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Cecie nous permet une longue douche commune, faite de plaisir autant que de savon. Les doigts d'Hadrien effleurent soudain mes lèvres. Il se rapproche de moi sur le matelas et il approche également son visage du mien. Ses lèvres frôlent ma bouche, sans s'y poser. Elles font du surplace devant les miennes, les frôlant, reculent de quelques millimètres et reviennent. Parfois, je ne sais pas si c'est sa peau qui me touche ou juste le souffle de sa respiration.

C'est très tendre.

Petit à petit cette légèreté, ce contact furtif qui qui ne comble pas , font monter quelque chose dans le creux de mon ventre. Cela me donne envie de recevoir beaucoup plus. ..

Comme répondant à ma frustration, à mon désir non exprimé, Hadrien attrape tout à coup ma nuque des deux mains. Nos bouches s'écrasent alors l'une contre l'autre. Nos dents s'entrechoquent. Nos langues se cherchent aussi sans attendre et se trouvent, se nouent. Nos lèvres portent l'odeur des cendres, sont encore striées de traces de suie mais nous nous en fichons.

Nous sommes en vie.
Nous sommes ensemble.

Tout va bien.

Hadrien attire ma langue dans sa bouche, la suce, la caresse de la sienne. Il saisit ensuite ma lèvre inférieure, la suce à son tour, la mordille. Je la sens gonfler sous ses lèvres, sous ses dents de plaisir et de ce qu'il lui fait subir. Ses mains sont toujours dans ma nuque, les miennes cramponnées à ses épaules.

Qu'est-ce qui se serait passé si l'incendie avait engloutit la Réa et lui, coincé dedans ?

Comme s'il lisait dans mes pensées, Hadrien murmure.

Hadrien :Tu vois, Rose, contrairement à ton rêve, il n'y a eu ni brûlés vifs, ni sauts des étages...

Rose: Heureusement...

Hadrien: Tu m'as tellement impressionné quand j'ai compris que tu étais partie chercher ce petit garçon. C'est peut-être bizarre à dire, mais quand je t'ai vue sur le sol de cette salle de bain, je t'ai trouvé tellement belle. Le courage dans les yeux, la générosité sur le bord des lèvres, la détermination qui t'anime partout sur tes traits, sous la suie. Cette volonté de protéger, d'être toi-même, de faire ce qui te semble juste. Tu vois je ne veux jamais te mettre en cage, ,Rose et c'est pour ça que je ne peux pas faire de crises de jalousie. On n'esclavagise personne , mais encore moins quelqu'un comme toi. Quelqu'un qui est si épatant en étant lui-même et en faisant exactement ce qu'il veut.

Il chuchote cela contre mes lèvres, entre elles, autour de ma langue. Ses mits tombent directement à l'intérieur de moi, et je frissonne. Ä cet instant précis, je lui pardonne volontiers toutes les crises de jalousie qu'il ne 'ma pas faites.

Hadrien finit par délaisser ma bouche, et un gémissement de frustration m'échappe. Ses lèvres dégringolent le long de mon menton, suivent le tracé de ma mâchoire, puis de ma gorge. Je bascule un peu la tête en arrière pour laisser un meilleur accès à ses baisers qui s'intensifient sur mon décolleté. Tout en m'embrassant, il dégrafe mon soutien-gorge à l'aveugle sous mon t-shirt. Il le fait glisser sous le tissu puis le jette plus loin sur le lit.

Ä pleines mains, il saisit mes seins alors que sa bouche descend encore. Sa langue s'immisce sous l'échancrure du vêtement que sa main repousse. Elle fait le tour de l'aréole, s'enroule autour d'un mamelon déjà contracté et raidi.

Hadrien: Rose, j'ai envie de toi..

Je gémis tandis qu'il mordille mon téton, mais je parviens tout de même à dire d'une voix étouffée..

Rose; Ça tombe bien, moi aussi !

Je sens ses lèvres s'incurver autour de mon téton.

Hadrien: Je ne te fais pas plus attendre, alors...

Cette fois, il fait passer mon t-shirt au-dessus de ma tête, puis fait glisser ma jupe et ma culotte le long de mes cuisses. Son visage retrouve très vite ma peau, descend sur mon ventre, s'attarde sur mon nombril. Hadrien me fait ensuite doucement basculer sur le ventre pour explorer mon dos de ses lèvres. Sa langue descend le long de ma colonne vertébral, envoyant des frissons dans tout mon corps centimètre après centimètre. Il s'étend sur moi avec précaution, et ses bras m'étreignent. Je me sens parfaitement enveloppée de tendresse et de désir. Son érection se contre ma cuisse, sa bouche contre ma nuque. Ses mains se glissent entre mon corps et les draps, retrouvent ma poitrine , mon ventre. Il me murmure de nouvelles phrases d'amour, des compliments mêlés à des mots d'envie.

Pendant ce temps, ses doigts sous moi caressent mon pubis, et j'écarte instinctivement les jambes. Je le sens encore une fois sourire contre ma nuque, avant de plus rien sentir d'autre que les sensations qu'il me procure.



Le reste de cette journée de repos s'est déroulé tranquillement à l'appartement. Bien sûr l'incendie de l'hôpital a fait grand bruit. J'ai donc passé beaucoup de temps à répondre à des messages et appels inquiets. Quand je suis sortie de la douche, j'avais une vingtaine d'appels en absence de Victoria et de Killian. En compter mes parents, qui n'ont pas été en reste non plus.

C'est vrai que j'aurais ou les prévenir en rentrant que j'étais saine et sauve.... 

++

Mais j'étais si fatiguée..

Une fois toutes les angoisses passées, et malgré la nuit mouvementées, nous avons repris le cours de nos occupations. Nous avons fait les courses pour remplir notre frigo à l'agonie. Nous en avons profité pour flâner sur les quais le long de la Seine et pour manger une glace sur l'îleSaint-Louis. J'avais envie de prendre un peu l'air et le vent après avoir respiré autant de fumée au cours de la nuit.

En mangeant mon sorbet mirabelle le long du fleuve, avec la prise qui faisait voler ma jupe et mes cheveux. J'ai été envahie par un étonnant sentiment de plénitude. Hadrien était à côté de moi, un cornet de gianduia à la main, et je me suis dit que la vie était belle, que tout allait bien. Je ne sais pas pourquoi cela m'a frappé, soudain. Hadrien m'a pris la main et je me suis même dit que si je mourrais tout de suite....

Même s'il y a encore tellement de choses que je voudrais faire voir, vivre, je mourrais déjà heureuse.



Après avoir terminé nos courses, nous sommes allés chercher Sirine à son cours de judo. Anis a préféré rentrer tout seule, directement à la maison. Il est tellement ronchon en ce moment...

Ce n'était donc pas plus mal.

Parfois, c'est difficile de ne pas lui faire une remarque bien sentie. Mais nous n'avons pas de lien du sang , je ne suis pas sa mère, ni même sa tante, et je ne me le permets pas. Sirine a insisté pour que nous allions au fast-food, et Hadrien a dit oui. La cuisine et lui sont toujours autant comme chien et chat et il veut parfois m'épargner le repas.

Sirine: Je veux aussi des frites, Hadrien ! Les carottes et les tomates-cerises, c'est bien mais pas quand on vient ici ! Si on vient ici c'est pour manger des hamburgers et des frites, n'est-ce pas, Rose ?

Rose: Je suis d'accord ! Et ce n'est pas si mauvais quand ce n'est qu'une fois de temps en temps.

Sans faire aucun commentaire, Hadrien jette un coup d'œil autour de nous.

Hadrien: Il y a du monde... Est-ce que je n'irais pas déjà prendre une table pendant que vous faites la file ?Histoire qu'on ne doive pas avoir à avaler nos burgers debout ?

Rose: Bonne idée.



Sirine fait un salut militaire à Hadrien qui rit avant de se remettre en quête d'une table libre. Dès qu'il a disparu dans la foule, la petite fille glisse sa main dans la mienne avec un air de conspiratrice.

Sitine: Alors, tu lui as demandé ?

Rose: Demandé quoi ?

Sirine: Pour votre mariage ! Tu n'as quand même pas oublié qu'il faut l'organiser et que je veux être ta demoiselle d'honneur !

Rose: Ah... Npn, je ne lui ai pas encore demandé..

Sirine ouvre des yeux étonnés et fronce les sourcils en même temps, ce qui lui donne une expression comique.

Sirine : Pourquoi ?

Rose: Je n'y ai plus pensé..

Sirine: Mais c'est pourtant très important !

Rose: Oui, mais tu sais, avec le travail, j'ai parfois vraiment beaucoup de choses en tête !

Sirine: Il faudrait que tu prennes quelques jours de vacances, alors !

Rose: J'ai déjà trois semaines prévues, le mois prochain ; je ne peux pas en ajouter encore d'autres avant . Et puis, après tout, il faudrait encore que...

Alors que nous nous rapprochons du comptoir, j'ai soudain une idée. Je me penche vers la fillette, qui me regarde toujours d'un air perplexe.

Rose: Est-ce que tu as déjà rencontré d'autres copines d'Hadrien avant moi ?

Sirine: Hmmmm, oui, une ! Mais elle était beaucoup moins gentille et jolie que toi !

Je me sens flattée par la comparaison.

Rose: Elle s'appelait comment ? Tu te souviens quel âge tu avais quand ils étaient ensemble ?

Sirine hoche la tête sans hésitation.

Sirine: Oui, oui, c'était au début de la grande section, je m'en rappelle ! Et ils ont arrêtés d'être ensemble à la fin du CP ! Elle s'appelait Amélie. Je me souviens très bien d'elle.

Elle plisse le nez.

Sirine: Mais pourquoi tu me demandes ça ? Il ne s'est pas marié avec elle !

Je ne peux m'empêcher de rire à cette précision.

Rose: J'espère bien qu'il me 'laurait dit si cela avait été le cas ! Mais justement est-ce que tu sais s'ils en avaient parlé ?




Ros: Est-ce que Hadrien vous avait déjà dit, à ta maman, à ton frère et à toi qu'il voulait se marier avec Amélie un jour ?

Sirine: Non, il ne l'a jamais dit. Mais elle et toi ce n'est pas du tout pareil !

Comme notre tour de passer notre commande est arrivé, je ne peux pas lui demander de détails supplémentaires. Ensuite, je dois faire attention à ne pas renverser le plateau tout en naviguant entre les tables et les gens. Sirine ouvre la voie, et elle repère sans mal Hadrien, assis à une petite table pour quatre dans un coin. La fillette s'assied à côté de lui tandis que je dépose les plateaux entre nous.

Je m'installe à mon tour en face d'Hadrien, alors que Sirine pioche déjà une frite. Elle se tourne ensuite vers son oncle, qui a entrepris de dispatcher les différents gobelets et burgers devant chacun.

Sirine:; Dis, Hadrien, est-ce que tu as envie de te marier avec Rose ? 

INTENSIVE CARE - HADRIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant