Chapitre 15 : Shouldn't love you but i couldn't help it

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⚜️Chapter 15⚜️

Tout ce que j'ai nié ces derniers jours, même ces dernières années me reviennent à la gueule sous la forme d'un typhon extrêmement violent. D'abord Lya et sa pseudo relation avec Chaï, puis le pire, Geneva qui me rappelle que j'ai eu recours à l'avortement parce que j'avais trop peur d'avoir un gamin à dix-sept ans. Parce que j'avais trop peur d'avoir un gamin toute seule. Parce que j'avais trop peur de mettre au monde un être qui serait autant dans la merde que moi. J'ai essayé de ne pas y penser, je me suis bourrée de médicaments pendant des mois, je prenais tout les coups que mon père avait à donner, j'ai vécu l'enfer. Elle m'a tout ramené à la gueule en une seconde.
« Non toi va te faire foutre ! Ah mais attends ça a déjà été fait et puisque tu as jeter ton bébé à la poubelle au lieu de t'en occuper, tu pourrais au moins t'occuper de ton père ! Ou tu voudrais aussi l'abandonner comme ton mec t'a abandonné toi ?»
Cette phrase se répète en boucle et en boucle dans mon esprit je n'arrive pas à la sortir. Je me tortille dans mon lit, l'oreiller sur la tête je réfute ses paroles encore et encore mais je n'entends que ça.
Putain.
-Tu es malade ? Je te trouve super fatiguée depuis quelques temps. Tu te réveille tard etc, il y a un problème ?
Lya. Oh Lya. J'aimerais l'oublier elle aussi mais elle dort à seulement quelques centimètres de moi donc je ne peux pas. Je me lève du lit en essayant de paraître la plus calme possible, je sens déjà que cette journée ne sera qu'une suite de paraître. Est-ce que j'en suis capable ? J'en sais rien, j'ai juste envie de retourner au lit et pleurer toutes les larmes de mon corps.
« Non toi va te faire foutre ! Ah mais attends ça a déjà été fait et puisque tu as jeter ton bébé à la poubelle au lieu de t'en occuper, tu pourrais au moins t'occuper de ton père ! Ou tu voudrais aussi l'abandonner comme ton mec t'a abandonné toi ?»
Putain.

**

-Ça s'est bien passé pour toi ?
Éloigne toi de moi.
-Je penses que ça s'est bien passé et toi ? Je réponds.
Je m'en fiches.
-J'ai assuré ! Bon après j'ai énormément révisé pour cet examen mais je suis confiante.
Super pour toi.
-C'est cool alors. Dis-je simplement.
-Oh mon dieu tu aurais dû venir à la soirée d'hier ! C'était chez Jahan ; je crois que tu le connais. C'était vraiment trop bien, l'ambiance était incroyable. Il y avait tous les gars du (riot) شورش.
J'ai envie de foncer contre un mur et me cogner la tête jusqu'à ce que je crève le crâne ouvert en sang. J'ai encore les images de cette vidéo qui tourne en boucle dans mon esprit je n'en peux plus, ce sourire de façade n'est pas éternel.
« Non toi va te faire foutre ! Ah mais attends ça a déjà été fait et puisque tu as jeter ton bébé à la poubelle au lieu de t'en occuper, tu pourrais au moins t'occuper de ton père ! Ou tu voudrais aussi l'abandonner comme ton mec t'a abandonné toi ?»
Je l'avais oublié celui-là aussi.
   -Tu m'écoutes ?
Je cligne des yeux et tourne la tête vers Lya en souriant. J'hoche la tête et l'invite à continuer mais en réalité je ne l'écoute même plus, je penses à mon crâne ouvert pleins de sang qui gît au sol derrière moi. J'y penses énormément.
Soudain, la matinée ne pouvait pas s'empirer. Je vais m'évanouir d'ici une seconde si je continue d'avancer mais je ne contrôle pas mes pas et me laisse porter vers ma tombe.
   -Les gars ! S'écrie Lya en fonçant vers ses amis.
Chaï et trois autres mecs que je n'ai jamais vu, ou peut-être que si sur Instagram, je ne sais pas, arrivent vers nous en saluant ma colocataire. Lya fait virevolter sa longue chevelure noire faite de soie dans tous les sens alors que son uniforme de Cher Horowitz lui donne cet aspect d'héritière du trône d'Angleterre. Je sais que personne n'a demandé mais je vais quand même le dire : de mon côté je porte le même jean mom qu'hier, le même sweat à capuche gris, encore cette casquette débile qui ne sert qu'à cacher mes cheveux gras, de très belles cernes violacées sous les yeux, aucun maquillage,  même pas de bb crème et de rouge à lèvres pour feindre que je suis encore en vie, le seul parfum que je porte est celui du désespoir, des larmes et de la dépression.
Quand je rencontre le regard de Chaï qui m'observe d'haut en bas je ne ressens même pas une once d'honte. Il est grand, apprêté, beau. Il porte qu'un simple jean bleu évasé et un teeshirt noir accompagné de plusieurs colliers en argent autour du cou mais il ressemble justement au meilleur coup de votre vie. Ses cheveux ont poussés et sont bouclés sur sa tête, il a de légère cernes mais j'imagine que ça s'ajoute à son style, dans tous les cas il ressemble à tout ce que je ne suis pas. Vivant. Ses trois autres amis à côté sont tout aussi grand que lui sauf l'un d'entre eux qui est un peu plus petit. Je retiens à peine leurs noms, un truc du genre Nael, Sohan et Shady.
Je reste en retrait et les regarde briller tandis que je m'éteins à petit feu. Chaï essaye de me regarder le moins possible mais je sens son regard m'épier. Mon cœur saigne rien que de le voir, la phrase de Geneva résonne encore une fois dans mon cerveau, je me tape sur la tête et les quatre garçons me regardent en coin. Je dois avoir l'air d'une folle mais je veux juste crier et cracher mes poumons au sol.
Lya regarde Chaï avec des étoiles dans les yeux et celui-ci ne se retient pas de lui sourire, ils partagent leurs derniers souvenirs et en rigolent comme si je n'étais pas là. Ce connard me lance un autre regard en coin puis souris à nouveau à ma colocataire. Il se fout littéralement de ma gueule, il se venge du coup que je lui ai fais la dernière fois comme si lui ne m'avait pas fais encore plus de mal.
Lya remarquant que je ne participe pas à la conversation se tourne vers moi tout sourire et m'invite à les rejoindre.
   -Indiana ! Je ne sais pas si tu as déjà rencontré mes amis. Ils font parti du شورش (riot).
   -Je ne penses pas que je t'ai déjà vu. Tu étais là à la fête annuelle ? Me demande l'un d'entre deux.
Shady je crois. Il est grand, des cheveux noirs et de grands yeux bruns. Son visage est si structuré que je pourrais croire qu'il a été sculpté dans le marbre. Sa mâchoire me parait presque tranchante. Il n'est pas moche. Pas du tout même.
   -Non.
   -Tu considères ces fêtes trop débiles pour toi ?
   -Non j'avais juste du boulot.
Que je n'ai plus à présent. Je lance un regard noir à Chaï mais il me regarde presqu'avec dédain. Je ne lui fait pas peur, je suis juste une connasse de plus qu'il s'est tapé dans sa vie, je ne vaux rien. Il est très vite passé à autre chose et j'ai bien été conne d'avoir cru que je pouvais coucher avec lui, le blesser et partir pendant qu'il souffrirait de mon absence parce qu'il n'aime que moi. Je pensais vraiment utiliser ses pseudos sentiments contre lui mais ce con ne m'aime pas. Pendant qu'il continue de vivre sa vie de rêve, je respire le désespoir. Ma famille s'effrite constamment, je dors à peine, je n'ai plus de travail à cause de sa mère...
   -Il y a des soirées pratiquement tous les week-end, tu devrais venir. Continue Shady.
« Non toi va te faire foutre ! Ah mais attends ça a déjà été fait et puisque tu as jeter ton bébé à la poubelle au lieu de t'en occuper, tu pourrais au moins t'occuper de ton père ! Ou tu voudrais aussi l'abandonner comme ton mec t'a abandonné toi ?»
   -Ce week-end Shady organise une soirée, on...
   -Excusez-moi.
Lya reste là la bouche ouverte, mais je ne réagis pas et je quitte les lieux aussi vite que possible. Je fonce aux toilettes des filles et m'enferme dans une cabine en me laissant glisser contre la porte. Je ne retiens plus les valves et j'explose en larmes. Je veux crever car je n'en peux plus. Je le déteste tellement que je n'arrive plus à respirer. Je me déteste aussi, et cette vie ! Et je ne peux plus m'arrêter de pleurer. Je suffoque presque. J'entends certaines filles chuchoter dans les toilettes, se demandant qu'est-ce qu'il m'arrive, mais elles ne font rien et sortent simplement. Je pleure pendant encore cinq minutes j'imagine puis j'essuie mes larmes, me rince le visage et fonce à mon prochain cours. Je remercie intérieurement le ciel que ce soit un cours facultatif que j'ai été la seule à choisir. Il n'y a pas de Lya, de Rhonda ou même de Sandra. Je suis toute seule et c'est pour le mieux.

Indiana doesn't like Boys AnymoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant