chapitre 66

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Lose myself

Axelle.

Qui m'aurait dit, qu’un jour, je me serais retrouvée devant toute une assemblée, assise et jouant avec le corps d'un homme comme pourrait le faire une héroïne de film ? Certainement pas moi.
Mais une chose dont je ne peux absolument pas douter, c'est qu'Antonio n'est pas très loin et que je risque de payer bien cher cette petite impertinence de ma part.

Je regarde le strip-teaseur debout devant et sous les cris des femmes. Le voilà qui balance ses hanches à droite. Puis à gauche, dans des mouvements extrêmement gracieux.
Il passe ses deux mains dans ses cheveux ébouriffés comme sorti d'une nuit de folie.
Il penche sa tête en arrière, fermant les yeux, laissant croire que c'est une femme qui les caresse.

J'avoue que son numéro ne me laisse pas vraiment indifférente. D'ailleurs, qui le serait ? En tout cas, pas une femme parfaitement constituée. Ce qui est mon cas.
Sa tête revient droite et croisant mon regard qui, à mon avis, est rempli de petites étoiles, il continue ses mouvements subjectifs.
Et malgré moi, mon sourire s'affiche sur mes lèvres.
Il est clair, que cela n’a absolument rien à voir avec un spectacle de gogo danseurs, où des femmes venues chercher du piment et de l’excitation récompensent le danseur, en lui glissant un billet dans le string. Et parfois, sous un regard échangé, une attraction réciproque et moyennant plusieurs euros bien entendu, ils peuvent finir dans une position verticale à l'abri des regards pour une nuit d'exception.
Non, le spectacle qui se déroule devant mes yeux est d'une grande sensibilité et surtout sensuellement irrésistible.
Et dans cette histoire de quelques minutes, la chanceuse, eh bien, c’est moi.

Subitement, la musique change de rythme et l'effeuilleur s'adapte à celle-ci, ajustant ses gestes dans une fluidité incroyable.
C'est beau.  
C'est bien fait.
Et cela me laisse rêveuse.
Agrippant mes deux mains, et d'un tout petit geste de sa tête à peine visible, juste de moi, il me fait comprendre que je dois l'aider à lui retirer sa veste, ce que je fais bien sûr sans rechigner.
En un quart de seconde, celle-ci se retrouve dans mes mains et lui, en chemise blanche moulante, laissant deviner un torse sculpté tel un dieu grec.
Un petit clin d'œil de sa part. Et son petit numéro continue.

Il s’amuse de l'ambiance qui règne dans la salle, et tout en discutant avec son partenaire qui exécute simultanément les mêmes gestes, pour ma part, je n'en loupe pas une miette et échange également avec la femme assise à mes côtés, qui elle aussi a été choisie dans le public.

-Italienne ? me demande-t-elle dans un petit accent québécois.

-Non. Française, lui réponds-je, parisienne exactement, continué-je en regardant le show se dérouler juste devant moi.

La musique couvre notre conversation et elle continue de discuter avec moi, essayant peut-être de se rassurer.
Dans les coulisses du cinéma, je me doute que mon italien doit se ronger les sangs.
Mais après tout, à qui la faute ?
Je pense que si je n'étais pas tombée sur ces photos, jamais je ne me serais retrouvée, assise, sur cette chaise, à reluquer un inconnu se dévêtir.
Sans trop m'en rendre compte, je caresse de mon index ma lèvre, effleurée par celle d'Antonio.
« Que fait-il ?
Avec qui est-il ?
Pense-t-il à moi ? »
Des images de nous deux me submergent, mélangées à quelques flashs de scènes du film.  
Une rage m'envahit en repensant à ses mots murmurés.  
Cette déclaration d'amour.  
Cette demande en mariage.  
M'aurait-il menti ?

Au bout de quelques minutes, l'homme commence à déboutonner sa chemise. Petit à petit.
Boutonnière par boutonnière.
Du haut vers le bas jusqu'à ce que celle-ci se libère totalement, me dévoilant ses pectoraux et des tablettes de chocolat impeccablement travaillées.
Subitement, l'inconnu debout, ne l'est plus.  
C'est l'image d'Antonio qui apparaît et qui me fait fantasmer.
Subtilement, avec un regard charmeur, il dégage ses bras des manches pour laisser tomber sa chemise au sol. De mon côté, tenant toujours la veste entre mes mains comme le ferait un gymnaste avec son trophée, je suis en admiration.
Alors, inconsciemment, ma peau se transforme en braise incandescente qui se diffuse dans toutes les parties de mon être.
J'oublie tout autour de moi.
La salle de cinéma.
La future projection du film.
Les hurlements des femmes.  
Mais voilà que rapidement, l'image de mon italien s'évapore petit à petit dans cette douce fumée blanche diffusée par le biais d'un appareil non loin de nous.
Je reviens dans le présent où le show continue, pendant que mon esprit se flagelle encore et encore.
Puis après un long moment à jouer avec son corps, à le caresser par-ci par-là, il attrape une serviette posée au sol, et s'enroule les hanches.
Il ne faut pas longtemps à l'effeuilleur pour se retrouver dans la tenue d'Adam.  
Aussitôt, je détourne le regard, aussi rapidement que l'homme noue le morceau en éponge.
Résultats, une effusion hystérique de cris féminins retentit dans la salle.
Ma tête tournée sur le côté, je rencontre le regard noir de mon italien qui, hors de lui, est prêt à surgir sur le plateau.
J'avoue que je remercie silencieusement ses deux partenaires de jeux qui, en le maintenant en arrière, évitent la catastrophe.
La scène pourrait être cocasse, filmée dans une comédie, mais là, de suite, elle passe pour une mauvaise tragédie italienne.

Quelques instants plus tard, de retour à mon siège, mon téléphone se met à sonner. Je sais de qui vient l'appel. Pas besoin de regarder. Mais ai-je vraiment envie de décrocher ?
En fait, oui. Alors prenant une grande inspiration et après avoir sélectionné la touche, je porte mon téléphone à mon oreille.

-Tu t'es bien rincé l'œil !? s'exclame la voix de mon italien.
 
-Et toi, tu t'amuses bien derrière ?

Un vide s’abat dans le combiné, et il a compris de quoi je voulais parler.

-C'est à nous ! hurle une voix d'homme dans le combiné.

-On en discutera après la projection, répond mon italien. Bonne soirée, ajoute-t-il insatisfait de ne pas continuer notre conversation.

-Bonne soirée à toi aussi, réponds-je sur le point de mettre fin à la conversation.
Puis me ravisant, j'ajoute d'un ton déterminé :
-Et j'espère que le champagne était bon.

Puis je raccroche et éteins mon téléphone, décidée de ne plus lui répondre.

À suivre…

Bonjour à vous toutes chères lectrices. Et oui retour de vacances et comme promis voici le chapitre.
D'ailleurs, les vacances m'ont permis de continuer cette histoire. Comme quoi un peu de repos, fait du bien aux neurones..
Les chapitres sont dans la boîte mail de ma bêta correctrice, a qui j'ai bombardé de chapitres pendant ces trois semaines. " encore désolée "Lilou_5 .
A très bientôt...

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant