chapitre 23

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Les mains d'Antonio font disparaître gentiment mon chat installé comme un pacha sur mes genoux, ce qui lui permet d'avoir accès plus facilement à ma bouche. Mais il semble hésiter un instant.  

Attend-il mon autorisation ? 

Alors, lorsque mon visage s'approche du sien pour y déposer mes lèvres impatientes, c'est sans surprise que je retrouve cette sensation étrange. 
Je suis une fois de plus déstabilisée et je frissonne. 

Tendrement, sans dire un mot, Antonio m'enlace. Puis me serre dans ses bras, encore un peu plus fort, et je me sens bien. Oui tellement bien. J'ai besoin de sa force pour libérer mes tensions. Je crois que c'est comme l'art du Yoga. Il est ma thérapie du bien-être. 

Les secondes défilent doucement, et emprisonnée entre ses mains, je suis en osmose avec lui. 
Discrètement, je respire son eau de toilette qui m'envoûte légèrement. 
Et tel un produit illicite, je la laisse m'envahir totalement, et me monter à la tête pour m'étourdir,  petit à petit, et détendre mon corps.  

Peu à peu son étreinte se desserre pour me libérer. Déçue, je soupire imperceptiblement. 
Ressentant ma déception, sa main agrippe mon menton pour relever mon visage et plonger ses yeux dans les miens et les accrocher. C’est alors que je me noie dans son regard intense et profond. 

Comme j'aimerais qu'il m'emmène encore dans ce tourbillon aux milles émotions.
D’expérimenter en vrai ce qu'il m'a fait vivre juste avec des mots, et basculer avec lui dans cette euphorie du plaisir. 
Mais vais-je supporter ce qui a été fictif dans son bureau ? Vais-je aimer sa partie sombre qu'il m'a révélée ?

Il m'observe. Intensément et silencieusement. 
Ses mains agrippent toujours mon menton fermement pour que je ne le quitte pas du regard, me démontrant que lui aussi veut partager avec moi ce moment fort et puissant, dont je sais qu'il sera fabuleux. Secrètement, je désire qu'il m'emporte au-delà de mes limites. 

Mais, suis-je prête à les franchir ?

Tout à coup, ses yeux s'assombrissent. Ses pupilles se dilatent. Il est pris par l'excitation et redevient subitement ce jaguar aux aguets, prêt à dévorer sa proie. Moi...
 
Mais, il sourit. Un peu plus. Alors je lève ma main pour le toucher. Il la suit du regard, et je l'applique sur sa joue devenue rugueuse par un début de barbe qui s’est installée. 
Puis délicatement, mon visage prend le relais afin de poser ma joue sur la sienne et m'y frotte comme une chatte en chaleur désirant des caresses. 

-Je préfère cette sensation, murmuré-je tout contre sa peau. J'aime sentir sur moi votre virilité. 

Rapidement, il agrippe mon autre main et l'applique sur son entrejambe me présentant un désir ardant et puissant. 

-Ma virilité est là Axelle, et ne demande qu'à vous prendre violemment dans d’intenses coups de reins. J'ai envie de vous. Et je veux vous emmener dans mon univers. Mais j'ai peur que vous ne le supportiez pas. Je ne veux pas vous faire fuir ma jolie perle. 

Il se recule, laissant mon visage posé dans le vide, et tout à coup, sa chaleur me manque. 

- Mais je ne suis pas un homme comme les autres, Axelle. 
Il inspire afin de chercher ses mots.
-Comme je vous le disais la dernière fois, je fais fuir les femmes en général. 

Il m'examine, attendant certainement ma réaction, mais je reste là, attentive à ce qu'il cherche à me révéler. Même si au plus profond de moi, je m'y attends. 

-Je ne suis pas tendre Axelle ! ajoute Antonio essayant sans doute de me mettre en garde. J'aime faire l'amour, mais pas comme vous vous y attendez. 

J'approche mon visage vers le sien, encore un peu plus, tout en examinant ses traits virils.

-Je vais vous révéler un secret Antonio. 

J'embrasse son menton, son contour du visage et cette joue rugueuse qui m'électrise de mille façons. 

-Je crois qu'au plus profond de moi, quelque chose ne demande qu'à jaillir. Comme si cette partie de moi était cadenassée. 

Je baisse les yeux. Par peur peut-être de révéler certainement cette vérité qui me ronge depuis plusieurs années. Et qui me fait comprendre pourquoi je ne prenais aucun plaisir avec les hommes en général. 

-Je pense que c'est à vous de trouver le bon code pour me libérer. 

(1)-Penso di aver trovato la mia bella colomba, susurre-t-il du bout des lèvres dans sa langue maternelle aux sonorisations chantantes.

-Et je crois que j'ai trouvé mon maître, dis-je au bord de ses lèvres, pour les déposer avec avidité et de façon vorace, semblable aux troubles que je ressens.

Je l'agrippe par les épaules, par les cheveux, mes mains perdent patience, elles le veulent tout de suite, sans aucun ménagement.
Mais avec un self-control hors-normes, Antonio reprend la maîtrise de mes émotions. 

-Doucement, ma belle, me dit-il en italien. Ce soir je suis juste venu vous voir, pas pour obtenir autre chose. 
Puis il me quitte du regard, baisse la tête vers le bas, et ajoute avec une touche d'humour : -Et puis votre petit Minuit semble lui aussi réclamer son lot de caresses. 

En effet, en regardant à mes pieds, mon nouveau compagnon est là, à miauler pour attirer mon attention.  Frustrée, je l'attrape dans mes mains pour le déposer sur mes genoux et le caresser. Celui-ci se met à ronronner sous le regard envieux d'Antonio. 

Après tout, c'est lui qui a coupé court à notre échange, non ? 

Donc avec des gestes bien calculés, me voici à effleurer et glisser ma main dans le pelage du chaton, dans le but de titiller Antonio assis à mes côtés qui, je sais, analyse mes gestes de près. 

-Comment dites-vous dans votre langue ? Tout vient à point à qui sait attendre. C'est ça ? Ajoute-t-il d'une voix posée à l'accent qui le rend de plus en plus sexy.

-Oui en effet, mais rien n'arrive à qui attend trop, dis-je d'un air sarcastique à sa question.
Il sourit d'un air amusé.
-Du coup, que fait-on ? J'ajoute déterminée. 

-Pour ma part, je mange des pâtes et bois un très bon café en excellente compagnie. C'est bien aussi. Non ?  Répond mon italien au calme olympien. 

Il pique ensuite dans ses spaghettis à l'aspect peu appétissant. 
Mastique doucement et avale sa bouchée sans paraître incommodé de manger des pâtes cuites à la française.

J'examine son profil intensément. Sa mâchoire remue aux rythmes de sa mastication et sa pomme d’Adam monte et descend à chaque déglutition.
Je soupire, dépitée. 

-Axelle, ne soyez pas déçue. Je vous emmènerai dans un club pour évaluer vos compétences en la matière. 

Il balaye des yeux ma pièce en examinant avec attention les lieux. 
-Ici c'est chez vous et pour l'instant, vous n'êtes pas prête. C'est juste de la curiosité. Et je ne veux absolument pas vous décevoir. 

Il pose sa fourchette, agrippe mon menton et capture mon regard qui cherche des réponses à son refus. 

- Ce n'est pas un jeu Axelle. Si cela est mal pratiqué, je peux vous blesser. Et cela n'est pas le but. 

Mes mains toujours sur le pelage du chaton, je continue à le caresser méthodiquement, tandis que lui s'amuse de mon jeu de séduction pitoyable et largement raté. 

"Je l'aurai un jour ! Je l'aurai ! " 

A suivre…

Traduction :

(1) Je crois que j'ai trouvé ma jolie colombe.

Bonjour ou bonsoir mes chères lectrices.  Petit jeu de séduction raté...😂😂😂😉 ils se cherchent mes deux personnages, mais comment cela va-t-il finir ? A vous de le découvrir dans le prochain chapitre...

Encore milles merci pour l'attention que vous portez à cette histoire. Cela me va droit au cœur.
A très vite.
Et comme d'habitude : prenez soins de vous et des votre.

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant