Chapitre 42: Remember, thats all that we can do

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⚜️Chapter 42⚜️

   -Indiana !
Je n'ai même pas le temps de reprendre mon souffle que Rhonda me saute dessus avant que Sandra ne l'a rejoigne.
   -Vous m'avez manquer les filles.
Ma voix est faible. On pourrait presque croire que je ne penses pas ce que je dis tant je ne suis que l'ombre de moi-même à présent.
   -Si ce n'était pas à cause des avertissements de Chaï, nous serions déjà venus te voir depuis bien longtemps.
Je recule en fronçant les sourcils. Chaï leurs a parlé de tout ce qu'il s'est passé ? Enfin je ne suis pas étonnée mais quand ?
-La soirée où il s'est battu avec Rory. Répond Sandra comme si elle lisait dans mes pensées.
Oh mon dieu. Beaucoup de choses ont l'air d'être arrivés ce week-end...
J'hausse les épaules, ne sachant quoi dire, et je vais simplement prendre place dans le canapé. Je me suis installée chez Chaï il y a une semaine, à notre retour de la plage et depuis je ne suis pas retourner chez moi. Nous avons énormément discuter et avons pris la décision de nous remettre ensemble. Ça semblait être la chose la plus évidente pour nous deux. Je l'aime, il m'aime, personne ne peut me comprendre comme lui me comprend et vice-versa donc : Cela semblait comme une évidence.
Malgré cette décision qui semble précipitée, nous allons doucement l'un avec l'autre, j'essaye de ne pas le brusquer et il en fait de même. Nous nous sommes juste cloîtrés ici pendant une semaine à coucher ensemble, manger, fumer et dormir sans ne penser à rien d'autre.
-Il n'est pas là Chaï ? Me demande Rhonda en prenant place dans le canapé.
-Si. Il prend une douche, il arrive.
-Donc nous voilà aujourd'hui aux côtés de Chaï et Indiana !
-Oui... Je murmure en me passant une main dans les cheveux. C'est vrai que je vous ai vachement éloignés de ma relation et regardez où nous en sommes...
-Tu n'as pas à culpabiliser pour ça, tu as fais ce que tu pensais être la meilleure chose.
-Mais je ne veux pas que vous croyez que c'était contre en vous.
-Et on sait que ce n'était pas contre nous. Tu as toujours été très réservée Indiana, rien ne nous surprend venant de toi. Me rassure Sandra.
Je souris en coin sans savoir quoi dire. Les pieds dans le canapé, emmitouflé dans un plaid, je n'oses même pas lever les yeux vers mes amies. Elles sont assises face à moi, un verre en main et m'observent si intensément que j'ai l'impression que je vais fondre sur place. J'ai honte de moi, je suis choquée de tout ce qui est arrivé et je ne sais pas quoi faire. Je n'ai jamais été aussi paumer de ma vie et ça, je ne sais pas comment l'aborder avec elle.
-Tu peux tout nous dire tu sais, tu ne devrais pas avoir de réserve parce que tu as honte.
-Je ne sais pas par où commencer.
-Indiana...
-Je suis juste désolé de vous avoir cacher tout ça et j'en sais rien, j'imagine que je suis désolé d'avoir perdu la mémoire.
-Ne commence pas.
-Je ne sais pas quoi dire, à vrai dire je suis dépassée par les événements !
Et c'est un fait. Je ne sais pas quoi dire ou faire et j'avoue que je n'ai même pas envie de les voir parce que j'ai honte, parce que je n'en ressens pas l'envie et que ça me fait mal au cœur. Mais d'un autre côté j'ai l'impression que ça me fait passer pour une connasse qui ne cesse de les écarter. Elles ont toujours été là pour moi et moi tout ce que j'ai envie de faire, c'est de les repousser.
-Mais tu sais très bien que nous ne sommes pas là pour discuter de tout ça mais pour te changer l'esprit, tu es celle qui ne cesse de retourner à ce sujet.
