Chapitre 12

763 60 72
                                    

Pendant quelques secondes, il faut s’habituer à la lumière qui brûle les yeux. Mais une fois cela fait, l’urgence revient bien vite dans les esprits. Quand la lumière cesse de lui brûler les yeux, Naraku sent à nouveau ce poids dans ses bras, mais également du sang qui coule sur sa veste.

— Il n’y a pas de temps à perdre, grogne-t-il.

Dans ses bras, le corps inconscient d’Hideki. Le rôle de Fukijo était de les amener à U.A, mais également de leur permettre de repartir sans encombre. L’agitation, les héros, Naraku avait tout prévu. Mais ça, ce n’était pas dans ses plans.

Dans son champ de vision, il voit Fujiko s’effondrer. Ça, c’était prévu. Il était prévu qu’elle soit fatiguée. Se transporter elle-même à travers ses portails est un véritable jeu d’enfant. Mais là, il s’agissait cinq personnes, un blessé en prime.

— Kazuki, tu t’occupes d’elle. Taro, tu me suis.

— Compris !

Derrière lui, le plus grand des garçons ferme la marche. Il descend une dizaine de marches et le voilà arrivé où il voulait : son laboratoire.

— Fais de la place, vite !

Sans réfléchir, Taro éparpille sur le sol tout ce qui se trouvait sur la table. Sans perdre une seule seconde, Naraku allonge le corps inerte dessus. Aussitôt, il mesure son pouls : il est faible.

— Apporte moi des compresses.

Le garçon s'exécute. Lui qui est d’ordinaire si bavard ne pipe pas mot. Tout ce qu’il se contente de faire, c’est d'obéir à ce qu’on lui demande. Il reste là, juste à côté de Naraku, les yeux rivés sur Hideki dont les yeux semblent scellés entre pour ne plus jamais s'ouvrir.

Naraku, lui, appuie la compresse sur le trou qu’a laissé la balle. Il doit empêcher le sang de couler. Et vu son état, il va sûrement devoir faire bien plus.

— Taro écoute moi bien.

Le concerné se raidit. Au vu de la situation, il s’attend au pire. Hideki ne s’en sortira pas ? À nouveau, il va se retrouver seul ?

— Il va falloir que tu sortes.

— Mais je…

— Ne discute pas ! Nous n’avons pas le temps pour ça.

La raideur dans sa voix le fait sursauter. Mais aussitôt, ses sens se mettent en alerte. Il sait qu’il doit écouter. La dernière fois qu’il n’en a fait qu’à sa tête, sa vie a basculé. Maintenant, il a Naraku, Fujiko, Kazuki et surtout, Hideki. S’il venait à partir lui aussi, il ne s’en remettrait pas.

— D’a… d’accord, bégaye-t-il.

Il est mort de peur, et Naraku le sent bien. Alors, avant que le garçon ne s’éloigne, il prononce quelques mots, juste pour le rassurer.

— Je vais le sauver, Taro, je te le promets.

Taro lève les yeux vers lui, aperçoit son sourire. Désormais, les battements de son cœur se calment. Oui, il va le sauver. Après tout, Naraku les a tous sauvés. Alors, il n’y a pas de raisons que cela ne recommence pas.

Désormais confiant, Taro sort de la pièce. Naraku est seul, et la vie de son disciple est désormais entre ses mains. Il va devoir utiliser ses talents pour le remettre sur pied, et ce au plus vite.

Ses yeux bleu clairs se baissent vers le corps d’Hideki et, doucement, sa main s’avance vers sa plaie. Lorsque sa main rencontre la chaleur de son sang, il se concentre. C’est ici que tout va se jouer. Tout de suite, il ne joue pas seulement la vie de ce garçon. Ici, il joue la sienne, et l’avenir de trois autres enfants. Ici, il joue leur avenir.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant