Chapitre 33: Everyday gets hotter than the day before

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⚜️Chapter 33⚜️

C'est à l'entente des bruits d'oiseaux dehors que je commence à cligner des yeux. J'ai la bouche pâteuse et mes yeux sont encore endormis. Le soleil ne fissure pas les rideaux pour éclairer la pièce, il l'éblouie et m'empêche de me rendormir. Il me faut au moins cinq bonnes minutes à fixer l'extérieur pour réaliser que je ne suis pas chez moi mais nue, couchée sur un tapis hors de prix dans un bureau qui doit faire la taille du bâtiment de droit, et à mes côtés, Shady Hori.
Indiana Orlandini...
-Putain de merde...Soupiré-je.
Lorsque je me retourne pour chercher mes affaires, je sens subitement une main qui me retient par le bassin. Je me retourne et tombe sur Shady en tenu d'Adam avec une gaule d'enfer et les yeux fermés.
-Ne pars pas s'il te plaît. Souffle t-il en ramenant mon bassin à lui.
Merde...
-Je ne comptais pas partir...Je le rassure en passant mes mains dans ses cheveux.
Il renifle dans le vide et rapproche encore plus mon corps du sien. La chaleur de nos peaux me réconforte tellement que je n'ai pas envie de quitter la pièce. Dans ce bureau qui m'est complètement inconnu je n'ai aucun problème. Tout est si calme, propre et parfait. Après réflection je n'ai pas envie de le quitter.
-Laisse moi dix minutes puis je te dépose. M'informe t-il en posant un baiser sur mon front.
-Prend ton temps.
-Non, j'ai des trucs à faire de toute façon.
Je reste dans les bras de Shady et plus les minutes passent et plus je commence à ressentir une certaine gêne, comme si ce n'est que maintenant que je réalise l'ampleur de mes actes. Je dois être malade mentalement. Je crie en avoir marre de souffrir mais je me jette constamment dans les bras du premier venu. Est-ce parce que je me suis habituée à vivre du peu que les autres me donnent ou parce que je suis juste conne et j'aime me faire du mal ?
C'est une très bonne question à laquelle je ne peux pas répondre là tout de suite.

***

-Tu as couché avec Shady ? S'exclame Sandra, choquée.
-Ne crie pas.
-Tout le monde se fiche de nous.
-Mais ne le crie pas. Je me répète en soupirant.
-D'accord mais parlons du fait que tu as couché avec Shady Hori ! Qu'est-ce qui t'a pris ?
Je lève les yeux au ciel en haussant les épaules. Qu'est-ce que j'en sais moi ?
-C'est une très bonne question.
   -Indiana, je ne sais pas ce que tu cherches à faire mais fais attention à toi.
   -Je ne comprends plus rien moi non plus. Dis-je en poussant la porte d'un magasin.
Sandra se dirige aussitôt vers les sacs sans me répondre et je la suis en silence. Nous avons décider de nous voir aujourd'hui car ça fait longtemps que je n'ai pas pris des nouvelles de mes amis mais aussi car j'ai besoin de me vider la tête. Je penses constamment aux garçons alors que j'avais moi-même décider de m'en éloigner. Ça n'a aucun sens. Je tourne en rond pour de vrai là et j'ai l'air sérieusement pathétique.
   -Tu en dis quoi de celui-là ? Me dit Sandra en me montrant une sacoche mauve du doigt.
   -Elle est mignonne mais tu peux trouver mieux.
   -C'est aussi ce que je me disais.
   -Parle moi un peu de ta vie Sand. J'ai l'impression qu'on parle toujours de moi et de mes quatre milliard de problèmes.
Ma meilleure amie ricane en faisant passer ses long cheveux noirs dans son dos. Ils ont poussés à ce point ? Le temps passe si vite.
   -Il ne se passe rien d'aussi intéressant que dans la tienne ça c'est sur. Se moque t-elle de moi.
   -Allez sérieusement !
   -Il ne se passe rien de bien fou. C'est bientôt Noël donc je commence déjà l'achat des cadeaux.
J'écarquille les yeux. J'avais complètement oublié cette fête. Après on ne va pas s'étonner parce qu'avec tout ce qui m'arrive dans ma vie en ce moment, je n'ai pas le temps de vouer mes pensées à des trucs comme Noël ou je ne sais quoi encore comme célébration joyeuse. Et n'oublions pas que j'ai aussi une famille de merde. Depuis plusieurs années maintenant les seules personnes à qui j'offre des cadeaux sont Sandra et Rhonda mais aujourd'hui j'imagine qu'il faut que j'ajoute Rory à la liste et... Et Shady ? Je ne sais pas si je dois lui offrir quelque chose. Si je lui offre quelque chose ça lui donnera peut-être les idées mal placés mais d'un autre côté si je ne le fais pas ça aurait l'air irrespectueux et ingrat surtout après tout ce qu'il a fait pour moi depuis la rentrée.
Quel dilemme à la con putain.
J'entends Sandra ricaner devant moi en secouant la tête mais elle sait pertinemment que je n'ai pas envie de parler de Shady donc elle continue de parler d'elle et je lui en suis extrêmement reconnaissante.
   -Je parle à une fille en ce moment mais elle me fait chier parce qu'elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut donc on tourne en rond.
   -Pour de vrai ? C'est vraiment le pire ça.
-Ouais j'ai l'impression d'être une sorte de terrain initiatique pour elle alors qu'on a passer l'âge de tout ça quoi !
-Surtout qu'en te connaissant, tu as dû être assez claire avec elle pour qu'elle comprenne que tu cherches du sérieux.
-C'est ça ! S'exclame Sandra en me donnant une tape sur l'épaule.
-C'est qui ? Je lui demande alors en observant un sac pour lequel je perds de plus en plus d'intérêt.
   -Une deuxième année à la fac. Elle est drôle et tout ce que tu veux mais je ne sais même pas si elle pourra devenir un plan cul à ce stade.
   -À ce point ? Grimacé-je.
Sandra hoche la tête désespérément. Je la reconnais bien là. Elle ne va pas tourner plus longtemps autour de cette fille et elle va très vite passer à autre chose et je la comprends. Je suis sorti aussi avec un mec du genre il y a quelques années de ça. Il ne savait pas ce qu'il voulait donc j'étais un peu comme une option pour lui. J'étais la fille là pour lui à l'occasion et vraiment ça a fait baisser mon amour-propre car faire office de bouée de sauvetage pour des gens qui ne vous donne aucune attention, c'est le pire.
   -Elle souffle tout le temps le chaud et le froid et moi comme une conne j'attends juste qu'elle se décide à même m'envoyer un message.
   -Tu vaux mieux que ça Sandra. Dis-je à ma meilleure amie. La dernière chose que je souhaite pour toi c'est que tu te retrouve dans la même pagaille que moi.
Mon amie sourit de toutes ses dents et me prend par le bras pour m'entraîner vers le rayon chaussures.
   -Ne t'inquiète pas miss Indiana, il y a très peu de chances que je me retrouve dans le même pétrin que toi. Me taquine t-elle.
   -Ferme là.
   -Mais de toute façon je vais lui foutre un ultimatum même si je n'aime pas ça d'habitude.
   -Mais tu n'as pas le choix, elle a clairement l'air de se foutre de ta gueule cette...
   -Nadia. Termine Sandra pour moi.
   -Nadia ? Fais-je avec surprise. J'ai rencontré une Nadia aussi à la soirée d'Halloween.
   -Ah ouais ? À quoi elle ressemblait ?
   -À quelqu'un d'occuper à fricoter avec un mec du Riot. Dis-je en haussant les épaules. Du coup je ne penses pas que ce soit ta Nadia.
   -Ah ouais ? Elle ressemblait à quoi ? Me demande Sandra en s'arrêtant subitement, me relâchant pour me faire face, les sourcils froncés.
   -Une grande brune, hm, avec un grain de beauté sur l'œil droit et un autre dessiné sur l'œil gauche aussi. Dis-je en essayant de me souvenir de l'image furtive que j'ai eu d'elle.
   -Le tatouage d'une flamme dans le cou près de l'oreille ?
Je ferme mes yeux en essayant de me souvenir clairement d'elle en train de quitter cette salle de bain puis j'acquiesce en la visualisant plus clairement. Le visage de Sandra se décompose de secondes en secondes. J'ai l'impression d'avoir gâcher sa journée même si rien est vraiment de ma faute. Elle ne semble pas y croire tout comme moi je suis vraiment énervée que cette fille lui fasse un coup pareil. En plus de se taper un mec du riot et de jouer avec Sandra, elle a un mec à l'origine. Un certain Tarek.
  -Vraiment j'aimerais que tu te foutes de ma gueule. Ça doit être une coïncidence. Essaye de se convaincre Sandra.
   -Je l'ai surpris dans la salle de bain en train de se taper un mec du riot et quand elle m'a vu elle l'a quitté pour rejoindre son mec.
   -Son mec ? Elle a un mec ? S'esclaffe presque Sandra en passant les mains dans ses cheveux dans un tique nerveux.
   -Je suis désolée Sand...

