Chapitre 10

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— Oui maman, je ferai le maximum pour venir te voir, articule le bicolore dans le combiné.

Dans le lycée U.A, les choses ont changé depuis l'attaque du lycée Shiketsu. Comme les élèves s'y attendaient, des mesures très importantes ont été prises, et pas des moindres.

— T'inquiète pas papa, tout va bien au lycée, on tient tous le coup, dit Ochako dans sa chambre, le téléphone coincé sous l'oreille.

Le principal a dicté des règles très strictes, des règles que tous les élèves de tous les niveaux et de toutes les filières se doivent d'appliquer.

— Pour ma part, ça va, répond Tenya à sa mère. Et comment va Tensei ? La rééducation se passe bien ?

« A partir de maintenant, les élèves devront rester au sein du lycée pour leur propre sécurité. Les sorties et les entrées seront rigoureusement contrôlées. »

— Oui les règles sont strictes, mais on ne perd pas de notre liberté, répond Jirou à son père à l'autre bout du fil.

« Pour sortir retrouver leurs proches, les élèves devront être dotés d'une autorisation léguée par moi-même. »

La vie continue son cours à U.A où tous les élèves doivent s'habituer au nouveau règlement. Tous les jours au lycée, tous les jours ensembles, sans discontinuité.

« À partir de maintenant, l'établissement sera surveillé jour et nuit par les hautes autorités. La police a été réquisitionnée ainsi que l'aide de nombreux héros qui alterneront leurs postes. »

Le soleil est désormais haut dans le ciel. Des semaines sont passées, de longues semaines où la menace d'une attaque imminente n'a cessé de planer au-dessus des têtes de chaque élève. Une épée de Damoclès tranchante, lourde, brillante.

« Un couvre-feu très strict sera mis en place pour tous les élèves de toutes les filières. A la fin de votre journée, vous serez priés de retourner à votre internat respectif sans commune mesure. »

— Je sais maman, je sais mais je n'y peux rien. Le principal ne donne pas des autorisations à tout va. Tant que l'on peut, mieux vaut se parler au téléphone, répond Denki.

« Ces règles prennent lieux dès maintenant et jusqu'à nouvel ordre. Je vous demande à tous d'être patients, mais surtout vigilants face à cette menace qui rôde. Malgré les mesures mises en place, je ne peux garantir que ce danger qui nous guette ne viendra pas frapper à nos portes. »

Les cours sont différents. Les profs sont tendus mais tentent malgré tout d'assurer leurs cours comme il se doit. En ce qui concerne l'enseignement héroïque, il n'a jamais été aussi éprouvant pour les élèves de U.A. All Might n'a pas eu d'autre choix que d'augmenter le niveau et d'en demander plus à ses élèves déjà épuisés par tous ces évènements. Les entraînements durent plus longtemps, les corps ont du mal à se mouvoir, certains se blessent plus facilement.

L'ambiance est étrange. En classe ou dans les gymnases, tout paraît à peu près normal. Mais une fois dehors, dans les couloirs, quand les élèves circulent, la réalité les rattrape bien vite.

Dehors, il y a la police, les héros. Ça circule de partout, autant héros qu'élèves. Les couloirs semblent plus petits, envahis par une foule qui ne cesse de tourner dans tous les sens. Des héros qui se déplacent accompagnés par leurs confrères policiers, certains partent du lycée, d'autres y entrent. Même si leurs professeurs font leur maximum pour garder un semblant de normalité, la présence de ces héros détruisent tous leurs efforts.

Ce matin, la classe A doit assister à un contrôle de mathématiques. Deux longues heures, assis sur leurs chaises. Durant ce laps de temps, les yeux du bicolore se sont plusieurs fois tournés vers la fenêtre de la classe. Le soleil n'est pas parti, illuminant ces journées toutes plus mornes les unes que les autres. Parfois, Shoto se surprend à penser à autre chose qu'à l'absence du vert dans cette classe. Ses yeux se perdent au-delà de la vitre, délaissant cette place vide juste derrière le bureau de Katsuki. Les choses vont tellement vites ces derniers temps, le monde ne cesse de bouger, les choses vont toujours plus vite. Bien sûr, il n'a pas quitté son esprit, loin de là. Mais tout ce qui se passe en ce moment lui permet de souffler, juste un petit peu.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant