Do You Remember par Jarryd James.Antonio.
Pas le temps de regarder le paysage, la navette file comme si le diable la poursuivait.
L'avant du bateau tape fortement l'eau, déclenchant des vagues qui pourraient retourner sans difficulté une Gondole passant à nos côtés à son rythme de croisière.
Le conducteur doit avoir des consignes radicales : arriver au plus vite.De mon côté, surveillant ma future femme, je mets mon bras autour de sa taille, la serre tout contre mon flanc pour éviter à tout moment qu'elle passe par-dessus bord.
De son côté, elle se tient fermement au siège de ses deux mains.
J'ai bien envie de dire au conducteur quelque mots concernant sa façon de faire, mais je tourne ma langue sept fois dans ma bouche, évitant que certains de mes mots dépassent ma pensée.Tout à coup la navette ralentit et mettant ma main libre en visière pour regarder l'horizon j'aperçois une nuée de flashs qui crépitent comme des feux de Bengale.
"C'est quoi encore ce merdier. J'aurais quand même bien aimé être averti pour gérer cette situation."-Antonio !? m'interroge Axelle qui se contracte auprès de moi. Tu étais au courant ?
Je souffle, agacé, et attrape la main de ma future femme, pour y déposer un tendre baiser. Je ne veux pas que la panique la submerge.
-Non, pas du tout, réponds-je, suivi de quelques mots en italien.
"Que voulez-vous, les mauvaises habitudes ne se perdent pas du jour au lendemain."
L'embarcation s'amarre au ponton. L'homme saute immédiatement sur la berge pour y attacher la navette.
De mon côté, sans attendre son autorisation, je saute également mais avec grande difficulté, vu le monde présent autour de nous.
Je grogne. Je bouscule pour que l'on me laisse de la place et rapidement, je tends ma main à Axelle, qui l'attrape aussitôt pour s'y accrocher, de crainte sans doute de tomber dans la Tamise.
Autour de nous, la foule hurle.
Mon nom est scandé, sans oublier celui d'Axelle qui, dorénavant, est reconnue comme la nouvelle femme de ma vie. Car en effet, tout le monde veut la photo du couple phare de l'année. Même les vénitiens, venus voir l'enfant chéri du pays, ou les touristes présents ici pour le carnaval et leurs vacances.Malgré les obstacles et tout en rassurant Axelle comme je le peux, nous progressons parmi la population vers la voiture qui nous attend un peu plus loin.
Je repousse énergiquement les mains qui se tendent, essayant par tous les moyens d'empêcher celles-ci de me toucher ou de toucher Axelle.
Tenace, je fais barrage avec mon corps et mes bras à des fans déterminés.
Enfin, après un long moment qui semble avoir duré des heures, nous arrivons, essoufflés, mais indemne devant le véhicule au moteur tournant."Il est clair que j'ai des comptes à régler avec le réalisateur."
On s'engouffre aussitôt dans la voiture pendant que la foule s'agglutine autour de la berline telle une marée humaine de zombies, similaire au film « Word War Z ».
Ils s'accrochent aux poignées. Ils frappent sur le capot. Tambourinent aux vitres. Les portes se verrouillent enfin, nous isolant du danger extérieur. Puis la voiture avance, doucement, évitant les badauds qui luttent désespérément contre la carrosserie, alors que le conducteur fait gronder le moteur pour dissuader ceux qui s'y accrochent.Subitement, un coup de frein, une groupie qui se jette désespérée sur le capot, et un cri à mes côtés qui s'ensuit de terreur. Et Axelle qui se jette dans mes bras.
-Mais qu'est-ce qui se passe Antonio, ils ont tous perdu la tête ?
Je ne réponds pas, mais m'adresse immédiatement au chauffeur.
-Sortez-nous de là, bordel ! crié-je en italien.
Sans attendre une minute de plus, le voici qui fait du forcing, au risque de foutre en l'air plusieurs individus.
Et le parcours qui devait ne pas durer, semble s’éterniser.
Les paparazzis montent sur leurs Piaggios, accompagnés par leurs pilotes chevronnés qui se mettent aussitôt en route, poursuivis à leur tour par les badauds qui ne veulent rien manquer de ce remue-ménage. Pourtant, j’ai l'habitude d'être poursuivi sans ménagement, mais là j'avoue que je ne suis pas rassuré. Axelle est à mes côtés.Moi qui ne voulais pas la mêler à tout ça, c'est encore raté une fois de plus.
Quand va-t-on me foutre la paix ?
Me laisser vivre mon histoire d'amour avec ma tendre dulcinée ?
Est-ce que cela va se passer comme toutes ces histoires médiatiques qui tournent au fiasco total ?J'ai tout à coup une envie subite d'ouvrir la portière de la voiture et de m'enfuir, parmi la foule, tenant par la main Axelle. Mais je dois garder la tête sur les épaules, notre fuite pourrait engendrer d'autres problèmes bien plus graves.
Alors surveillant d'un œil dans le rétroviseur intérieur je tiens la main d'Axelle qu'elle a posée sur sa cuisse en cherchant à s'apaiser.Quarante-cinq minutes plus tard, la voiture se stoppe devant le cinéma où est déroulé un tapis rouge.
Je fronce les sourcils, m'interrogeant sur le déroulement de cette "soi-disant soirée de protection privée".Un portier nous ouvre la porte. Je descends en premier, puis j'aide ensuite Axelle.
Mais le calme est rapidement remplacé par une tempête médiatique.
Cela n'a absolument rien à voir avec une projection privée. Non. C'est tout simplement l'avant-première du film.Les barrières sont déjà positionnées, où vont se planter de l'autre côté ceux qui nous suivent en voiture ou à pied. Tandis que les chauffeurs des Piaggios se stoppent littéralement à nos côtés, pour permettre aux paparazzis de nous mitrailler de plus belle.
Je ferme les yeux, ébloui, et les relève pour croiser celui de France Lahay qui est là, à attendre sagement et vêtue d'une robe rouge écarlate, à faire tomber à ses pieds, une armée entière d'hommes virils et gorgés de testostérone.
Debout, prêt d'elle, le réalisateur, qui affiche sur ses lèvres, un sourire de vainqueur.
Alors je me rends subitement compte, mais trop tard, que je viens de tomber les deux pieds dans un piège bien ficelé.Il m'avait dit que mon plat allait se manger froid ! Mais je ne pensais pas le manger si glacé et aussi rapidement.
J'attrape la main d'Axelle. Nos doigts s'accrochent. Se lient. Se rassurent.
Puis je me penche à son oreille tout en étirant mes lèvres à la façon d'une star dissuadant mon appréhension à tout ce qui nous entoure.-Sois naturelle. Reste calme. Et laisse-moi m'occuper de tout.
Elle tourne alors sa tête de mon côté, j'embrasse ses lèvres. Les appareils photos mitraillent. Et nous reprenons le parcours du combattant comme si de rien n'était, suivis de près par les autres acteurs du film qui viennent d'arriver à leur tour.
On se stoppe au milieu du cours trajet. L'équipe au complet nous rejoint. Se place également de chaque côté de nous, pour immortaliser ce moment en "photo de famille".
Je suis littéralement dégoûté. Mais la soirée ne fait que commencer.Que va-t-il encore me réserver ? Je ne suis pas au bout de mes surprises.
À suivre.
Et voilà. Après 2 petites semaines de vacances bien mérité, me voici de retour avec un nouveau chapitre..
En attente de vos réactions.
Je vous souhaite à tous un bon week-end et à très bientôt..
Et surtout. Prenez bien soin de vous..
VOUS LISEZ
Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée
RomanceQue de polémiques sur ce film : 365 Days. Netflix que l'on accuse d'autoriser le visionnage sur sa plateforme. Et le livre n'est toujours pas encore en France. Qu'est-ce que cela va être à sa publication ? Cela me rappelle une autre série de livre...