Chapitre 49: I don't wanna see myself just melt away

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⚜️Chapter 49⚜️

Je ne répondrais pas, je ne répondrais pas, je ne répondrais pas ! Je suis épuisée et je suis littéralement en train de dessoûler, je ne me sens pas capable de supporter les trente milles questions qui arrivent. Je n'entends rien, je préfère passer pour une sourde, je n'ai même plus d'oreilles en fait.
   -Bon sang Indiana ! Ne me dis pas que tu fais semblant de ne pas m'entendre, si ? Dit ma colocataire de chambre en me donnant un grand coup dans l'épaule.
Je geins de douleur et me tourne brusquement dans mon lit, balançant la couette au sol. Mon regard est si noir que Leyhane recule de quelques centimètres en détournant les yeux, intimidée.
On dirait une enfant de cinq ans qui vient de se faire prendre en flagrant délit en train de manger tout ce qu'il y avait dans le frigo.
Leyhane se racle la gorge en essayant de me sourire chaleureusement avant de s'asseoir à côté de moi.
   -Je suis désolé de encore te déranger mais... C'est juste que j'ai vraiment besoin de ton aide cette fois ! Geint-elle en tapant des pieds, la tête rejetée en arrière.
   -Mais le problème Leyhane c'est que tu as toujours besoin de moi ! Et là tout de suite j'ai sommeil donc s'il te plaît laisse moi avoir cette matinée avant que je n'aille en cours.
   -Mais et si pendant que tu dors je n'arrive plus à en placer une et qu'il arrête soudainement de me parler ?
Je roule des yeux en soupirant si fort qu'elle recule d'un autre centimètre. J'adore miss Leyhane Gardner, elle est mon rayon de soleil quotidien, ma joie de vivre, je dirais même ma sœur à ce stade...Mais quand elle décide d'être emmerdante, elle l'est vraiment.
   -Leyhane, il faut que tu comprennes que c'est toi qui parle à ce garçon, pas moi ! Il faut qu'il apprenne à te connaître toi ! Tu veux que je sortes avec lui dans ce cas ?
   -Non ça va pas t'es malade ? S'égosille t-elle en faisant rouler ses yeux noisettes.
   -Alors si tu l'apprécies vraiment parle lui toi-même et arrête de me demander de le faire à ta place. Je suis fatiguée, et je me bats contre moi-même pour ne pas vomir pour la énième fois ce matin, donc lâche-moi la grappe.
   -La soirée d'hier était si folle que ça ?
   -Démentiel, j'y ai sûrement laissé un organe.
   -À ce point ?
   -Oui, à ce point. Je confirme en la chassant d'un geste de la main.
   -J'aurais peut-être dû y aller finalement. Se murmure t-elle à elle-même en quittant la chambre.
Bon dieu merci ! Leyhane est la fille la plus adorable que je connais mais quand elle s'y met, elle puise dans toute mon énergie. Nous sommes colocataires de chambre depuis maintenant un an, plus exactement depuis que j'ai quitté Positano, Chaï, tous mes problèmes. La colocation est super et nous nous sommes entendus à merveille dès le premier jour où j'ai mis un pied dans cet institut d'art à Prague, mais Leyhane est une fille pleine d'énergie qui ne sait pas quand s'arrêter et des fois, comme aujourd'hui, ça peut être une vraie plaie.

Je dors encore deux heures avant de brusquement me réveiller quand l'alarme sur mon téléphone retentit.
-C'est pas vrai...
J'ai cours d'histoire de l'art, aka le plus barbant de l'institut. Ce n'est pas l'histoire en elle-même qui m'emmerde, mais la vieille prof de quatre-vingt ans que nous avons. Elle est adorable mais aussi lente qu'un escargot et sa voix est une réelle berceuse. Je ne tiens jamais plus de dix minutes dans son cours avant de me plonger dans un affreux sommeil dû à l'inconfort que me procure ma table.
Quand je me lève du lit et réalise que j'ai encore reçu un message de Chaï, je soupire. J'ai coupé tous mes ponts avec les gens de Positano et mes problèmes qui allaient avec. Car oui, c'était les problèmes. J'ai réalisé que ne plus être dans cette ville me permettait de réfléchir plus facilement, je suis plus libre a présent. Libre dans ma tête, dans mes actions. Là-bas, j'étouffais et je souffrais. Je penses que maintenant que j'ai eu l'occasion de me libérer l'esprit dans cette nouvelle ville, je pourrais retourner à Positano avec un regard plus avisé sur la situation. Mais je ne le ferais pas.
1. Parce que je compte finir toutes les études d'art ici (car mon parcours scolaire fut extrêmement chaotique à Positano et je n'ai pas envie de revivre tout ça, je veux un diplôme).
Et 2. Parce que revoir Chaï serait trop dur.
Je l'ai abandonné, je l'ai trahis et je me suis enfuis. Je ne le mérite pas et il mérite encore moins que je me pointe à sa porte comme une fleur en suppliant son pardon. Ça n'a aucun sens. Et je ne compte même pas le faire dans tous les cas. Cependant, ça n'empêche pas qu'il continue de m'envoyer des messages hebdomadières qui disent toujours la même chose.
« Bonjour, j'espère que tu vas bien aujourd'hui. Je t'aime, passe une bonne journée ».
Ces messages font mal, j'ai l'impression d'être une merde. Ce que je suis très certainement. Ses messages sont toujours les mêmes mais une fois seulement le message était différent.
« Je te déteste. Vraiment. » Avait-il. Ce jour-là, j'ai passé la pire journée de ma vie ici à Prague. Je n'ai pas arrêté d'y penser et je me suis haïs pendant des mois entiers. Il a tous les droits de me détester, mais l'entendre le dire est bien différent de l'imaginer. Suite à ce message il a renchérit quelques heures plus tard avec un « Je suis désolé. J'étais bourré je ne le pensais pas ».
Mais nous savons tous les deux qu'il le pensait et c'est tout à fait normal. Si j'étais à sa place j'aurais très certainement ressenti la même chose. Après cet épisode, ses messages ont reprit comme d'habitude. Évidemment, sans que je ne réponde une seule fois.

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant