Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)

Chapitre 23

Lycée U.A, trente minutes plus tôt...

Assis sur le canapé de l'internat, Shoto fixe le plafond au-dessus de lui. Comme ses camarades, il cherche à faire passer le temps, épris par l'ennui qui ne semble pas vouloir le lâcher. Ce matin, tous leurs cours ont été annulés. Avec les temps qui courent, les professeurs se doivent d'être toujours plus vigilants. C'est pour cela que le principal a tenu à avoir une réunion avec tous les professeurs du lycée.

- Y'a pas à dire, on se fait chier comme des rats morts.

- Surveille ton langage Mineta ! proteste le délégué.

- Mais c'est vrai ! On s'ennuie à en mourir ici !

- Pour une fois, je suis d'accord avec lui, rajoute Momo en s'enfonçant dans son siège.

Minoru prend quelques secondes avant de se rendre compte de ce que vient de dire la déléguée. Puis, des étincelles semblent briller dans ses yeux, faisant aussitôt regretter la déléguée d'avoir prononcé ces mots.

- Je suis sûr que leur réunion est bientôt terminée de toute façon, ajoute Tenya. Ils y sont quand même depuis ce matin.

- Justement, je pense surtout que ça n'annonce rien de bon, répond l'héroïne à la peau rose.

Shoto ne peut qu'être d'accord avec Mina. Plus leur réunion sera longue, plus il y a de chances que les nouvelles ne soient pas bonnes. La situation est-elle encore plus grave que ne le laisse croire les professeurs ?

Assis à l'autre bout du canapé, Denki zappe les chaînes de télé. Il espère sans doute tomber sur quelque chose qui pourra le divertir, même si cela semble être perdu d'avance. En changeant de chaîne, il tombe sur une journaliste en déplacement dans le quartier de Shibuya, parlant des températures anormalement élevées pour la saison. Autrement dit, un programme plutôt barbant. Un soupir s'échappe de ses lèvres, un soupir bien plus puissant qu'il ne l'aurait pensé. Mais à cet instant, il n'y a rien d'autre qu'il puisse faire pour expulser l'ennui qui semble avoir pris possession de son corps. Les minutes passent et se ressemblent. Bientôt, dans la pièce, c'est presque un silence pesant qui s'installe. Chacun attend que monsieur Aizawa passe le pas de la porte pour les libérer de leur terrible ennui. Mais il ne vient pas, et ce malgré l'impatience des 1-A.

Et puis, soudain, le monde entier se met à trembler.

Une secousse plutôt impressionnante fait trembler les murs de tout le lycée. Pendant une poignée de secondes, le sol semble vouloir projeter à terre tout ce qui se trouve sur lui. Cette secousse fut courte, mais intense, trop intense. Et avec cette secousse, un bruit sourd déferle sur toute la ville. Un bruit puissant, terrifiant, synonyme de fin du monde. Et le silence qui vient juste après semble être encore plus terrifiant que le bruit de cette explosion sourde qui a résonné dans tout Tokyo.

Il faut quelques instants aux élèves de U.A pour se rendre compte de ce qui vient de se passer. Certains, sans s'en rendre compte, se sont accrochés de toutes leurs forces à ce qu'ils avaient sous la main. Ils les serrent si forts que leurs phalanges commencent à les faire souffrir.

- C'est... c'était quoi cette merde ? hurle Minoru, déchirant l'affreux silence qui vient de s'installer.

Toute la classe reste bouche bée, incapable de savoir comment réagir. Mais, après quelques secondes, Tenya se rue à la fenêtre lorsqu'il aperçoit une épaisse colonne de fumée au loin. Non, pas une seule, plusieurs colonnes de fumée.

- Bon sang mais c'est...

- Les gars regardez ça ! le coupe Denki.

Rapidement, tous les yeux sont rivés sur la télévision du salon. L'appareil renvoie en direct les images du quartier de Shibuya qui semble avoir été dévasté par une explosion. Sur les images, on ne voit que des montagnes de débris, des hommes et femmes allongés sur le sol, inertes. On y voit des immeubles sur le point de s'effondrer, on y voit la peur et surtout, la mort.