chapitre 38

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Dishwalla :  winter-sun 

Je traverse le hall, m'arrête parmi les badauds et cherche du regard mon italien incognito. 

Je me mets sur la pointe des pieds. Lève la tête un peu plus. Tends mon cou pour tenter de l'apercevoir, et tant bien que mal, je me fais plus grande tout en balayant du regard ce grand hall. 

Un coup d'œil à droite. Un autre à gauche. Du coté des machines à café. Vers la pompe à essence. Mais rien. Il semble s'être volatilisé.  
Mon cœur s'emballe, mon esprit divague. M'imaginant abandonnée au bord de l'autoroute, comme le font certains maîtres mal attentionnés envers leur animal de compagnie. 
Quand subitement, un souffle se pose sur le bord de mon oreille.  Je sursaute et fais volte-face. 

-Tu me cherches ? 

Je bats des cils. J'avale ma salive et affiche enfin un sourire sur mes lèvres, apaisée qu'il ne m'ait pas délaissée.

-Tu ne réponds pas ? 

-Oui je t'avoue que je paniquais un peu. 

-Un peu ? 

-Non beaucoup. 

Mon ventre gargouille et il agrippe ma main pour m'obliger à le suivre.  
Je regarde autour de moi discrètement, tentant d'examiner s’il est reconnu. Mais rien ne se passe. Il enfonce un peu plus sa casquette et traverse la salle sans effusion de cris, de demande de selfies ou de hurlements de groupies à son encontre.

Calmement, il prend la direction du self-service, comme un homme normal, et non comme une star connue du grand écran, ou du monde de la musique. Alors, je me détends.

Paisiblement, je m'installe à la table qu'il a choisie. Légèrement en retrait quand même.
Il s'installe en face de moi, et je le regarde faire des gestes sous le désintéressement des gens autour de nous qui prennent leur petit-déjeuner. 

Différentes odeurs envahissent la pièce : celle du café, chocolat et autres viennoiseries qui me donnent l'eau à la bouche.
Des enfants crient ou pleurent mais rapidement consolés quand leur biberon ou autre collation leur sont présentés. 
En quelques mots, l'instant présent me donne un avant-goût de vacances.  Mais, n'est-ce pas en quelque sorte des vacances ?

En bruit de fond, la radio est allumée et le chroniqueur annonce les incidents, accidents ou autres objets tombés sur l'autoroute. Sans oublier les températures avoisinant plus le négatif que le positif, mais logique pour un mois de février. 

Quand subitement, la chanson de Dishwalla : winter sun est diffusée sur l'onde. 
J'affiche un léger sourire, et dandine gentiment de la tête au doux son des paroles et de la musique tout en murmurant quelques-unes des paroles.

-Tu me trompes ? 

J'arrête de chanter et reprends mon attention sur lui. 

-Non ! Réponds-je surprise par cette question. 

Il renouvelle la question en souriant tout en exerçant un geste de la tête vers le haut-parleur.

-Pffff ! Tu sais Antonio, il n'y a pas que toi sur ma playlist. J'ai d'autres chanteurs et des groupes. 

Je m'arrête de parler, regarde autour de moi et avance mon visage vers lui en posant mes coudes sur la table. 

-D'ailleurs, tu devrais les inviter en avant-première de l'un de tes concerts. Ils sont géniaux.  

Il acquiesce, alors qu'un petit miaulement sourd se fait entendre derrière la veste d'Antonio. 

-Tu as pris Minuit avec toi ?

Il ouvre son blouson pour libérer ma petite boule de poils et me la donner. 

-Oh mamie regarde ! 

Antonio baisse la tête, camouflant un peu plus son visage.  
De mon côté j'attrape mon chaton, me redresse et me place de façon à ne rien laisser entrevoir de mon amant qui désire rester dans l'ombre.  

Je m'accroupis devant la petite fille, pour lui laisser papouiller Minuit qui en retour se met à ronronner comme un moteur de locomotive diesel. 
Quelques autres personnes s’approchent pour regarder et caresser Minuit. 

Je sens le regard de mon italien se poser sur moi, ainsi qu'une crispation. Il avait tout simplement peur d'être reconnu. 
Sa main se pose sur mon épaule, me rappelant gentiment à l'ordre et une armada de papillons se propage en moi.

-Per favore ! Murmure-t-il à mon encontre.

Je me redresse, mettant fin aux papouilles de Minuit et reprends place sur ma chaise. 

La petite troupe se disperse et je me rends subitement compte que j'aurais pu déclencher une émeute qu'il aurait été vraiment difficile de gérer. 

-Désolée ! Je n'ai pas fait attention. 

Je dépose Minuit sur mes genoux, qui s'installe en boule. 
Je prends la carte du petit déjeuner pour enfin le choisir. 
Dix minutes plus tard tout est sur la table et nous pouvons enfin déjeuner en paix. 
Croissants, pains aux chocolats, jus d'orange et du café. Certes pas le meilleur, mais un nectar noir qui devrait me réveiller. 

Mais l'heure passe rapidement, et nous avons encore beaucoup de route à faire. 
Après avoir payé et laissé un pourboire, nous retournons à la voiture. 
Minuit retrouve sa place dans sa caisse de transport et moi la mienne.

Mais à peine ai-je fermé ma portière qu'Antonio m'interpelle. 

-Tu te rappelle de tout à l’heure ?

Je me tourne vers lui, pendant que celui-ci glisse sa main dans sa poche intérieure de veste d'un air sérieux.  Je fronce les sourcils attendant la suite tout en regardant celle-ci disparaître puis réapparaître tenant quelque chose entre ses doigts. 

-Tu as osé te moquer de moi ce matin ! 

J'essaie de deviner où il désire en venir exactement. Mais je réalise rapidement, quand il ouvre ses doigts pour me laisser découvrir une boîte de préservatifs. 
Je l'examine intensément, sans le lâcher une seule fois du regard, alors que sur ses lèvres, un immense sourire de vainqueur s'affiche.
  
-Sache que maintenant je peux te prendre n'importe où et à n'importe quel moment. 

Je quitte rapidement ses yeux et balaie du regard les alentours. Rien à l'horizon. 
Alors je me penche vers lui pour prendre sa bouche en otage. Sa langue lutte au début un peu surpris, mais pas très longtemps. 
Et tout en l'embrassant, j'arrache de sa main la boîte et reprends ma place comme si de rien n’était. 

Je sens son regard posé sur moi, attentionné à ce que je vais entreprendre.   Méthodiquement, je l'ouvre. Pioche à l'intérieur et en sors un petit carré or.

-N'importe où et à n'importe quel moment ? Répété-je provocatrice.

-À quoi tu joues ? 

-Je rallume le feu. 

Puis mon regard lui demande la permission.
Il recule son siège et en un quart de seconde, ses mains m'agrippent à la taille et je me retrouve sur ses genoux.

A suivre…

Je préviens d'avance que le prochain chapitre sera signaler de ce logo :🔞
Alors attendez-vous à un langage ou à des passages explicites.

En attendant, passez un très bon week-end mes amies lectrices. Et
a très vite.

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant