'une voix emplie de reconnaissance. Je n'en peux plus, j'ai couru partout toute la matinée alors bouge toi et viens servir les clients, s'il te plaît.

Je râle – encore – et termine mon croissant rapidement, me brûle la gorge en avalant ma boisson et obéis à mon frère même si je meurs d'envie de lui hurler dessus. Je l'ai appelé tout à l'heure pour lui expliquer la situation et il a parfaitement compris, mais maintenant que je suis là, il ne perd pas une minute de plus pour solliciter mon aide, ce qui est tout à fait normal.

Ce n'est donc qu'à une heure et demi que je peux enfin me poser sur une chaise avec mon frère et nous pouvons discuter calmement. Je lui explique en détail ma matinée désastreuse et m'excuse à nouveau de l'avoir laissé seul.

- Ce n'est rien, ne t'inquiètes pas, me rassure-t-il. Mais il va falloir que tu te trouves une autre voiture sinon tu vas devoir faire les trajets en métro tous les jours.

- Je déteste le métro ! C'est un calvaire ce truc. Je vais appeler la banque pour avoir un prêt et acheter une nouvelle voiture.

Je me lève pour aller chercher mon portable et le numéro de téléphone qui doit être au fond de mon sac. Je n'ai pas l'intention d'acheter une grosse voiture mais je ne veux pas refaire la même erreur et acheter un truc pas cher qui me lâche après à peine un an. Et comme je n'ai pas assez d'argent de côté, je n'ai pas le choix.

Lorsque je raccroche, je manque d'éclater l'écran de mon téléphone tellement ce mec m'a énervée.

- Je n'ai rendez-vous que lundi prochain, Lucas !

J'entends le rire narquois de mon frère qui s'occupe des viennoiseries qui sont dans le four.

- Arrête de te moquer ! m'écrié-je. L'autre abruti au téléphone m'a assez saoulée pour que tu en rajoutes. Je vais être obligée de prendre le métro pendant une semaine, je vais mourir.

- Et tu devras aussi te lever plus tôt pour être à l'heure ici.

Je n'avais pas pensé à ça...

Le braceletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant