Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée

chapitre 19

Fever - Katey Sagal & Colt Prattes.

Accroupie en ramassant et nettoyant mes bêtises, j'examine cet homme derrière le petit écran.
Un gros plan se fait sur son visage et comme une gamine qui adule son idole, je me redresse et m'avance tout en enjambant mes œuvres étalées au sol. Mon visage à quelques centimètres de l'écran, me voilà à contempler les détails de son visage.

Mais comment j'ai fait pour ne pas le reconnaître ?
D'accord, il portait une barbe et des Ray-Ban®. Mais on a mangé l'un en face de l'autre, bordel !
Sans oublier cet accent si particulier aux R roulant sous sa langue !

Mon nez presque sur l'écran, je scrute ses traits. Puis je lève ma main pendant qu'il explique le scénario du film qui va être projeté dans quelques mois.

Alors, doucement, du bout de mon index, je caresse ses lèvres pleines. Ses pommettes hautes. Et son front. Puis je fais glisser mon doigt sur le contour de son visage, comme si je voulais imprégner au plus profond de moi, son image.
Et, tout en l'écoutant parler, je ferme les yeux, et laisse mon imagination divaguer sur cette bouche qu'il a su utiliser avec brio.

Mais subitement, je sens monter sur mes joues une douce chaleur indiquant qu'elles rougissent, comme l'aurait fait une adolescente en repensant à sa première fois. Et je m'abandonne à mes émotions, sous sa voix grave et mélodieuse à l'accent italien.

Ma tête tombe en arrière, pendant que ma main hésitante se met à survoler la peau de mon cou. Puis celle-ci descend timidement vers ma poitrine, comme l'aurait fait celle d'Antonio.
Ma main progresse vers le bord de mon pantalon pour se faufiler entre ma peau et mes barrières de tissu : mon jean et ma culotte en dentelle.

Mais la voix féminine de sa partenaire à l'écran, fait disparaître mon fantasme en une fraction de seconde pour me faire revenir rapidement à la réalité.
Alors déçue, je me redresse doucement, retourne sur mes pas, enjambe une fois de plus ma pagaille étendue à la même place pour attraper mon téléphone et faire, sans réfléchir, un truc irrationnel.

Je me mets à farfouiller dans mes contacts, cherchant son numéro de téléphone. Car oui, j'ai osé le demander au dépanneur qui le connaissait très bien.
D'ailleurs, je sais pourquoi maintenant.

Sélectionnant son nom, j'appuie sur
« Appeler » et porte le téléphone à mon oreille tout en me retournant vers le petit écran.
La tonalité se fait entendre à mon oreille et derrière le petit l'écran une vibration sourde retentit au micro.

-Mi scusi !

Balbutie mon italien discrètement à l'encontre des personnes présentes autour de lui.

J'examine avec attention ses gestes et ses réactions. Il relève la tête et croise le regard de la caméra.
Puis doucement, avec discrétion, ses lèvres s'étirent à mon encontre.

Alors, je sais à cet instant, que lui aussi a récupéré mon numéro auprès du dépanneur.

Son expression semble montrer un certain amusant.
Il hésite.
Ses doigts bougent.
Il décroche son micro attaché à son col, et sa voix retentit subitement au bout de quelques minutes à mon oreille.

-Axelle ! Murmure-t-il derrière son combiné.

Mon cœur s'emballe, tambourine. Je porte ma main à la bouche retenant mon souffle, mais aucun mot ne veut sortir car je reste tout à coup muette, prise par la peur de lui répondre. 

Alors, à défaut de mots, ce sont nos soupirs qui se mélangent dans l'appareil et j'abaisse mes paupières, essayant de l'imaginer à côté de moi.

-Répondez-moi Axelle ! S'il vous plaît.

-Je....

-Oui ? Soupire-t-il comme une prière, attendant la suite de ma demande.

-Axelle, s'il vous plaît, dites quelque chose !?

Il fixe à nouveau son regard dans la caméra et ajoute toujours à mon encontre.

-Je veux vous revoir.

Mais la jeune actrice, assise à ses côtés, pose sa main manucurée sur son avant-bras pour lui indiquer qu'on lui pose une question.
Alors ma jalousie prend le dessus et l'emporte.

Je raccroche subitement, dégoûtée de ce geste intime. Parce que je me rends compte à cet instant que je ne veux en aucun cas le partager, et j'éteins la télévision.

Quelques secondes plus tard, je ramasse enfin mes bêtises et vais prendre ma douche. J'ai absolument besoin de retrouver mes esprits.

Quelques heures plus tard, après avoir mangé et retrouvé toutes mes pensées positives, je suis assise sur mon lit, le dossier d'Ines sur mes genoux à cocher minutieusement les points positifs.

Mon téléphone à mes côtés où sont branchés mes écouteurs pour m'isoler complètement, la chanson « Fever » de Katey Sagal & Colt Prattes de la nouvelle version de Dirty Dancing se répand dans mes oreilles.

"Before you came around, I was doing just fine.
Avant que tu ne viennes, j'allais très bien.

Usually, usually, usually, I don't pay no mind.
D'habitude, d'habitude, d'habitude, je ne prête pas attention.

And when it came down, I was looking in your eyes.
Et quand c'est arrivé, je regardais droit dans tes yeux.

Suddenly, suddenly, suddenly I can feel it inside.
Soudainement, soudainement, soudainement je peux le ressentir à l'intérieur de moi.

I've got a fever, so can you check?
J'ai une fièvre, alors peux-tu vérifier ?

Hand on my forehead, kiss my neck.
Mets ta main sur mon front, embrasse mon cou.

And when you touch me, baby, I turn red.
Et quand tu me touches, bébé, je deviens toute rouge.

I've got a fever, so can you check?
J'ai une fièvre, alors peux-tu vérifier ?"

Quand subitement, la chanson se stoppe, laissant place à une tonalité qui résonne dans mes tympans.  Mes yeux bifurquent lentement de mon dossier à mon écran et s’arrêtent, arrondis sous l’effet de surprise !

C'est lui.
Il m'appelle.
Son nom s'affiche sur mon écran.
Comment dois-je réagir ?
Dois-je répondre ?
Ou laisser la messagerie prendre le relais ?

Comme un objet précieux, je caresse du bout de mes doigts son nom affiché sur l'écran, inspire et appuie sur
« Décrocher ».

A suivre.

Bonjour ou bonsoir mes chers lectrices.
Alors je vous avoue que ce n'est pas le meilleur des chapitres. Promis le prochain sera bien mieux.
Bisous a vous tous.  A très vite et surtout, comme d'habitude, prenez soins de vous et des vôtres