-Eh bien désolé de vous faire chier avec ça ! Je vous ai menti et j'ai perdu la mémoire et j'ai perdu un enfant et tout ça c'est comme si ce n'est pas nouveau parce que c'est toujours moi la fouteuse de merde ! C'est toujours moi qui crée des problèmes ou qui en a et qui se retrouve à devoir s'excuser la tête baissée. Répliquais-je en commençant à monter le ton.
-Mais tu n'as pas à le faire !
-Putain Rhonda tu vas me faire croire que jusqu'à notre mort tu seras toujours là pour me regarder avoir des problèmes en continu ?
Je ne voulais pas élever la voix mais une montée d'anxiété prend lentement possession de moi.
-Oui ! Oui on restera là à te soutenir parce que tu es notre amie et que avoir une vie de merde est quelque chose de très commun. Si tu as l'impression que tu ne nous as jamais défendu c'est parce que nous ne traversons pas les mêmes choses c'est tout et c'est la vie ! Mais tu as toujours été là pour nous soutenir et ça compte suffisamment. Répond Rhonda d'une voix si calme que je ne sais pas quoi répondre.
-Merci. Je répond automatiquement en regardant par la fenêtre. Je vais être sincère avec vous, c'est Chaï qui m'a obligé à vous téléphoner.
Rhonda me regarde les yeux ronds, Sandra ne semble pas surprise. J'hausse encore une fois les épaules en gardant les yeux détournés.
-Je suis sincèrement désolé. Vous êtes toujours là pour moi et je ne cesse de vous écarter parce que vous montrez cette facette de moi devient redondant. J'en ai marre qu'on se souvienne de moi seulement être cette Indiana . Et je vous adore de tout mon cœur vous le savez mais je ne peux pas vous voir avant un certain bout de temps. Ça m'attriste énormément, ça me rend même malade.
-T'es une belle connasse quand même.
-Rhonda !
-Non mais Sand putain tu l'entends avec ses conneries. C'est le mec que tu insultais il n'y a même pas deux semaines que tu veux privilégier avant nous ? Non mais c'est quoi ce bordel ?
-Il est aussi le père de l'enfant que j'ai tué Rhonda ! Tu sais très bien tout ce qu'il s'est passé donc tu ne vas pas commencer!
-Justement je sais et je ne sais pas ! Tu ne nous dis rien ! Tu es à peine là et maintenant quoi ? Tu veux qu'on s'écarte de ta vie ? Les gens ne sont pas des objets Indiana !
-Putain Rhonda tu m'as même écouter ? « Tu n'as pas à avoir honte ou à culpabiliser » C'est plus facile à dire qu'à faire ! J'ai juste envie d'être seule parce que je viens de sortir d'une amnésie ! Je t'en demande trop ? J'ai juste envie d'être seule parce que mon cerveau ne fonctionne plus comme avant, tout se mélange je ne dors pas la nuit je ne fais que pleurer, j'ai essayé de me suicider quatre fois cette semaine Rhonda je t'en demande trop quand je te demande de me laisser tranquille quelques temps ?
J'ai l'impression d'avoir recracher tous mes poumons au sol. Rhonda me regarde, les yeux écarquillés, on dirait qu'elle est face à une personne complètement différente de celle qu'elle connaissait. Eh bien peut-être que oui. Peut-être que c'est le cas.
-Je suis désolé de vous faire ça mais je ne suis plus la même personne, je penses même à m'installer dans un hôpital psychiatrique bientôt je...
-Indiana ! Dit Sandra, surprise.
J'hausse encore une fois les épaules. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne sais même pas si un séjour ou une vie là-bas suffira à me calmer mais je suis arrivée à un stade de non retour.
-Indiana tu...
-Allez viens.
Je tourne la tête et tombe sur Chaï, vêtu d'un ensemble jogging gris, qui me prend doucement par les épaules et s'excuse auprès de Rhonda et Sandra avant de me ramener dans la chambre. Je me couche et à peine ma joue rencontre l'oreiller que je commence à somnoler. Je les entends discuter pendant encore une dizaine de minutes dans le salon puis je me fonds dans un profond sommeil.

***

   -Tu vas bien ?
Je tourne vivement la tête quand la porte de la chambre s'ouvre. Je cligne des yeux un instant et me relève quand Chaï pose son manteau sur le canapé près de la porte. Je passe mes journées à dormir tant je suis épuisée et que je refuse de faire face à la réalité. Chaï lui, sort, discute avec les autres et selon lui, il est capable de faire semblant de pouvoir continuer à vivre comme si de rien était parce que c'est ce qu'il a toujours fait, c'est l'histoire de sa vie. Mais moi je n'en suis pas capable. Je m'efforce de faire un effort mais rien y fait, je suis une épave. Je penses sérieusement à m'interner dans un hôpital et prendre un temps pour essayer de calmer mes pensées. Je suis même prête à vivre sous infusion pour les années à suivre. N'est-ce pas triste pour une jeune fille qui n'est même pas encore dans sa vingtaine ? Si...Mais c'est ma vie actuelle.
   -Indiana... Qu'est-ce que tu dis de recommencer à peindre ?
Je lève les yeux sur Chaï qui vient prendre place près de moi. Je m'assoie et le regarde en fronçant les sourcils.
   -J'ai déjà recommencé à peindre.
   -Mais tu as mis pause à tes activités pour t'enfermer dans cette chambre alors que tu sembles oublier que je tiens debout que parce que tu es encore à mes côtés, mais là j'ai la sensation d'être seul.
D'accord. C'était super brusque et j'avoue que je ne m'y attendais pas. J'ai l'impression de déranger tout à coup.
   -C'est du chantage ? Je demande en commençant à me gratter les cheveux.
Il faut sérieusement que j'aille prendre une douche parce que ce n'est plus possible là.
   -Quoi ? Non !
   -Tu essayes de jouer avec ma culpabilité pour me faire sortir de mon trou, c'est ça ?
   -Arrête de raconter des conneries s'il-te-plaît. Soupire t-il en se passant une main sur ses cheveux parfaitement rasés.
   -Non je te poses sérieusement la question Chaï. Il faut que je sache si je suis toujours un poids pour toi.
   -Je te le répète pour la énième fois : Tu n'as jamais été et tu ne seras jamais un poids pour moi Indiana Orlandini.
Pourtant j'ai l'impression d'en être un. Je ne supporte plus de vivre à ses crochets comme ça sans être capable de lever le pouce. Je n'y arrive pas, j'ai beau me forcer mais je n'arrive pas. J'ai toujours été un parasite et j'ai l'impression que ça n'a pas changé. Quand il remarque que je ne suis toujours pas rassurer par ses paroles, Chaï pose une main sur mes cheveux qu'il commence à caresser et me rapproche de lui en passant une main autour de ma taille. Je ferme les yeux en me laissant aller contre son torse. Son odeur de Cologne emplit tout mon corps et me fait pénétrer dans une transe qui semble durer une éternité avant qu'il ne me relève la tête pour me regarder droit dans les yeux.
   -Marions-nous. 
   -Quoi ?
   -Marions-nous. Répète t-il. Marions-nous et ayons d'autres enfants. Pleins d'enfants. Renchérit-il quand je l'observe toujours, désabusée. Et une grande maison avec un chien et ce genre de conneries.
   -Tu racontes de la merde sous le coup de l'impulsivité. Dis-je en explosant de rire malgré moi.
J'avoue que c'est trop soudain pour que je le prenne au sérieux. Pourtant son regard est lumineux, vitreux, comme si c'était un espoir auquel il s'accroche depuis quelques temps sans m'en avoir parler. Putain...
J'aime qu'il soit franc avec moi mais pourrais-je en faire de même en lui disant que je ne suis pas prête ? Va t-il m'abandonner quand il va réaliser que je suis qu'une moins que rien ?
   -Je suis sérieux Indiana. Marions-nous. Reprend-il. Je vais t'ouvrir une galerie d'art et moi je vais commencer à travailler avec ma mère et... Et tout ira pour nous.
   -T'es dingue.
-Je le penses vraiment ! Ça te fera quelque chose à faire, ça te donnera de l'espoir !
Je cligne toujours des yeux en ayant l'impression de parler à un homme fou. La tâche dorée dans son regard hazel s'éclaircit d'une façon anormale, comme s'il visualisait vraiment ce moment mais je ne peux pas lui dire que je n'en ai pas envie. Le mariage serait un stress de plus dans ma tête. Mais... Que refuser à Chaï Chayan quand il vous regarde de cette façon ?
-Et si... Et si on commençait d'abord par se fiancer ? D'accord ?

***

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant