Chapitre 1: Once was a girl with no care in the world

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⚜️Chapter 1⚜️

Assisse au bord de la rive, j'observe le levé de soleil avec admiration. Ça fait encore une journée de plus sur terre. Je suis toujours en vie. Je baisses les yeux sur mon poignet et me pince lentement la peau pour en être sure. Oui, je suis bel et bien en vie. Un soupir lasse s'échappe de mes lèvres en réalisant ma dernière pensée.
Je suis toujours en vie.
Je me rends compte pendant une dizaine de secondes que je n'ai pas eu de pensées suicidaires depuis déjà un petit bout de temps. Ce qui est en soi une bonne chose. J'ai besoin d'avancer. Je tourne un instant la tête et rive mon regard à la petite maison derrière moi. La maison dans laquelle j'ai grandi.
Le silence des lieux est aberrant, le calme est censé faire du bien, mais la tension qui pèse en dessous est insupportable, comme si la bête va surgir à n'importe quel moment et me prendre.
Pouf ! Indiana Orlandini a disparu.
Je soupire à nouveau, me frotte les yeux, puis me relève du sable sur lequel je suis assise depuis maintenant trop longtemps. Je tourne les talons, pieds nus, et rejoins la maison en faisant attention à ne pas réveiller mes parents. Les murs sont fins, la décoration est avariée, comme si personne ne vit ici depuis de nombreuses années.
En un sens, c'est vrai. Les corps qui déambulent dans cette maison sont éteints depuis fort longtemps. Depuis le court départ de ma mère et son retour soudain et audacieux, mon père n'est que le fantôme de lui même, tout comme moi en réalité. Mon père revient à la vie seulement avec l'aide de l'alcool, la drogue, la vulgarité et les coups.
Tandis que moi, je ne ressens l'adrénaline et le souffle de vie que lorsque je reçois une pincée d'amour. Un amour nouveau, neuf et stable.
Quel bêtise ! L'amour stable, existe t-il même ?
Certainement pas. J'ai fais défilé les garçons au fil des années comme des chemises qu'on achèterait en masse. Je voulais simplement ressentir plus que la douleur physique, plus que la douleur émotionnelle. Mais ça se terminait toujours comme ça. J'étais en larmes, et ils partaient sans détour, sans excuses..
J'ai donc décidé d'abandonner l'idée. Pourquoi continuer à souffrir quand je peux simplement fermer les yeux et ne plus rien ressentir. Je n'ai plus besoin de ça. Je vais à présent rentrée à l'université, faire du droit aux côtés de Rhonda et Sandra, puis ouvrir une nouvelle page de ma vie.
C'est un rêve qui semble un peu trop utopique. Mais j'ai envie d'y croire. Pourquoi pas ? Il faut bien croire en quelque chose, n'est-ce-pas ? J'ai confiance en moi sur ce point là, je vais faire changer les choses. Je vais avancé.
-Tu as fais à manger ?
Je lève brusquement les yeux sur mon père qui vient d'ouvrir la porte de sa chambre. Je fronce les sourcils en renfrognant mon nez. Il sent l'alcool à des kilomètres. Je ne sais vraiment pas comment ma mère fait pour supporter ça, elle doit certainement regretter d'être revenue après être parti, mais quand on a aucun but, on revient toujours vers ce qu'on a laissé derrière nous.
-Sur la table.
Il hoche la tête et part prendre place autour de la table de six places. Je reste en retrait, debout près de la porte d'entrée. Cet endroit est si petit que j'ai la sensation que tout est collé.
La porte d'entrée d'une couleur blanche cassée est relié au salon qui lui, est ouvert sur la cuisine. La maison est dominée par deux couleurs. Le blanc et le bleu. Ma mère les avait choisis. Dès qu'elle fut partit, les couleurs se sont détériorés, les meubles sont tombés en lambeaux, tout mourut. Lorsqu'elle est revenue, rien ne s'est amélioré, et elle n'a pas essayé de changer les choses.
J'ai donc dû travailler afin de racheter de nouvelles choses. J'ai dû faire énormément d'effort pour faire revivre le peu de choses que je pouvais ramener à la vie, le peu de choses provenant du passé que je pouvais sauver. Mes sœurs elles n'en avaient strictement rien à foutre, encore moins mon frère Rory. Les objets pouvaient être ramenés à la vie, les humains pouvaient-ils aussi ?
L'argent durement gagné pendant mes années dans le secondaire a été utilisé pour la maison. Il y avait une petite partie pour mes études, mais pas pour un logement loin d'ici. Mes sœurs qui ont des vies pour elles, mes parents, personne n'avaient essayés de me venir en aide. Je dois encore me coltiner cet endroit délabré, faire mon heure de route le matin, puis aller à l'université. En espérant que des places pour des chambres se libèrent au plus vite.
-Tu pars quand ? Demande mon père, le regard toujours rivé sur son assiette d'omelette.
-Dans moins d'une heure.
Il acquiesce. Je profite de son silence et de son calme très rare pour l'observer. Il semble plus vieux qu'il ne l'est. Ses cheveux bruns sont emmêlés et sales sur sa tête, le bleu de ses yeux est éteint, et sa barbe ne cesse de pousser de jour en jour. Le départ de ma mère et la perte de son cabinet d'avocat fut la claque du siècle. Il n'a même pas essayé de se relever, il n'a même pas réagit au retour de ma mère.
«Je ne suis pas heureuse ici. De plus, j'ai un amant
Je me souviendrais certainement de ces paroles jusqu'à la fin de ma vie. Face à la porte, ma mère s'était accroupie, avait prit ses affaires, et était partie. L'égoïsme de cet acte n'avait aucun nom. Quand son fameux amant l'a quitté et qu'elle s'est rendue compte qu'elle n'avait plus rien, elle est revenue sur ses pas.
Je me connecte à nouveau à la réalité lorsque je sens un regard longé le long de mon corps. Je relève les yeux sur mon père qui observe attentivement mes bras. Je ne sais jamais s'il apprécie ou déteste voir les bleus qui recouvrent mes bras. Et comme s'il se rend compte que je le regarde aussi avec extrêmement de mépris, il cligne des yeux et se redresse sur sa chaise.
-Baisse les yeux, et dépêche toi de déguerpir. Crache t-il avant de se lever de la chaise.
La chaise tombe au sol, comme tous mes espoirs que les choses redeviennent comme avant. Je laisse malgré moi une larme roulée le long de ma joue au souvenir de mes années collège. Quand mon père parlait sans cesse de mon entrée à l'université et d'à quel point il serait fière.

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant