⚜️Chapter 46⚜️Je cligne des yeux à plusieurs reprises. La pièce autour de moi semble tourner alors que je me demande si j'ai déjà rencontrer Ruben par le passé. Non. Malgré mon amnésie je suis sûre à cent pour-cent que je ne l'ai jamais rencontré. Qu'est-ce qui a bien pu l'inspirer à faire une aussi grande exposition sur moi ?
J'ai bien évidemment entendu parler de son travail dans le département d'art et j'ai vu des affiches dans la rue sans porter une grande attention mais maintenant que j'y suis et que je sais que j'ai été la majeur inspiration de son travail, j'ai l'impression d'halluciner.
Non mais sérieusement, ça sort de nulle part !
-Quoi ? Tu as l'air sous le choc. Dit-il en allumant sa cigarette avant de m'en tendre une de son paquet.
Je la prend et sors un briquet de mon sac à main avant de l'allumer. J'observe la vue sur la ville depuis le balcon où nous nous situons pendant un instant, puis je tourne la tête vers l'intérieur quand j'entends la porte du balcon s'ouvrir. Chaï.
-Vous faites quoi ?
-On parle et tu peux partir. Répond Ruben sans même se tourner.
-Ne fais pas le con.
-Tu sais ta copine c'est une grande fille, on peut avoir une conversation avec elle sans que tu lui colles au cul. Renchérit-il dédaigneusement tout en continuant de fixer la vue face à lui.
J'inspire une taffe avant de la relâcher dans l'air et je me tourne vers Chaï en lui souriant.
-Tout va bien, tu peux partir maintenant.
Il fait la moue un instant puis hoche la tête avant de retourner à l'intérieur de la galerie avec les autres. Je les observe à travers les baies vitrées un instant puis me concentre à nouveau sur Ruben.
-Donc... Une expo sur moi hein ?
-Oui.
-D'où t'es venu l'idée ? Je lui demande.
-Je suis le genre de personne qui prend de l'inspiration de tout ce que je vois ou entends. Et j'avoue que depuis que Chaï est avec toi, tu es la seule chose à laquelle je penses.
Ah carrément...
J'hausse les sourcils en l'observant. Il continue de fixer la vue avant de partiellement tourner la tête vers moi et de sourire en relâchant la fumée dans l'air.
-Ne t'inquiète pas, je comptais te donner une part des revenues de l'expo.
J'explose de rire en réalisant que oui, en effet je n'ai reçu aucune part des bénéfices, et il me rejoint dans mon rire. J'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas ri ainsi, surtout pour une phrase aussi conne. Mais c'est vrai qu'il doit se faire un sacré paquet de fric sur mon dos. La muse mérite au moins des revenus, je veux avoir encore plus que ce que Mona Lisa a reçue après le succès de la Joconde, si ce n'était rien...
-J'absorbe les sentiments des autres et les relâche sur un tableau, c'est toujours comme ça que j'ai été. Je te le dis parce que je suis à l'aise avec toi. Reprend Ruben en me regardant plus sérieusement. Quand j'étais petit mes parents croyaient que j'étais un sociopathe donc ma psy a décidé de m'administrer comme traitement la peinture, une sorte d'exécutoire pour voir ce que j'étais capable de faire. Quand avec les années mes parents ont vu que je peignais des sentiments et plus particulièrement ceux des autres, je suis soudainement devenu : normal. N'est-ce pas bête comme histoire ? Crache t-il avec amertume.
Je l'observe silencieusement en fronçant les sourcils. Ruben est de loin l'ami de Chaï le plus intéressant. Il possède ce côté mystérieux très sombre que je n'arrive pas à comprendre mais qui me fascine tellement que je n'arrive pas à relâcher mes yeux de ses lèvres, en attente de la moindre information qui nourrira ma satisfaction d'en savoir plus sur lui.
-Tu sais ce que j'aime le plus chez Chaï ? Me demande t-il en jetant le mégot de sa cigarette.
-Non, dis moi.
-L'amour qu'il a pour pour les autres. Je n'ai jamais vu quelqu'un aimer son entourage comme il le fait et des fois, je dois t'avouer que ça paraît effrayant...
-Parce qu'on a l'impression de ne pas lui en donner assez en retour. Dis-je en coupant presque Ruben.
Mais celui-ci baisse la tête vers moi en souriant.
-C'est exactement ça. Je vois que tu expérimentes la même chose actuellement.
-C'est difficile.
-C'est cette difficulté qui m'a inspiré ces tableaux, et une deuxième série sur laquelle je travaille arrive bientôt.
-Toujours sur moi ? Je demande, surprise.
-Oui ! Répond Ruben avec enthousiasme. J'imagine que j'attends de voir l'évolution de votre relation.
-Ah oui quand même, rien que ça.
-Oui rien que ça.
-Pourquoi la mort de Vénus ? C'est une référence à... À ce qui est arrivé à... à ma fille ?
Ruben me sourit gentiment et secoue la tête en rivant à nouveau son regard sur Positano.
-Non. Vénus ici te représente toi. La déesse de l'amour. C'est un peu compliqué mais j'imagine que c'est en réalité simple : S'il n'y a plus de déesse de l'amour il n'y a plus d'amour. Ou s'il vit encore, il reste enfoui dans l'ombre...
-D'où l'ombre sur les tableaux.
-Exactement !
-Donc ici Vénus ce n'est pas vraiment moi...
-Mais ?
-Mais notre relation à Chaï et moi.
-Bingo.
C'est fascinant. Fascinant qu'il l'est interprété d'une façon aussi poétique.
-Mais cette relation n'était pas vraiment morte mais tapis dans l'ombre. J'aurais pu dire la disparition de Vénus mais ça n'aurait pas été drôle.
-Je comprends.
-Il y a une deuxième raison, aussi minime soit-elle, c'est aussi la raison pour laquelle j'ai choisi Vénus. En réalité c'est même tombé à pic.
-Dis moi.
-Dans la mythologie, Vénus met au monde l'enfant d'Anchise mais décide de garder le secret sur la naissance de son fils. J'ai trouvé ça ironique.
Je pouffe de rire. Non pas de joie mais de tristesse. Je penses à ma fille et j'ai soudain une forte envie de sauter par dessus le balcon mais bien évidemment, je m'abstiens. Je pouffe surtout de rire parce que je trouve cette situation hallucinante, voire ridicule.
-Je voulais d'ailleurs te remercier.
Je tourne vivement la tête vers Ruben en fronçant les sourcils. Me remercier ?
-Pourquoi ? Pour avoir inspirer ton exposition ? Remercie mes malheurs dans ce cas. Je réponds avec amertume.
-Pour avoir retrouver la mémoire.
-Tu n'as pas à être reconnaissant pour ça.
-Si. Insiste Ruben. Voir un ami qui nous ai cher souffrir d'une situation pareille n'est jamais facile à vivre. Et je sais que beaucoup de gens se demandent ce que vous foutez encore ensemble après tout ce que vous avez vécu mais justement, c'est ce que je trouve le plus beau là dedans. M'explique t-il en posant une main sur mon épaule.
-Eh bien de rien. Et je te remercie toi d'avoir pensé à faire une expo entière sur moi, aussi tragique soit-elle.
- Je t'en pris. Je serais ravi que tu viennes m'aider pour la suite du projet. Me propose t-il en me regardant dans les yeux pour la première fois.
Je lui souris de toute mes dents et hoche la tête en lui tendant la main. Ruben baisse les yeux un instant sur ma main tendue et la serre en souriant à son tour.
-J'en serai ravi.***
-Alors ? De quoi avez-vous parler avec Ru ? Me demande Chaï en passant son bras autour de mes épaules.
-Ça ne te concerne pas.
-Des cachoteries Indiana ?
-Tu n'as pas besoin de tout savoir.
-Et toi de parler comme Ruben, sinon je vivrais en enfer pour de vrai. Rouspète t-il en faisant mine de geindre. Imagine ? Deux Regina George... Je ne sais pas si je pourrais supporter.
-Ça serait pourtant drôle à voir.
-Pour toi.
Nous explosons de rire à deux avant que la blague ne se dissipe peu à peu dû à l'attention que les gens autour de nous nous porte.
Après l'exposition nous avons décidés de se rendre dans un bar pour célébrer le travail de Ruben. Tous ses amis sont présents, y compris certains membres de sa famille. Chaï et moi assis dans un coin de la table au fond du bar, discutons un peu des œuvres de l'expo sans forcément porter attention aux autres conversations, mais lorsque je tourne la tête et tombe sur Lya qui nous observe de loin, le mépris dans le regard, je soupire en faisant signe à Chaï de lever les yeux.
-Ignore la, vraiment. D'ailleurs je suis désolé pour tout à l'heure, parfois elle peut être très pénible.
-Je sais ça très bien, j'étais sa colocataire. Dis-je en roulant des yeux rien qu'à l'évocation de cette période.
-J'avais oublié cet épisode. Grimace aussi Chaï.
-Ce n'est pas grave, elle t'aime beaucoup donc elle est juste triste et en colère.
-Pourtant j'ai toujours été très clair avec elle.
-Je n'en doute pas. Mais on ne peut pas juste s'arrêter d'aimer une personne. c'est bien connu ça.
Il arque un sourcil avant de cligner des yeux consécutivement, béat.
-Tu fais allusion à moi là ?
-Toi ou un autre, c'est une généralité. Je réponds en haussant les épaules.
-En tout cas c'est vrai que je n'ai jamais arrêté de t'aimer.
-Tant mieux pour toi. Dis-je en feignant le dédain.
-Qu'elle est froide notre Regina. Renchérit-Il en explosant de rire. Allez viens, allons prendre un verre.
-Je te suis !***
Merci beaucoup pour les 415 vues, mais surtout de porter intérêt à l'histoire. Il reste quatre chapitre et je ne manquerai pas de les rendre aussi intéressant que l'histoire en elle-même l'a été. Encore merci !
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Indiana doesn't like Boys Anymore
Fiksi UmumAnymore ? Ce livre suit la vie d'une adolescente de dix huit ans perdue entre les relations amoureuses et les conflits familiaux. Entre les multiples garçons qu'elle fréquente et sa vie familiale assez compliquée, Indiana vous racontera le récit de...