2 - 1

28 1 0
                                    




Je me réveille en sursaut dans la chambre obscure. J'ai les yeux grands ouverts, le souffle court, le cœur battant et la bouche sèche. Je viens de faire un cauchemar terrifiant et je tremble également un peu. Cela faisait très longtemps que des cauchemars si réels n'avaient pas assailli mon sommeil.

J'ai rêvé qu'un incendie se déclenchait dans notre immeuble ... que les flammes grignotaient tous les étages. Hadrien et moi courrions dans le couloir pour essayer d'y échapper mais il était trop tard. La fumée saturait nos poumons, et Hadrien avait déjà un bras plein de cloques. Je me suis réveillée au moment où je lui demandais s'il valait mieux sauter du sixième étage ou être brûlés vifs.

J me redresse dans le lit, toujours un peu haletante sous les assauts de l'angoisse. Je me rends comtpe trop tard que je rbas d'Hadrien est posé autour de ma taille. Mon mouvement brusque le tire donc lui aussi du sommeil. Je distingue sa forme dans la pénombre et je la vois passer une main sur son visage.

Hadrien: Rose ?

Sa voix me rassure immédiatement. Il est prêt de moi, intact. Il n'y a pas de feu qui crépite derrière le mur, la nuit est tranquille et tout va bien. Plutôt que de répondre, je glisse un peu vers Hadrien et me rencogne contre son torse nu. Il referme les bras autour de moi , comme un cocon de peau tiède.

Hadrien: Un mauvais rêve ?

Au souvenir, je frissonne encore.

Rose: Oui, horrible..

Hadrien: Tu veux que j'allume ? Ou que je t'apporte un verre d'eau ?

Rose: Non, reste juste là, avec moi..

Hadrien: Bien sûr.

D'une main légère et apaisante, il me caresse le dos en faisant des cercles de la paume. Son menton est posé sur mon crâne, et je sens le souffle de sa respiration paisible dans mes cheveux. Je calque mes inspirations et expirations sur les siennes et, après quelques minutes silencieuses, leur rythme revient à la normale.

Hadrien: Tu veux en parler ?

C'est impossible de résister à la gentillesse attentive de sa voix.

Rose: J'ai rêvé qu'on était coincées dans l'appart suite à un incendie dans l'immeuble , et on ne pouvait pas sortir. Il y avait de la fumée partout, et tu avais déjà été brûlé au bras.

Je penche un peu la tête en arrière pour croiser son regard.

Rose: Tu ferais quoi, toi, entre te jeter du sixième étage et rester dans la pièce en flammes ?

Hadrien: J'espère ne jamais devoir faire face à un tel dilemme en vrai !

D'un doigt, il repousse une petite mèche égarée sur le haut de mon front.

Hadrien: Il y a des extincteurs partout dans les couloirs et des portes coupe-feu également, ne t'inquiète pas. Mais pour répondre à ta question, j'imagine que me jetterais par la fenêtre plutôt . En étant brûlé vif, il y a zéro chance de survivre. En sautant du sixième étage, il y en a guère plus, mais si quelque chose amortit ta chute ce n'est pas non plus zéro. Même si à mona vis signifie finir lourdement handicapé, selon le trauma... Mais ce n'est pas zéro, et si ça arrivait, je te promets que je te serrerais dans mes bras durant le chute. Et en bas, j'amortirais la tienne de mon corps.

Je me sens touchée jusqu'aux larmes.

Rose; Tu ferais ça pour moi ?

Hadrien: Tu ne l'avais pas encore compris ?

Il n'y a pas de reproche dans sa voix.

Hadrien: Je pense que ce serait instinctif de toute façon. Mais ça n'arrivera pas car il n'y a pas d'incendie, et nous sommes sains et saufs ici.

Hadrien embrasse mon front, puis mon nez, puis mes lèvres, avec beaucoup de tendresse.

Hadrien: Tu devrais essayer de te rendormir maintenant. Sinon ce ne sera pas facile pour toi de tenir au travail tout à l'heure.

Rose: C'est vrai...

Il passe une main dans mes cheveux.

Hadrien: Ferme les yeux et essaie de faire le vide.

Je hoche la tête et fais comme il le dit. Le reste de la nuit n'est toutefois qu'une longue période de somnolence entre coupée de réveils.

Lorsque vient l'heure de se lever, je me sens fourbe. Nous étions en récupération de garde de nuit , ce qui veut dire que nous étions à l'hôpital la nuit précédente. J'accuse donc une double fatigue ce matin et la chaleur épuisante de la canicule n'aide pas. Mes mouvements incessants à me tourner et retourner n'ont guère laisser de latitude à Hadrien pour dormir. Rôdé aux gardes, habitué à devoir sans cesse répondre aux appels lorsqu'il se repose, il a le sommeil léger.

J'aurais dû proposé d'aller dormir dans l'une des chambres d'amis. Je n'aurais pas dormi davantage, mais Hadrien aurait au mois été en paix pour le faire. Je me sens vaguement coupable, alors que je regarde Hadrien se coiffer face au miroir de la salle de bain. Son regard marron croise le mien dans la glace et il sourit de son demi-sourire en reposant son peigne.

Hadrien: Ne t'inquiète pas pour moi. ça va aller. J'ai pas mal de résistance au manque de sommeil, dans le pire des cas. Alors, pense surtout à toi. Et s'il y a le moindre souci, tu demandes une pause. C'est mieux que de ne plus arriver à suivre .. et de faire une bêtise...

 

INTENSIVE CARE - HADRIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant