chapitre 78

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Axelle.

Il est bientôt 21h30, et comme à son habitude, Antonio vient ce soir.
C'est notre moment à nous seuls.
Où aucune caméra n'est présente.
Aucun journaliste.
Pas de paparazzi.
Juste lui, moi et notre amour.

Je viens de recevoir un message de sa part, m'annonçant qu'il sortait du studio et que comme d'habitude, une armada de fans l'attendait à l'extérieur.
Je sais qu'Antonio aime sa vie de star, mais je sais aussi qu'il aime son confort.
Se retrouver tous les deux, chez moi, en incognito, c'est aussi sa façon de s'évader.
Ma cuisine est prête.
La table est mise, avec quelques chandelles.
Et une petite musique d'ambiance est mise en sourdine dans la pièce, pour qu'il se sente détendu.

Depuis quelques jours, j'essaie par tous les moyens de démontrer à mon italien, qu'il peut passer au cap supérieur.
Que je suis prête à le découvrir réellement.
Mais depuis son retour d'Italie…
Depuis notre dispute…
Depuis ma fuite vers la France… Antonio me préserve.
Un peu trop peut-être.

" Je ne suis pas faite en sucre, Antonio!"lui ai-je annoncé un soir alors que je sentais qu'il se contenait.
Il a juste embrassé mes lèvres.
Mon nez.
Mon menton.
Et nous avons fait l'amour façon
« cowgirl ».
Lui sur le dos et moi le chevauchant.

Je regarde autour de moi et cherche un moyen de le provoquer, du moins gentiment.
Mais absolument rien ne me vient à l'esprit.  
Mais après tout, suis-je faite pour lui ?
Oui, je le suis, répond mon for intérieur.
Il faut juste que je trouve le petit truc qui lui fera passer à l’étape au-dessus.

Subitement, un raffut du tonnerre se fait entendre à l'extérieur de mon appartement.
Comme de la tôle de voiture que l'on force ou que l'on écrase entre deux grosses mâchoires pour en faire un cube. Comme un carrossier pourrait le faire dans une casse de voiture.  

- Mais c'est quoi ce cirque !? dis-je en regardant Minuit qui ouvre un œil, et qui, placide, le referme pour me faire comprendre que ce n'est pas son problème.

Je m'avance donc à ma fenêtre et regarde au travers, pour y voir une dépanneuse, au gyrophare orange stationnée en double file.
À ses côtés, le conducteur qui accroche un gros câble métallique.
Le vérin se met en route pour attirer une voiture sur son plateau.  
Je souris, en imaginant la tête du conducteur, quand, au petit matin, il va s'apercevoir que sa voiture a disparu.
Oui je sais c'est méchant.  
C'est même stupide de ma part.
Mais qui ne s'est jamais senti satisfait du malheur des autres ?
La voiture est enfin délogée de sa place quand je m'aperçois avec stupéfaction que c'est la mienne.

- Non mais je rêve ! Espèce d'enfoiré ! crié-je à travers ma fenêtre close, espérant que le mec m'entende.
- Laissez ma voiture où elle est !

Mais comme de bien entendu, celui-ci continue sa petite besogne, bien consciencieusement, s'il vous plaît !

Je tape à mon carreau.
Hurle à toute voix, mais rien n’y fait. Enfin, presque, le seul qui réagit est Minuit, qui baille.
Se redresse.  
Tourne sur lui-même.  
Pour s'assoupir une fois de plus.
De mon côté, extrêmement en colère, j'agrippe mon manteau, l'enfile en pestant de rage et sors de mon appartement et cours au-devant de l'homme, essayant de le faire s'arrêter.

- Hé ! Vous ! Qu'est-ce vous faites avec ma voiture ?

L'homme se détourne alors de sa tâche et affiche sur ses lèvres un sourire niais, qui me donne envie de lui foncer tête baissée dans l'abdomen.

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant