Chapitre 44 : Cigarettes and Cologne, wanna learn

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⚜️Chapter 44⚜️

Le bourdonnement persiste, les voix continuent de s'agiter autour de moi mais lorsque je sens mon corps être brusquement amené vers l'avant, j'ouvre grand les yeux et tous les sons me reviennent en force à l'oreille. Geneva face à moi grimace comme si j'étais un déchet qu'elle venait de ramasser du sol alors que je reste face à elle, décontenancée.
-Excusez-moi jeune fille mais qu'est-ce que ce comportement ? Est-ce si dur de savoir se comporter en société ?
-Eh bien excusez-moi vielle femme, mais je penses que je peux encore me permettre de toucher deux mots à ma propre sœur ! Grogne Geneva en lorgnant la mère de Chaï.
-Sœur ? Disent les Chayan en même temps.
Seigneur...
-Oui ! Sœur ! Je sais que ma sœur a souvent tendance à se taper toute la terre et omettre qu'elle a une famille mais sinon oui, je suis sa grande sœur !
-Geneva calme toi. Intervient quelqu'un derrière elle.
C'est un homme sûrement d'une trentaine d'année, brun aux yeux bleus et très grand de taille. Il porte un costume qui le met parfaitement en valeur et il dégage cette aura d'homme important qui contraste fortement avec le tailleur de paysanne de Geneva.
Non, en réalité son tailleur est très joli mais je la déteste donc j'ai juste envie de cracher sur elle.
-Mark ! Je te présente ma fameuse petite sœur que tu voulais rencontrer. Indiana, mon fiancé, Mark.
-Bonjour, Chaï Chayan, le fiancé de votre sœur. Dit Chaï en montrant la porte de sortie du restaurant du menton. Ça vous dit qu'on sorte pour parler ? J'aimerais qu'on discute de votre attitude envers ma fiancée.
Geneva lève les yeux vers moi, la bouche grande ouverte puis pouffe de rire. Elle ne semble pas en croire ses oreilles, moi de mon côté j'ai l'impression d'être en plein cauchemar.
-Bien sûr, allons dehors pour discuter. Dit Mark en baissant les yeux sur ma sœur. Toi tu viens !
Geneva et son fiancé se dirigent vers l'extérieur tandis que le reste du restaurant nous observe, abasourdis. Et je les comprends, c'est un gros n'importe ça quoi.
-Tu vas bien ? Me demande madame Chayan en essuyant mon visage à l'aide d'une serviette de table.
-Oui. Désolé pour ce spectacle atroce. Dis-je en me tournant vers elle et son fils.
-Tu n'as pas à t'excuser. Je vais vous laisser discuter avec eux et on se revoit une prochaine fois, d'accord ? Dit-elle en posant une main sur mon épaule.
J'hoche la tête et continue de m'excuser pendant qu'elle quitte le restaurant sans oublier de toucher un mot au propriétaire de celui-ci.
Putain... non mais la honte quoi ! C'est quoi son problème à cette autre connasse ? Elle devrait être enfermée dans un hôpital psychiatrique parce que agir comme ça n'a aucun sens !
Quand je vois que la mère de Chaï est plus loin, je me rue vers la sortie du restaurant et cherche Geneva et son fiancé du regard, Chaï à mes côtés. À peine je la trouve que je la tourne vers moi et lui fous une claque qui résonne dans toute la rue.
Je n'ai jamais levé la main sur l'une de mes sœurs, je ne me souviens même pas de la fois où j'ai levé la main sur quelqu'un, ce n'est pas quelque chose que je fais à moins d'être réellement énervée et là je suis à bout de nerfs. Elle a abusé sur ce coup là et j'ai l'habitude de me prendre toutes les conneries du monde avec elle mais cette fois est la fois de trop.
Tout le monde nous observe avec surprise, son fiancé, le mien, Geneva me fixe, choquée, en se tenant la joue. Elle s'attendait à quoi ? À ce que je lui fasse la bise et la remercie de m'avoir foutu cette honte monumentale ? Eh bah non !
-Oh mon dieu ! S'exclame ledit Mark. Je suis désolé pour son habitude très déplorable mais...
J'écarte son compagnon et la regarde droit dans les yeux.
-Tu refais encore une fois ce genre de conneries et je porte plainte contre toi, ok ? Je lui crache au visage en la pointant du doigt. Je suis habituée à tes bêtises, je sais que tu es une belle connasse et que tu adores ça mais il faut que tu apprennes à être civilisée Geneva. Personne ne fait ça ! Je sais que tu me détestes de tout ton cœur mais moi je te hais ! Tu comprends ça ? Je te hais Geneva ! Je te hais au point que si tu meurs dans l'heure qui suis je penserais à organiser une fête pour célébrer ça puis je rebrousserai chemin car tu n'en vaut pas la peine ! Tu n'en as jamais valu la peine et je ne sais même pas ce que ton fiancé fout avec une pauvre fille comme toi ! J'ai perdu beaucoup de choses à cause de toi et tu viens en rajouter en me foutant une claque dans ce restaurant ? Non mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Va crever Geneva ! Je le penses sérieusement. Va.au.diable.
Je ne laisse pas la chance à ma sœur ou qui que ce soit de rebondir sur ce que je viens de monologuer et je quitte les lieux sans avoir où je vais. Je ne veux juste pas voir sa sale gueule. Je marche et marche encore, j'ai la sensation que je fais ça depuis des heures mais je n'arrive pas à m'arrêter. À un moment donné mes genoux me lâchent et je me retrouve bloquée sur place à pleurer parce que mes pensées ne sont qu'un fourre tout de conneries.
Aujourd'hui fut la goutte de trop ! Je l'ai toujours su mais c'est d'autant plus évident aujourd'hui : La cause première de tous mes problèmes est la difficulté que j'ai à faire face à mes sœurs. Toute ma vie elles m'ont rabaissés, m'ont fait me sentir comme si je n'étais qu'une moins que rien, elles me harcèlent et me martyrisent. Je ne peux pas continuer comme ça.
Je suis même surprise d'avoir tenu le coup jusqu'ici !
Soudain, je sens une main se poser sur moi et me caresser doucement le dos. Je tourne vivement la tête et remarque que c'est Chaï. Il a très certainement dû me suivre. Je me tourne vers lui et le prend dans mes bras en plongeant mon visage dans son cou.
-Je suis désolé !
-De quoi es-tu désolé ?
-De ce qui vient de se passer. Et que tu aies dû me suivre jusqu'ici.
Il pose une main sur mes cheveux qu'il caresse lentement en me serrant encore plus fort dans ses bras. Son odeur de Cologne se mélange à mon parfum vanille et c'est comme si nos deux univers entraient en collusion.
J'ai l'impression d'étaler ma vie de merde sur la sienne et de lui foutre la malchance... Quel con je fais.
-Je te suivrai toujours Indiana. Murmure t-il en posant un baiser sur ma tempe.
Les gens dans la rue doivent nous prendre pour des dingues, là, accroupis au sol à se pelotonner l'un contre l'autre mais j'en ai rien à foutre ! Retrouver la personne qu'on aime est la plus belle chose au monde et rien ni personne peut effacer ou dénigrer cet instant.

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant