Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)

Épilogue

Il fait chaud aujourd'hui. Le temps est passé et, avec lui, les chaleurs de l'été sont apparues. Il fait chaud, à tel point qu'Inko se voit obligée d'activer la climatisation dans sa voiture. Les mains sur le volant, elle regarde la route qui défile devant elle. Mais parfois, ses yeux viennent se poser sur son rétroviseur, regardant son fils, le visage appuyé contre sa main, regardant le paysage défiler à sa droite. Son autre main, elle, est emmêlée avec celle d'un garçon aux cheveux bicolores, assis à ses côtés. Ils ont tous les deux le sourire, un sourire innocent et enfantin, un sourire d'adolescents de seize ans. 

Ils ne sont pas en avance. Ils auraient dû partir plus tôt, mais Izuku a eu du mal à se réveiller. Tant pis, ils seront en retard de vingt minutes.

Le temps défile et, bientôt, de la verdure à perte de vue. Sans perdre de temps, Inko gare la voiture sur un parking collé au parc. Et puis, tous les trois, ils descendent de la voiture. 

À peine a-t-il posé un pied dehors que le vert se hâte de regarder à l'horizon. La main en casquette, il cherche du regard ceux qu'ils sont venus retrouver. Et puis, il les voit. Ils sont assis à l'ombre, avec leurs familles. De là où il est, il voit le visage du petit garçon se tourner vers eux. Izuku lui fait de grands gestes pour lui signifier sa présence. Et, sans tarder, il l'entend crier.

— Shoto ! Izuku !

Il se met à courir vers eux, suivi de près par la jeune fille assise à côté de lui. Ils ont tous les deux un sourire jusqu'aux oreilles. 

La jeune fille est plus rapide et, sans perdre de temps, elle se jette dans les bras d'Izuku. Le vert referme son étreinte, non sans laisser un rire s'échapper. Le petit garçon, lui, se jette dans les bras du bicolore. À cause de son élan, le bicolore manque de basculer en arrière mais parvient à se rattraper in extremis. 

— Tu m'as manqué, murmure la jeune fille.

— Toi aussi Misumi. 

— Shoto ! Viens jouer au baseball avec moi ! 

Izuku tourne la tête vers son petit-ami. Le voir aussi proche de Naoko lui arrache un sourire attendri. Shoto, lui, n'a pas le temps de répondre au garçon, ce dernier lui ayant déjà attrapé la main pour le tirer vers l'étendue de gazon juste derrière eux. 

Cela faisait quatre mois qu'ils ne s'étaient pas vus. Après Naoko, Misumi est aussi parvenue à retrouver la mémoire. Le déclencheur fut de revoir ses parents. Au moment où son regard s'est posé sur sa mère, elle n'a pu retenir un flot de larmes de jaillir de ses yeux. Et puis, juste après, tous leurs moments passés ensemble lui sont revenus. 

Izuku s'est remis de ses blessures, lentement. Et puis, alors qu'il allait bientôt sortir de l'hôpital, Naoko et Misumi sont venus le voir pour lui dire au revoir. Ils allaient tous les deux rentrer chez eux. Après tout ce temps passé loin de leur famille, ils pouvaient à nouveau caresser l'espoir de vivre comme avant. Le vert les a serrés dans ses bras, leur promettant de les revoir très bientôt. 

Après tout ce temps passé loin les uns des autres, les discussions vont bon train. Naoko parle de son retour à l'école, des copains qu'il a retrouvés, des parties de baseball qu'il continue de faire avec son père. Il a le sourire jusqu'aux oreilles, ce qui n'est pas le cas de Misumi. 

À mesure que la journée s'est écoulée, Izuku a bien vu qu'elle s'était mise en retrait. Et à cet instant, alors que tous les adultes, y compris Shoto, se sont mis à jouer au baseball avec Naoko, Misumi s'est assise sur un banc pour les regarder. En la voyant s'isoler, Izuku l'a rejointe, s'asseyant juste à côté d'elle.

— Tu ne viens pas jouer avec eux ?

— Je n'aime pas le baseball. 

Ses mains se referment sur un pan de sa jupe. Elle est anxieuse, quelque chose la travaille.