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Rose: Que se oasse-t-il ?

Entre deux sanglots, la jeune femme aprle d'une voix déchirée. Apparemment, son fils, Nolan, qui passait la nuit en Réanimation pour une opération de amugdales, ne , ne fait pas partie des enfants évacués. Le personnel ne l'a pas trouvé dans sa chambre, ni nulle part ailleurs au moment de quitter le service.

Le cœur dans les chaussettes, je me remémore ce qu'Hadrien m'a dit des flammes qui léchaient la façade de la pédiatrie. Je me retourne un peu et, sans hésiter, je dégaine à nouveau mon téléphone.

Rose: Hadrien ?

Hadrien: Oui, Rose ? Qu'est-ce qui se passe ?

Rose: Est-ce que tu peux me dire de ce qui en est de la situation en Pédiatrie ?

Hadrien: Ça n'a pas l'air pire que tout à l'heure, mais c'est quand même plus critique qu'ici. Il y a non seulement de la fumée, mais comme comme je te le disais , l'incendie grignote la façade.

Rose: Et les pompiers sont où ?

Hadrien: Partout, notamment autour de la Gynéco, qui paraît vraiment la plus touchée. Pourquoi ?

Sur un moment qui ne veut rien dire, je raccroche. Je pars ensuite en courant pour contourner le bâtiment. Je connais très bien le service de Pédiatrie, où j'ai fait mon dernier stage juste avant d'être diplômée de mon doctorat. Je me souviens notamment d'une mémorable partie de cache-cache que nous avions organisée un jour avec les enfants du service. Je ne peux pas rester sans rien faire alors que je peux sans doute aider à retrouver le garçon égaré.

Dédaignant les entrées où je sais que la sécurité de l'hôpital ne me laissera pas passer, je suis rentrée dans l'hôpital par une porte de service. Je m'attache une serviette trempée d'eau froide devant la bouche et mon nez pour éviter de respirer de la fumée. J'ai également été chercher des lunettes de Bloc dans une ambulance pour protéger mes yeux un maximum. Puis, je me suis aventurée dans les couloirs où; au fur et à mesure que j'avance, il m'est de plus en plus difficile de distinguer quoi que ce soit. Malgré mes protections, je sens mes yeux à me piquet ainsi que ma gorge. Mais je ne renonce pas alors que la vie d'un enfant est certainement en jeu.

Je sais que c'est un peu inconsidéré... mais je ne pourrai jamais me regarder dans une glace si je reste les bras croisés. Les pompiers et la sécurité sont débordés et il me semble que je suis la meilleure chance de ce petit garçon. C'est un peu irréel d'être dans les couloirs déserts de l'hôpital comme si la Terre entière avait été détruite et qu'il n'en restait que des ruines.

Je pousse la porte du service de Pédiatrie, et aussitôt, un souffle brûlant m'atteint au visage. Je m'empresse de refermer les battants derrière moi , car je me souviens du danger des backdraft, mentionné lors des formations.. En cas d'incendie, je sais qu'il ne faut pas ouvrir les protes et les fenêtres, mais il faut bien rentrer et sortir si je veux sauver cet enfant. Autour de moi, les fumées sont si denses et si noires que j'ai l'impression de foncer dans un mur à chaque pas. . Je marche courbée pusiqu'il me semble que la fumée est moins épaise plus près du sol.

Dans l'entrebâillement de la porte d'une chambre, je vois aussi ders flammes, mais je ne m'attarde pas

Rose: Il y a quelqu'un ? Ta maman m'envoie te chercher alors crie si tu 'm'entends !

J'entends comme un gémissement venant d'une chambre heureusement à l'opposée des flammes. La fumée irrite mes voies respiratoires. Je tousse.

Je me mets à quatre pattes pour avancer.

Il fait vraiment plus respirable au ras du sol. Un craquement terrible retentit derrière moi.

Je me retourne pour voir de quoi il s'agit.

Je vois qu'une partie du plafond carbonisé s'est écrasé sur le comptoir d'accueil. J'essaie tant bien que mal de garder mon sang-froid.

Rose: Nolan ?

Attirée par un nouveau gémissement; je me glisse dans une chambre à proximité, heureusement du côté épargné. Je répète mon appel et, cette fois-ci j'entends distinctement des pleurs qui émergent de la salle de bain. Je m'empresse de progresser jusque-là et j'ovre la porte, les doigts un peu fébriles.

Je découvre un petit garçon de quatre ans recroquevillé devant le WC, l'air terrifié.

Rose:Nolan ! N'aie pas peur je suis venue te chercher pour te ramener à ta maman. On va sortir d'ici tous les deux.

Le garçonnet, le visage baigné de larmes, est tellement tétanisé par la peur qu'il ne fait pas un mouvement. Un instant, je suis moi aussi prise d'un doute.

Est-ce que venir ici n'était pas insensé ? Est-ce que je n'ai pas présumé de mon courage et de mes forces ?

Peut-être, si....

Il faut tout de même que j'essaie de faire bonne figure devant Nolan maintenant que je suis là...

Hadrien: Rose ? Tu es là ?

La voix d'Hadrien, que je m'attendais pas du tout à entendre , me fait tourner la tête.

Rose: Hadrien ! Je suis là ! Dans la salle de bain !

Quelques secondes plus tard, Hadrien se jette sur le sol à côté de Nolan et moi.

Hadrien: Rose ! Je savais que je te trouverais ici ! Alerté par ta demande étrange au téléphone , j'ai essayé de te rappeler mais tu ne répondrais plus. Je me suis empressé de téléphoner à Lucie, et elle m'a dit que tu n'étais plus sur l'esplanade. Je me suis tout de suite dit que la question que tu m'avais posée n'était pas anodine, et que tu avais dû faire quelque chose de ce genre.

Il prend mon visage entre ses mains et m'embrasse brièvement à travers les linges que nous portons tous les deux. Ce n'est pas vraiment un baiser, plutôt un entrechoquement brutal de nps bouches, tamponné par les serviettes. Mais cela parle comme si c'était un vrai baiser tout de même. 




Hadrien: Je devrais t'engueuler d'avois pris un tel risque, mais c'est tout à fait toit et je t'aime aussi pour ce cœur généreux...

Je lui attrape le poignet d'une main un peu tremblante.

Rose: Tu es venu me chercher...?

Il me regarde d'un air étonné, derrière les mèches pleines de cendres qui tombent en désordre sur son front.

Hadrien: Bien sûr.

Je sens mon cœur prêt à éclater.

Hadrien est sorti de Ré,a,a traversé des couloirs avec tant de fumée que l'évacuation a été interdite. Il a accouru en Pédiatrie où il avait pourtant vu que l'incendie faisait rage....

Pour moi.

Hadrien: Rose, si tu veux me passer un savon plus tard, c'est d'accord, mais sortons d'abord d'ici.

Rose: Ça tu peux compter dessus ! Ta vie est si précieuse qu'il ne faut pas la mettre en danger comme ça, même pour moi..

Je me sens coupable.

Après tout, c'est parce que je suis ici qu'il a dû me suivre.

Hadrien: Rose, ta vie m'est infiniment précieuse et je ne la laisserai jamais rien risquer si je peux y faire quelque chose.

Il se baisse pour prendre Nolan dans ses bras.

Hadrien: On va sortir de l'hôpital et te ramener à ta maman maintenant, d'accord ? Serre mon cou avec tes bras de toutes tes forces, et enfonce le nez dans mon épaule. Ne relève pas la tête, ne décolle pas le enz du tissu avant que je ne te le dise. La prochaine fois que tu verras quelque chose, ce sera le visage de ta maman. Allez mon grand, c'est bientôt fini.

Il tapote la tête du petit garçon qui se met en place comme il lui a dit, sous mon regard attendri.

Hadrien: Rose, il va falloir faire aussi vite que possible enr restant au ras du sol, je pense. La fumée monte donc c'est moins dangereux pour nos poumons de marcher sur nos genoux.

Rose: Compris. Allons-y.

Hadrien s'avance vers la porte de la chambre, et je le suis. 

INTENSIVE CARE - HADRIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant