⚜️Chapter 14⚜️Dans le tram, je reste décontenancée. La suite des événements n'avait aucun sens pour moi. Pendant que Barry essayait de raisonner madame Chayan, ses beaux yeux hazels n'avaient rien à faire de mon regard attristé. Je n'étais qu'une conne de plus pour elle. J'arrive pas à croire qu'elle m'a viré. Je reste sous le choc... J'ai sûrement raté mon arrêt.
-Parks. Dit la voix numérique.
Bon non je n'ai pas raté mon arrêt mais je reste encore sous le choc. Je descend du tram en me faisant bousculer par beaucoup de gens qui se plaignent, mais je ne réagis pas. Mes pieds suivent automatiquement le chemin jusqu'à l'appartement d'Amanda. Elle m'a viré ! Premièrement je travaillais pour la mère de Chaï, je ne le savais même pas et en plus de ça elle vient de me virer parce qu'elle en avait envie. J'y crois pas !
Je pousse la porte de l'immeuble de ma sœur quand quelqu'un en sort en même temps et monte les escaliers pour rejoindre son étage. Quand je sonne à la porte, c'est Rory qui m'ouvre en grimaçant.
-Quoi encore ? Je lui demande en soupirant.
-Elles sont énervées que tu sois en retard.
-Je travaillais. Elles le savent bordel.
-Je leurs ai dit mais tu les connais.
Je soupire à nouveau en commençant à me déshabiller et à laisser mes affaires dans l'entrée.
-Elles sont complètement folles ces trois là j'en peux plus. De toute façon elles seront contente d'apprendre que je n'ai plus de travail.
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? S'étonne Rory en fronçant les sourcils.
-Je t'explique après.
Mon frère suit mon pas et nous rejoignons le salon où se trouve Simon, le fiancé d'Amanda. Lorsqu'il me voit il me salut d'un signe de la main et se concentre à nouveau sur son match à la télé. Quel con. Il me respecte encore moins que sa fiancé, il ne fait même pas attention à moi et vraiment, j'en ai rien à faire. Ils se sont bien trouvés ces deux imbéciles je leurs souhaite une longue vie. Je cherche du regard mes deux cousins mais j'aperçois personne aux alentours. C'est Rory qui me réponds.
-Chez leurs grands parents paternels.
-J'imagine bien. Je dis sur un ton froid.
Aussitôt que je finis ma phrase j'aperçois Amanda qui rejoins le salon, Miranda et Geneva à ses côtés.
-Eh bien qui voilà ! La star de la soirée.
-Commence pas s'il te plaît.
-Je te taquine, pourquoi tout prendre pour de la provocation ?
-Parce que tout est provocation avec vous.
-Ah oui ? Moi je dirais plutôt que c'est ignorer nos appels.
-J'avais beaucoup de choses à faire Amanda et tu le sais.
-Nous aussi on a beaucoup de choses à faire. Mon mariage, m'occuper des enfants et de Simon, mon travail. Je suis débordée mais en adulte responsable je me débrouille pour organiser mon emploi du temps.. [...]
Ma sœur continue de m'engueuler comme si j'étais une gamine de cinq ans et pendant un instant je pourrais rire mais je reste de marbre. Je ne l'écoute même plus. Elle ne m'a même pas proposé à boire ou de m'asseoir mais elle crie comme si je m'étais déplacée pour l'écouter brailler. En attendant je jète un coup d'œil à Geneva et Miranda qui sont assises à la table à manger derrière le canapé où est toujours Simon. Rory va rejoindre mes sœurs à table tandis qu'Amanda reste debout face à moi, les mains sur les hanches en train de me sermonner. J'attends encore quelques minutes puis elle a enfin fini.
-Du coup papa ? Je demande directement.
-Qu'est-ce que tu comptes faire ?
-Comment ça moi ? Je suis sa tutrice ? Je réponds froidement.
Sérieusement je suis à bout de nerfs donc qu'elles ne commencent pas, sinon les mots iront plus vite que la pensée. Là je cherche simplement à en finir afin d'aller trouver un trou où pleurer.
-Ce n'est pas l'heure d'être insolente là Indiana ! Rétorque Miranda.
-Mais elle a raison, elle n'est pas sa tutrice. Intervient Rory.
Enfin ! j'ai envie de dire. Mais je m'inquiète quand même pour lui. Certes je veux qu'il parle, mais je n'ai pas envie qu'il se fasse dévorer par ces monstres.
-Et tu te crois malin toi à me dire ça.
-Et toi tu n'es pas plus maligne à lui demander ce qu'elle va faire de papa. C'est notre problème à tous.
Autant pour moi, il sait se défendre. Mes sœurs en restent meme interdites.
-Depuis quand tu donnes ton avis toi ? Tu ne joues plus le monsieur invisible ?
-Depuis que notre père est couché dans un lit d'hôpital, peut-être ?
-Ah mais monsieur a une bouche maintenant. Tu défends ta petite sœur, c'est mignon.
-Qui est aussi votre petite sœur. Crache Rory. Bon moi aussi j'ai des choses à faire et je ne me suis pas déplacé pour me prendre à la gueule votre mauvaise humeur. Être silencieux n'est pas synonyme de faiblesse, juste de respect. Je ne coupe pas les gens quand ils parlent ou ne leurs crie pas dessus pour un rien mais vous, c'est constamment ce que vous faites et ça devient agaçant pour tout le monde. On est tous à fleur de peau, au lieu de s'énerver et si on commençait à parler calmement comme des adultes, vous voulez bien ?
Le silence qui suit est juste dingue. J'ai envie d'exploser de rire tandis que mes trois sœurs observent Rory comme un extraterrestre. Il a dit tout ça d'une traite en même temps qu'il envoyait un message. À croire qu'il gardait ça au fond de son cœur depuis un bout de temps maintenant. Miranda pouffe tant qu'elle est choquée, Amanda va prendre place à table, je fais de même alors que Geneva lance un regard noir à Rory. Celui-ci n'a pas l'air plus déranger que ça par la situation, il a dit ce qu'il avait à dire donc je penses que maintenant le reste n'est que détail pour lui.
-Bon, regardez les filles on a un garçon dans la famille.
-Grandis Geneva.
-Je suis plus âgée que toi.
-Et apparemment l'âge ne fait pas tout. J'interviens enfin. Bref, je propose qu'on cotise et paye pour ses frais d'hôpital.
Mes sœurs me regardent comme si j'étais folle. Ce que je déteste le plus dans notre fratrie c'est qu'on a tous une grande gueule, on est très doués pour la répartie donc c'est toujours un terrain de guerre entre nous.
-Tu étais sourde quand on t'a dit que c'était de ta faute donc tu devais régler ce problème toute seule ? Tu es une grande fille Indiana il est temps que tu prennes tes responsabilités.
-Et en quoi c'est de ma faute ? Et pourquoi je suis ici alors si c'est à moi de tout régler ?
-On nous met la pression pour payer mais c'est ton job.
-Vous êtes plus âgées que moi vous comportez comme des enfants et c'est à moi d'être responsable ici ? Ce n'est pas de ma faute si Papa boit, ce n'est pas moi qui ait fait couler sa boîte, pourquoi je devrais m'occuper de tout ça toute seule ? Vous avez changer d'ADN entre le temps où vous vivez encore sur la rive et votre déménagement de la maison ?
-Indiana !
-Je demande juste. J'ai des études à payer, j'économise pour lui payer un séjour en cure, vous ne pouvez même pas faire ça ?
-Le mariage, les enfants ! Et Geneva et moi qui devons payer notre appartement tu ne comprends pas ou quoi ?
J'ai compris. J'ai compris ! Elles essayent de m'avoir à l'usure. Je les reconnais bien là. Elles sont tellement radines et ne veulent pas dépenser un sou pour cette famille qu'elles se servent de moi. Elles faisaient ça quand on était petites mais maintenant c'est différent et j'en ai trop marre. Geneva soupire en se passant une main dans ses cheveux châtains en lançant un regard en coin à Rory.
-Du coup monsieur n'a plus rien à dire ?
-Va te faire foutre Geneva, vraiment. Je lui réponds à la place de Rory.
-Pardon ? S'égosille t-elle. Non toi va te faire foutre ! Ah mais attends ça a déjà été fait et puisque tu as jeter ton bébé à la poubelle au lieu de t'en occuper, tu pourrais au moins t'occuper de ton père ! Ou tu voudrais aussi l'abandonner comme ton mec t'a abandonné toi ?
-Geneva là tu es allé trop loin ! S'écrie Rory face à moi.
Mon regard reste fixé sur Geneva. Je n'ose même pas prononcer un mot. Je suis décontenancé pour la énième fois de la soirée. Geneva et Rory sont à présent en pleine engueulade tandis que Miranda et Amanda essayent de les séparer, même Simon intervient. En attendant moi je suis encore assise là, les mains dans les poches à regarder l'endroit où se trouve Geneva, la bouche ouverte, les yeux écarquillés, je ne sais pas quoi dire.
« Non toi va te faire foutre ! Ah mais attends ça a déjà été fait et puisque tu as jeter ton bébé à la poubelle au lieu de t'en occuper, tu pourrais au moins t'occuper de ton père ! Ou tu voudrais aussi l'abandonner comme ton mec t'a abandonné toi ?»
La phrase résonne en boucle dans mon esprit je suis choquée. Je ne réagis toujours pas. Je ne sais pas quoi dire, quoi faire, je suis juste choquée.
-Tu n'es qu'une connasse ça ne va pas ou quoi ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi bordel ?
C'est la voix de Rory qui vient à nouveau de me sortir de ma torpeur. C'est en pilote automatique que je quitte la table et récupère mes affaires à l'entrée de l'appartement avant de le quitter aussi calmement que je suis arrivée. Je ne descends même pas trois marches que j'explose en larmes dans les escaliers. Je fonds contre la rampe d'escaliers et pleure toutes les larmes de mon corps. Je suis sans voix je ne sais pas quoi dire tellement que ce qu'elle vient de dire me choque.
Tous les souvenirs difficiles de ces dernières années remontent à la surface. Moi toute seule dans cet hôpital, les femmes et hommes qui protestent contre l'avortement devant l'établissement. Chaï qui ne réponds pas au téléphone, mes trois sœurs qui m'insultent à tout va et me considère comme une tueuse d'enfants, les cauchemars la nuit, le traumatisme de cet événement...
Elle m'a craché ça à la gueule comme si elle évoquait un faits divers, une connerie que j'ai faite quand on était gamines.
-Viens on y va.
Je sens mon corps être soulevé et sans même m'arrêter je continue de pleurer dans les bras de mon frère. J'arrive pas à croire que je vis cette vie. Je n'arrive pas à croire que Geneva Orlandini m'est sorti une vacherie pareille. Je n'arrive pas à croire que cette chienne est ma sœur.**
-Je te laisse ici ?
J'hoche la tête et remercie encore une fois Rory pour m'avoir déposé devant ma résidence.
-J'ai envie de te dire d'oublier ce que Geneva a dit mais je sais que c'est impossible. Essaye malgré tout de ne pas trop y penser s'il te plaît. Et pour ton boulot ne t'inquiète pas, je vais essayer de trouver une solution.
Je ne sais pas quoi dire. J'hoche simplement la tête et tourne les talons pour rejoindre l'intérieur de la résidence.
-Je t'appelle demain.
Les mains dans les poches de mon sweat à capuche, je continue d'avancer sans lui répondre mais il sait que je l'ai entendu. J'entends le moteur de son scooter démarrer ce qui m'indique qu'il est parti. J'enlève la casquette que j'ai sur la tête et passe une main dans mes cheveux en reniflant dans le vide. Je suis éreintée.
Je me sens sale, insultée, conne. Je suis encore sans voix. Lorsque je pousse la porte de la chambre je suis ravie de voir que Lya n'est pas là. Je me laisse tomber dans le lit en soupirant à nouveau. J'ai malheureusement la très mauvaise idée de saisir mon téléphone et d'aller sur les réseaux sociaux. Mon cœur s'arrête et mon souffle se coupe quand je tombe sur une vidéo de Lya en train d'embrasser Chaï pendant que plusieurs personnes autour d'eux prennent des photos et rigolent.
J'ai soudain l'impression de suffoquer, c'est les larmes aux yeux que je laisse la vidéo se jouer en boucle, le cœur brisé. Je n'en peux plus. Je ne supporte vraiment plus tout ça.Je hais cette vie.
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Indiana doesn't like Boys Anymore
General FictionAnymore ? Ce livre suit la vie d'une adolescente de dix huit ans perdue entre les relations amoureuses et les conflits familiaux. Entre les multiples garçons qu'elle fréquente et sa vie familiale assez compliquée, Indiana vous racontera le récit de...