***

Couchée sur mon lit car je n'ai pas l'énergie de bouger, de sortir ou de parler à quiconque, je regarde une série que j'ai commencé aujourd'hui même dans le seul espoir de me vider la tête. Je réfléchis tellement que j'ai la sensation qu'elle va exploser. C'est lorsque mon téléphone vibre dans ma poche que je mets pose à ma série et vais directement dans mes mails car c'est de là que provient le message. Je crie de surprise lorsque je réalise que c'est madame Morales qui me prévient que j'ai été accepté dans le département d'art et que je peux commencer dès la semaine prochaine.
Je soupire face au soulagement et me met même à pleurer tant je stressais. J'avais cette peur que j'allais devoir travailler à vie au bar avec Gaël et Julian sans avoir l'occasion d'exposer au moins une œuvre dans ma vie. J'adore Gaël et son bar mais ça ne peut pas être mon futur.
Sur le point d'appeler mes amis pour les prévenir, puis ma mère et mon frère, je suis très vite interrompu dans mon élan lorsque quelqu'un m'appelle sous un numéro inconnu. Je fronce les sourcils mais répond tout de même en me disant que c'est sûrement l'une de ces compagnies téléphoniques qui va me parler du gaz pendant des heures.
   -Oui allô ?
   -Indiana...
Je sursaute en laissant tomber mon téléphone sur la matelas. Je me redresse aussitôt et essaye de reprendre ma respiration qui a soudainement accéléré.
Putain...
Je baisse les yeux et remarque que ma main tremble, que j'ai soudainement une migraine affreuse qui monte et que les souvenirs que j'essaye d'enfouir au fin fond de mon esprit remontent peu à peu.
Je l'entends encore appeler mon prénom par le téléphone mais j'essaye d'abord de reprendre ma respiration car j'ai été trop surprise. Lorsque je me sens suffisamment calmée, je saisis le téléphone et l'apporte à mes oreilles.
   -Allô... Dis-je d'une faible voix.
   -Indiana... C'est Chaï.
   -Je sais.
   -Tu vas bien ?
   -Que veux-tu ? Je lui demande en essayant d'avoir une voix aussi froide que possible.
   -Juste te parler. On a pas eu le temps de discuter de tout ce qui est arrivé depuis ce week-end là.
   -Et c'est pour le mieux car je n'ai pas envie de parler avec toi Chaï.
   -Et je comprends...
Il comprend ? Il comprend ? Qu'est-ce qu'il comprend au juste ? Ce connard me fait vivre les pires instants de ma vie depuis que je l'ai rencontré ! Et moi qui croyait que les malheurs s'arrêteraient si je quittais la rive et mon père... j'ai l'air bien idiote aujourd'hui.
   -Non tu ne comprends rien car si tu comprenais tu ne serais pas en train de m'appeler là tout de suite. Le coupé-je en essayant de parler calmement.
Je l'entends soupirer à travers l'appareil et en le connaissant il doit être en train de se frotter les yeux et de réfléchir à la vitesse de l'éclair pour rebondir.
   -J'admets que j'ai foiré, vraiment cette fois.
   -Sans blague.
   -Mais je veux au moins m'excuser auprès de toi, en face. Yuri m'a dit que vous aviez un peu parler samedi.
Yuri lui a dit ça ? Je ne savais pas qu'il était une cafteuse. Après qu'est-ce que j'en sais moi de ces mecs ? Non mais sérieusement quoi, Chaï est son ami donc à quoi je m'attendais ? Je pensais sérieusement qu'il allait garder notre conversation pour lui car il m'a avoué comprendre la position dans laquelle je me trouve ? On fait tous chacun à notre manière une belle brochette d'imbéciles tiens.
Je prends une profonde inspiration, recule le téléphone de mon oreille un instant puis le ramène en me frottant les yeux à mon tour. Foutu connard qu'est Chaï Chayan Davis, j'ai pris cette mimique de lui.
   -... Rendez-vous sur la rive dimanche soir. Dis-je avant d'immédiatement raccrocher.

***

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant