chapitre 68

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Quietly Yours par Birdy.

Antonio.

Mon verre à la main, j'examine l'expression d'Axelle, et ce que je vois dans ses yeux me fait peur.
Elle semble déçue.
Et j'ai même l'impression qu'elle est déterminée à faire quelque chose.
Mais déterminée à quoi ?
Me quitter ?
Non je ne la laisserai pas faire.
D'ailleurs je me demande ce que fait France non loin d'elle.  
À discuter sur mes souvenirs avec l'équipe, je ne l'ai pas vue se volatiliser. Pourtant, j'aurais sans doute dû garder un œil sur elle.
Que lui a-t-elle mis comme idée farfelue dans la tête pour qu’elle ait un regard aussi mélancolique ?
J'affiche un tendre sourire sur mes lèvres et progresse doucement vers Axelle.
À mes côtés, mes partenaires de jeux continuent de discuter, mais je les ignore.
Je ne désire qu’une seule chose, retirer toutes mauvaises pensées de sa jolie petite tête.

Et pourtant.  
Quelques heures auparavant, je l'aurais bien installée sur mes genoux pour lui flanquer une fessée magistrale.
Car voir cet enfoiré poser ses mains sur elle et se pavaner nu comme un ver devant ses yeux, j'avoue que cela m'a fait sortir de mes gonds.
Pendant que je progresse, pas à pas, elle reste debout, à me dévisager.
France, quant à elle, passe à mes côtés, tout en veillant à ce que nos épaules se frôlent.

-À tout à l'heure, chuchote-t-elle.

Je ne prête aucune attention à elle. Car, pour moi, c'est du passé.
Déjà bien enfoui.  
Un souvenir lointain.
Qui ne m'a rien apporté d'important. Peut-être juste un peu de notoriété.   Quoique sans elle, cette célébrité était déjà bien présente.

Mes yeux restent fixés sur le visage d'Axelle, où un tic de dégout s'est posé sur ses lèvres.
J'aime la savoir jalouse.
J'aime savoir que je lui appartiens.
Mais je dois quand même faire attention.
Une simple erreur de ma part, et....

Non je ne dois pas penser au pire.
Axelle ne peut pas m'abonner.
Tout est fusionnel entre nous.
Un feu ardent qui me brûle constamment.
Elle me fait perdre pied.
Et j'aime ça.

-Ça va mia dolcezza ?
- Je ne sais pas trop.  

Son timbre de voix est froid.
Je penche ma tête sur le côté tout en regardant son corps moulé dans sa jolie robe.

-Explique-toi.
- Pas ici.

Je porte mon cinquième verre de champagne à mes lèvres et la regarde par-dessus.  

-Si tu veux, on peut s'expliquer là-bas, dans ce petit endroit, où personne nous verra.

J'affiche un sourire coquin, et lui envoie un clin d'œil, alors que de mon doigt je lui montre un local marqué "privé".

- Tu as trop bu.

Je hausse les épaules. Oui pas faux. Trois verres de Whisky et cinq coupes de champagne.

-Si peu ! Mais je suis encore capable de te piloter. Comme un capitaine sur son bateau. Pour te faire chalouper. Et t'emmener loin, très loin.

Je bois une autre gorgée.

- Je veux te déguster. Sans modération.
- Arrête ! Tu es soûl. D'ailleurs tu devrais retourner à ta petite fête. France t'attend.

Je fronce les yeux. Approche mon visage du sien pour soutenir son regard qui m'envoie des poignards.

- C'est quoi ton problème !?

Elle soupire, fait un pas en arrière. Et sa tête pivote de droite à gauche. Des larmes sont au bord de ses yeux, prêtes à glisser sur ses joues.

- Je veux rentrer.
Elle regarde autour d'elle, de peur sans doute que l'on remarque notre petite joute.  
J'acquiesce.
En effet, moi aussi je veux rentrer. Pour me plonger en elle.  
- En France, ajoute-t-elle.

C'est quoi ce bordel ?! Notre séjour n'est pas fini. Je veux lui faire découvrir ma ville. Je veux encore partager tellement de choses avec elle. Et si je plaque le cinéma et les clubs, c'est pour lui être fidèle.
Je suis désorienté.
Elle a peut-être envie d'être seule ? La projection du film ne lui convient pas ?
Et pourquoi je l'ai emmenée ici bordel ?
Mes questions tournent en boucle dans ma tête, à m'en donner le tournis.
Ou alors, c'est l'abus d'alcool. Je ne sais plus trop, là.
Je tends ma main pour dessiner des petites arabesques sur son bras à l'aide de mes doigts.
Son bras se raidit, et comme pour se protéger, les croise sur sa poitrine.
Elle ressemble à une mama qui gronde son petit garçon. Mais là, je ne suis plus un petit garçon.
Je soupire en essayant d'attraper sa main.
Je désire que nos doigts s'entremêlent. Je veux... je veux... je baisse la tête. Comme un gosse qui vient de faire une grosse erreur.

- Je suis désolé si je t'ai fait du mal.

J'expire, car c'est bien la première fois que je m'excuse auprès d'une femme.

- Tu m'as utilisée, ajoute-t-elle. 

Je relève la tête brusquement. Surpris de cette information.

- Quoi !? Jamais je n'ai fait ça, Axelle.
- La scène du film, elle avale sa salive, c'est la même que celle que…

Elle hésite à continuer. De mon côté je secoue la tête de droite à gauche.

- Non, tu as été mon inspiration.

Je réduis l'espace une fois de plus, en comprenant maintenant.

- C'est toi que j'imaginais. Toi que je voyais sur cette croix St André. Toi que j'aurais voulu initier. Et personne d'autre.
- Ce n'est pas ce que m'a dit France.

Ah ! Nous y voilà. Je savais que cette garce avait semé le doute.

- Dis-moi ce qu'elle t’a fait croire.

Elle hésite. Alors je pose mon verre sur un rebord et l'entraîne à l'abri des regards.
Des bruits. Et de tout ce bordel.
J'ouvre cette porte où y est inscrit "privé" et nous enferme à l'intérieur. Puis je bloque l'ouverture avec un objet lourd que je trouve dans la pièce.

- Regarde-moi.

Sa tête reste baissée.
Je souffle et attrape son menton.

- Tu veux savoir ce que j'aime chez toi !? C'est cette façon d'être réservée. Timide.
Je secoue la tête en émettant un grognement sourd de la gorge.
-Ça m'excite. Tu m'excites mi amor.
Je sens mon sexe qui gonfle derrière la barrière de tissu.
- Tu es mienne caro (1). Et un jour, quand tu seras prête, je te soumettrai.
Elle fait non de la tête. 

-Non, un jour tu vas t'ennuyer. Et tu partiras.
- C'est elle qui t'a dit ça ?
Je ris.
- Je te promets que non. J'ai... Comment dit-on en français ?
Je cherche le terme exact.
- Grrr ! Je crois qu'en effet j'ai un peu abusé de l'alcool.
Je ris sous cape encore une fois, puis je la plaque contre le mur, pour qu'elle sente l'effet qu'elle me fait.
- Soccombere (2).

Subitement, je la retourne et me colle à elle. Elle émet un petit cri de surprise et j'enfouis ma tête dans son cou. Je respire son parfum pour m’enivrer encore plus.
Puis tout à coup, je lève ses bras en l'air.  
Plaque ses mains sur le mur. Paumes à plat.

- Ne bouge pas, ordonné-je.

Sa respiration s'accélère et je glisse une de mes mains entre elle et le mur. Puis remonte sa robe.
Alors déterminé à aller jusqu'au au bout, je fais courir mes doigts sur sa peau. Caresse son nombril, continue ma progression, pour agripper son sein droit que je pince fortement.

- Je vais te montrer qu'avec toi, je ne risque pas de m'ennuyer.

Traduction :
(1) Chérie
(2) Succomber

À suivre…

Pour ceux qui se sont posées la question, et oui il manquait bien un chapitre.  Encore désolée.
A bientôt..
Et bonne lecture.
L'autre chapitre sera publié la semaine prochaine.
Bis bon dimanche.

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant