chapitre 4

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Avant de commencer votre lecture, n'oubliez pas qu'Antonio fait rouler ses R ..

Viborg - Julien Doré.

Mon sommeil est de courte durée, et j'ouvre les yeux quand la voiture se stoppe devant chez moi. Mon instinct s'en doute.

Je baille en mettant ma main devant ma bouche. Me passe l'autre dans les cheveux. Enfin si l'on peut appeler cela des cheveux. Puis un peu dans le cosmos, je regarde autour de moi.

-Nous sommes déjà arrivés ? L'interrogé-je, un peu déçue de le quitter.

-Oui mademoiselle, votre carrosse vient de se stopper devant votre château.

Je souris, m'imaginant être Cendrillon venant de passer minuit et reprenant une apparence de souillon. J'ouvre la portière, le plafonnier s'allume, mais j'hésite un instant.

Serait-il déplacé de l'inviter à entrer ?
Le prendrait-il mal ? Juste un café ! Ce n'est pas dérangeant. Si ?

Je ferme un court instant les yeux et j'inspire.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne veux pas que cette histoire s'arrête là. Alors je réfléchis.
"Et zut ! Lance-toi."

-Voudriez-vous prendre un café ? Ou une toute autre boisson chaude ?

Et voilà que j'enchaîne sur ce que je peux lui proposer. Mes thés de différents pays lointains. Un cacao aux intenses saveurs. Je ne veux pas d'un refus de sa part, car je pourrais être réellement déçue.

Là, tout de suite, je vous avoue que je me sens tendue, comme une femme qui ne serait jamais sortie avec un homme.
Je donne l'impression de ne pas savoir m'y prendre. Mais il pose sa main sur mon bras, sans doute pour me rassurer, et un champ électrique me parcourt le corps entièrement.

Pourtant, je ne devrais pas réagir comme cela. C'est vraiment illogique. Je sors d'une rupture bordel ! Mais il est vrai, que d'un autre côté, je désire les bras d'Antonio autour de moi. Qu'il me murmure des mots dérangeants. Qu'il me mordille l'oreille. M'embrasse dans le cou. Oui, je désire perdre la tête avec lui.

"Stop !" hurle ma petite voix à ma conscience.

-Avec un grand plaisir. Ajoute Antonio.

J'étire mes lèvres dans un éclatant sourire, heureuse qu'il ne me laisse pas seule avec mes réflexions stupides et déplacées. Mais celui-ci s'efface rapidement en réalisant quelque chose. Rien n'est posé à mes pieds.

-Oh merde !

-Vous allez bien ? M'interroge Antonio inquiet.

-Mon sac est resté dans ma voiture.

Je lève la tête, la tourne de son côté, tandis qu'il hausse un sourcil attendant certainement quelle direction va prendre la suite de notre rencontre. Mais que voulez-vous, mon côté responsable reprend rapidement le dessus.

-Vous pourriez me prêter votre téléphone, s'il vous plaît ? Mon amie a un double de mes clefs. Elle pourrait venir rapidement.

Il examine sa montre. Un objet d'un mois de salaire, que je ne pourrais absolument jamais m'acheter.

-Je pense que votre amie doit dormir à cette heure-ci ?

En effet quand mes yeux se posent sur la console de son tableau de bord, l'horloge digitale indique minuit.

-Alors je vais appeler un serrurier.

-Laissez tomber, je vous emmène chez moi.

-Oh non !

Mes mots sortent de ma bouche comme si ma raison avait rapidement repris sa place.

-Vous avez peur que je vous mange ?

Ma tête tourne de droite à gauche indiquant une négation.

-Alors de quoi avez-vous peur ?

Je hausse les épaules, un peu perdue, me rendant compte que chez moi j'étais prête à lui faire des choses, mais que chez lui…

-Allez Axelle, moi aussi j'ai un très bon café. En plus je vous préparerai des pâtes à l'italienne.

Je retrouve mon sourire et ajoute avec un brin d'humour.

-Il n'est pas tard pour des pâtes ?

Je croise mon reflet désastreux dans ses Ray-Ban®, en me rendant compte que de toute façon, dans l'état où je suis, je ne crains absolument rien.
En retour, il étire ses lèvres sensuelles.

-Il n'est jamais trop tard pour manger des pâtes.

Qu'est-ce que je risque ? Je referme la portière de sa voiture.

-Et une bonne douche chaude vous fera le plus grand bien.

"Et ça calmera par la même occasion, mes ardeurs."

Le moteur gronde, et me voilà repartie, pour une direction inconnue, sur un chemin qui risque sans doute d'être chaotique.

Je regarde son profil, concentré sur la route, et une multitude de questions me submerge. Alors je me lance.

-Parlez-moi de vous Antonio.

-Si cela ne vous dérange pas, ce soir je préfère garder ma vie privée de côté.

-Vous avez des choses à vous reprocher ?

J'essaie de prendre un ton rempli d'humour.

-Vous êtes un gangster en fuite ?

Il éclate de rire. Tourne sa tête brièvement de mon côté avant de reprendre sa concentration sur la route.

-Vous avez une imagination débordante Axelle.

-Oui en effet, mon amie Stéphanie me l'a déjà dit.

-Mais je comprends votre choix, continué-je sans faire attention aux mots suivants qui vont dépasser ma pensée.
-Alors je vais me contenter d'imaginer que vous êtes mon chevalier servant.

Sa main se pose sur mon genou et dans une douce pression, ajoute avec détermination :

-Oh ! Comme j'aimerais être votre chevalier servant. Pour un soir.

Je baisse ma tête pour regarder sa main posée délicatement sur mon genou.

D’accord, notre rencontre peut déboucher sur une histoire sans lendemain. Et je n'ai qu'un seul mot à dire : un petit oui. Mais je me renferme dans ma bulle de protection.

-Axelle ?!

-Je crois que je ne suis pas tout à fait prête pour aller plus loin. Je sors d'une rupture.

Attendez, c'est moi qui dis ça ? Moi, qui étais prête à le glisser dans mon lit ?

Il retire sa main poliment pour la replacer sur son volant.

-Je ne vous ferai rien sans avoir votre autorisation.

Le timbre profond de sa voix s'imprègne en moi comme une douce empreinte, et mon imagination me laisse dévoiler des images de son corps chaud allongé sur le mien.

Je cligne des yeux, les pose sur ses mains accrochées à son volant et essaie de reprendre mes esprits. Mais c'est trop tard. Cet homme d'une beauté diabolique est en train d'ébranler mes sens et de la plus agréable des façons. Alors, malgré ma force intérieure qui me dit d'être forte, je sens tous mes problèmes se dissiper et s'évanouir en un tour de main.

-Je veux bien prendre un café avec vous.

-Et manger des pâtes, ajoute Antonio pour détendre l'atmosphère.

"Et même pour aller plus loin."

Mais cela, vous vous doutez bien que je le garde pour moi.

A suivre.

A bientôt pour le prochain chapitre. Et surtout, faites attention à vous 

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant