Chapitre 13: I've been the same, ain't shit changed, ain't nothing new

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⚜️Chapter 13⚜️

   -Ça m'a fait trop plaisir de te voir sérieusement il faut qu'on remette ça !
   -Oui ! On ira boire un verre ou on reviendra à la plage ou j'en sais rien, on fera un truc. Je propose à Maya en la prenant encore une fois dans mes bras.
   -On se verra certainement à une soirée ! Beaucoup d'étudiants de ma fac font des soirées avec la votre donc ça se fera.
   -Parfait, à plus.
   -Tu m'envoies un message quand t'es arrivée, D'accord ? Crie Rhonda quand Maja commence à s'éloigner.
   -Maja qu'est-ce que je l'adore sérieusement mais désolé je voulais trop qu'elle parte pour que tu nous racontes tout avec Chaï, oh mon dieu Indiana ! S'excite Sandra à côté de moi.
Je l'ignore en reprenant mes pas vers la direction opposé à Maja, mais mes deux amies ne sont pas prêtes à me lâcher. On a passés toute la fin d'après midi à papoter de tout et de rien, à se souvenir de nos deux dernières années de lycée mais je voyais bien que Rhonda et Sandra n'en pouvaient plus, j'ai lâché une bombe qui a laissé trop de séquelles.
   -Donc c'est pour ça que tu ne répondais pas à nos appels, parce que tu étais occupée à te faire remplir par Chaï !
   -S'il te plaît, Sandra un peu de classe. Dis-je en pouffant de rire.
   -Je trouve ça quand même dingue que tu réagisses aussi passablement alors qu'il y a encore une semaine tu faisais des crises de paniques quand on évoquait juste l'existence de Chaï ! Qu'est-ce qui a changé ?
   Je baisse la tête et réalise que Rhonda a parfaitement raison. Je ne pouvais même pas entendre le nom de Chaï sans faire une crise d'angoisse mais me voilà aujourd'hui en train de parler de lui comme on parle de la pluie et du beau temps. La raison ? Elle m'est tout aussi inconnue qu'à mes amies mais je sais au moins une chose : Je suis dépassée. Quand Chaï m'a révélé la raison pour laquelle il m'a abandonné lorsque j'avais le plus besoin de lui, mon cerveau s'est complètement déconnecté, comme si un câble ou deux avaient sautés pour laisser place à un trou noir et je décide de ne pas le cacher à mes copines.
   -Pour être sincère, je ne répondais pas à vos appels parce que j'étais en train de m'enfiler des shots toute seule dans un bar.
Rhonda grimace, Sandra fronce les sourcils.
   -Ce soir là mon cerveau a complètement sauté, je ne sais pas comment expliquer ça mais j'ai la sensation d'avoir perdu ma conscience et de suivre le vent malgré moi. Je ne sais plus ce que je fais, ce que je veux, pourquoi, comment, où je suis... C'est comme si il y a une évidence qui vit en moi mais que je n'arrive pas à la voir donc j'erre.
   -Ce truc qui est arrivé entre Chaï et toi. Me réponds Rhonda. C'est ce truc là. Quand tu seras prête à nous en parler tu le feras mais ça doit être ça. Tu n'arrives pas à réaliser que c'est arrivé, peu importe ce que c'est. Mais le jour où tu prendras conscience de ça et que tu laisseras ton cœur s'ouvrir aux autres tu ne seras plus en polite automatique.
Rhonda n'hésite pas à me prendre dans ses bras et me caresse les cheveux. Souvent je me demande ce que serait ma vie sans elle et j'ai juste envie de pleurer parce qu'elle n'aurait aucun sens.
   -Oulala des lesbiennes ! Crie un mec depuis l'autre côté du trottoir.
   -Occupe toi des couilles de ton pote, ducon ! Je lui réponds et il me lance un doigt d'honneur en retour que Rhonda, Sandra et moi n'hésitons pas à lui renvoyer.
Quel imbécile c'est dingue !
   -Bon allons-y, j'ai beau ressembler à une retarde 24/7, j'ai aussi des examens à réviser donc on bouge les filles.
   -Sandra qui va réviser des examens, wow.
   -N'en fais pas des caisses Orlandini.

**

On m'appelle par ci par là, on me crie dessus, me demande de me dépêcher mais je le répète encore, la plonge n'est pas la petite vaisselle qu'on fait à la maison après un petit repas entre copains, non. C'est l'enfer ! Tout le monde se presse en cuisine, ça crie de partout et c'est reste tout de même impressionnant que de l'autre côté de la pièce ce soit le calme complet. Les clients ne se doutent même pas une seconde de la difficulté que j'endure depuis l'autre côté du mur, ils n'entendent pas les cris, les bruits de l'huile qui jaillit dans tous les sens, les pas agités, non... Juste la petite musique classique relaxante qui les accompagne en attendant l'arrivée de leurs plats.
Je veux leurs vies.
-Accroche-toi, encore une heure et c'est fini.
Je souris à Lola qui aider les cuisiniers et soupire. Une heure me semble être dans des années. Après ça je dois encore me rendre chez Amanda, puis terminer mes devoirs et réviser pour les examens. Je suis épuisée. Je travaille, je carbure, je transpire, j'ai envie de pleurer, je déteste ma vie de merde puis bam, l'heure est enfin passée et mon supérieur m'indique que j'ai fini. Il était temps ! Je file dans les vestiaires et retire mon tablier accompagné de certains autres employés mais subitement la porte s'ouvre et le manager du restaurant, les gouttes de sueurs au front, fait un signe de la main à quelqu'un qui entre lentement dans le vestiaire.
Je plisse les yeux en voyant cette grande dame à la peau hâlée qui pénètre dans le vestiaire, analysant chaque recoin. Les autres employés et moi restons stoïques, ne sachant pas quoi faire.
-Bonsoir mesdames. Dit enfin la femme.
Elle est élégante. Elle sent la richesse depuis l'autre côté du globe ça se voit qu'elle s'entretient et prend soin d'elle. Ses ongles parfaitement manucurés, son tailleur noir parfaitement cintré de la taille jusqu'aux pieds, ses lèvres peintes d'un rouge cinglant. C'est elle, le fantôme.
Les autres employés la salue et je fais de même très timidement. Un instant son regard se pose sur moi, elle m'analyse de haut en bas puis lève son menton vers moi. Barry à ses côtés tremble de peur, ça se voit qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle s'adresse à l'une d'entre nous, encore moins à moi. Et j'avoue être légèrement dans le même état que lui.
   -Oui. Je réponds simplement, les mains dans le dos.
   -Indiana c'est bien ça ? Me demande la dame. Elle a une voix grave, très charismatique.
   -Oui, c'est bien moi.
Ma voix est basse, presque inaudible. Je ne sais pas pourquoi je m'écrase face à cette femme mais j'ai l'impression qu'elle tient ma vie entre ses mains et ça m'horripile. Elle ne détourne pas les yeux mais semble réfléchir en même temps qu'elle m'observe, la tension dans la pièce est palpable, même gênante. On a tous envie de sortir de ce moment sacrément oppressant. Elle me dévisage encore une fois puis m'affiche soudainement un très beau sourire, mais je vois que son sourire cache beaucoup de choses.
Cependant quelque chose dans mon esprit s'illumine aussitôt, comme si son sourire m'était très très familier. Je le reconnais mais mon cerveau n'arrive pas à mettre un mot dessus. Un nom. Et aussi vite que j'essaye de réfléchir, aussi vite elle élève à nouveau la voix.
   -Tu es virée.

**

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant