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Hadrien: On s'arrangera pour que tout s'agence bien.  Être médecin, même en Réa, n'est pas incompatible à être parents,  même si ça demandera sans doute une petite adaptation.  On n'a pas vraiment d'exemples dans le service,  car personne d'autre n'a d'enfants , mais je ne pense pas que ça soit juste à cause de ça !  Aux Urgences, Katazyna a des jumeaux, par exemple, et ça ne l'empêche pas d'être praticienne hospitalière. 

Rose; Je ne suis pas trop inquiète.  Je suis sûre qu'il y aura moyen de s'arranger, d'autant que tout le monde est si cool et sympa.

Hadrien: Tout à fait, et j'espère que tu sais que je compte  bien partager toutes les tâches et tous les aspects de la vie de parent avec toi.  Je suis pour l'égalité, même  si bien sûr, il y a des  choses auxquelles  je ne peux pas contribuer; comme porter le fœtus ou accoucher.  Je dois donc m'en remettre à toi pour ça et me contenter  de te soutenir à l'extérieur. 

Nous échangeons un sourire aussi tendre qu'amusé.  Je me sens parfaitement bien et,  les mains dans les siennes, j'ai  oublié mes vertiges.  Hadrien passe deux doigts derrière mon oreille pour replacer une mèche, puis reprend.

Hadrien: On amputera donc dans mon planning aussi.  J'adapterai mes horaires de garde et je prendrai les congés qu'il faut.  Maintenant, de toute façon, ma plus belle  destination de voyage, c'est vous.

Hadrien se penche vers moi,  met presque un genou sur  le carrelage de la salle de bain  pour poser un baiser sur mon ventre nu.  Je frémis un peu au contact de ses lèvres, alors  que l'émotion grimpe en moi. Pour une raison absurde, cela  me rappelle ce jour où il avait  embrassé mes larmes jusqu'à  toutes les faire disparaitre.  Hadrien relève ensuite le visage, se met à nouveau  debout et emprisonne mes lèvres des siennes.  Ses mains sont sur mes joues,  ses pouces sous les os de ma mâchoire.  Il a fermé les yeux et je clos également  les miens, afin  que rien ne vole mon attention  des sensations que sa bouche  me procure.  Très vite pourtant, mes doigts montent  jusqu'à son visage, se glissent dans ses cheveux, s'agrippent à son crâne.  Les siens descendent au contraire, sur  mes épaules, puis s'ancrent à mes hanches. Nos langues, elles, ne se  quittent pas, entraînées  dans un pas de deux  passionné.  Je me presse contre Hadrien, qui fait passer  ses mains sur mes fesses,  puis à l'arrière de mes cuisses.  D'une traction, il me soulève et j'enroule  mes jambes autour de sa taille. 

Mon pied heurte le test de grossesse resté sur le  côté du lavabo, et il chute au sol dans un bruit de plastique.  Hadrien me fait tourner un peu,  puis commence à marcher vers la porte de la salle de bain tandis  que nous nous embrassons toujours.  Curieuse, j'ouvre les yeux et vois qu'(il  m'emmène dans la chambre.  Je souris, ce qui rompt notre baiser,  et Hadrien sourit aussi.  Je garde toutefois mon front et mon nez  pressés contre  les siens, alors qu'il tourne sur lui-même  sans me lâcher.  Je noue mes chevilles dans le creux de son dos, serre plus fort mes cuisses autour de sa taille.  Les murs de la chambre donnent l'impression  de tourbillonner  autour de nous, mais c'est nous   nous qui tournons comme si nous ne pesions rien.  Ma tête est aussi légère que si je venais d'avaler deux coupes de champagne, et je sens des bulles pétiller derrière mes côtes.   Je ris contre le visage d'Hadrien, ce qui enclenche  son prorpe rire,  ce rire communicatif qui gonfle encore le mien. 

Les deux fous-rires qui naissent à ce moment se  mélangent, alors que nous tournoyons toujours.  Les genoux d'Hadrien heurtent le cadre du lit et,  sans me laisser alle, il se penche vers le matelas et m'y dépose.  Je ne desserre pas mes jambes, et il accompagne donc le mouvement  jusqu'au bout, jusqu'aux draps. 

Rose: Je ne compte pas te lâcher de sitôt. 

J'entends le sourire qui éclaire ma voix  comme il doit certainement éclairer  mes yeux et mon visage.  Je nous sens si heureux, si complices, et je ne veux pas que ce moment prenne déjà fin.

Hadrien: Ne me lâche pas... jamais.

Hadrien aussi sourit sans restriction, mais  quelques notes sérieuses  émergent dans ses mots. 

Rose: Je ne te lâcherai jamais.

Il cueille ma promesse comme mes lèvres  en se penchant plus bas encore, pour un nouveau baiser.



L'avions s'arrache à la piste de l'aéroport  de Singapour en traversant les rayons du couchant.  Notre voyage à présent terminé, nous avons  quitté Darwin  cet après-midi pour une escale  à Singapour.  L'avion dans lequel nous avons embarqué  ensuite nous mène à Paris, où nous atterrirons à l'aube.  Ce sera notre dernier jour de vacances avant  de reprendre le chemin du travail.

C'est drôle...

Je suis arrivée en Australie fraîchement fiancée, et j'en repars ens achant que je suis enceinte.  En un mois, tant de choses se sont passées, tant de gros changements dans ma vie et pour l'avenir..

Hadrien: Tu es bien installée ?

Rose: Comme dans un avion !  Même si j'avoue que la classe Affaires rend ça plus confortable et agréable que mes vacances de jeunesses en classe Éco ! 

Jadrien: L'avantage d'avoir  deux très bons salaires gonflés  de pas mal de suppléments de gardes. 

Rose: C'est vrai !

Il sourit, enveloppé de la lumière orangée  du soleil qui filtre à travers les hublots.  Sa peau a beaucoup bronzé au cours  de notre séjour australien et, comme chaque fois, ça lui va vraiment bien.  Le contraste avec ses cheveux blonds est magnifique. 

Comme je me sens fière  !

Mon compagnon, mon collègue, , mon presque mari, le père de l'enfant qui commence à grandit dans mon ventre.... il est tout cela à la fois,  et comment j'ai fait pour avoir cette chance  cela m'échappe parfois.  Je ne crois pas qu'il considère les choses  de la même façon, mais à mes yeux, il  est un privilège. 

Hadrien: Rose, comment  est-ce  que tu envisages le détail jusqu'à notre mariage, maintenant qu'on va avoir un enfant ? 

INTENSIVE CARE - HADRIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant