Chapitre 16

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Il n'a pas envie d'ouvrir les yeux. Il sent une brise si agréable sur son visage, sur sa peau, dans ses cheveux. Mais surtout, ce qu'il sent, ce sont les caresses agréables d'une main douce sur sa peau. Des doigts qu'il connait bien viennent s'aventurer sur son visage, laissant une agréable sensation de chatouillis sur leur passage. Ils passent sur ses joues, sur ses paumettes, remontent jusque dans ses cheveux, retombent vers sa mâchoire. Il n'y a pas à dire, cette sensation est exquise.

Il sent un souffle chaud s'échouer sur sa peau. Ce garçon qui peuple ses rêves depuis un moment maintenant, son visage est juste au-dessus du sien. Alors, Hideki ouvre les yeux. Mais juste au dessus de lui, il n'y a qu'une auréole blanche. Encore une fois, il est incapable de voir son visage.

La main droite d'Hideki monte jusqu'à cette auréole. Si ses yeux ne peuvent pas voir ce visage tourné vers lui, ses doigts peuvent le toucher. Il peut sentir le grain de sa peau, décrire tous ses traits de par sa main baladeuse. Il ne parvient pas à voir son visage, mais il est persuadé qu'il est d'une beauté saisissante.

— Qui es-tu ? se murmure-t-il pour lui-même.

Il sait qu'il rêve. Il sait que tout cela n'est pas la réalité. Et pourtant, malgré la prise de conscience de ce songe, il ne se réveille pas. Ce rêve, quasiment toujours le même, continue sa route.

À chaque fois, il est avec ce garçon, dehors, sous une brise agréable et le soleil qui lui caresse la peau. Il est là, avec lui. Il savoure ses caresses, des caresses qui le détendent, qui l'enivrent parfois. Ses doigts sont si doux, sa peau est si douce.

— Qui es-tu ?

Il parle volontairement plus fort. Mais le garçon ne semble pas vouloir lui répondre. Même s'il ne voit pas ses yeux, il les sait braqués sur lui. Sa main, dans cet échange de regard, continue de passer et repasser sur son visage. Puis, ils remontent vers ses cheveux, rabattant ses boucles folles sur son crâne. Son front dégagé, il sent une pression sur celui-ci. Un contact, agréable, chaud, réconfortant.

Ce sont ses lèvres.

Des lèvres qui descendent peu à peu. Elles viennent se poser sur ses tempes, entre ses sourcils, sur ses paupières, sur sa paumette droite, sur sa joue, sur son nez...

Après cette longue escapade sur son visage, les lèvres viennent se poser sur les siennes. Il sent son corps se détendre entièrement sous ce contact exquis.

Ce n'est qu'un rêve, Hideki.

Mais pourtant, ça a l'air tellement réel. Ces lèvres qui se mouvent sur les siennes, ce corps qui s'étend sur le sien, il a l'impression que tout cela est parfaitement réel. Il a l'impression de connaître ces sensations, de connaître ce corps, de connaître ces lèvres.

Les lèvres descendent soudain vers sa machoire. Des frissons le parcourent tandis qu'il se surprend à relever la tête, laissant libre cours à ses lèvres d'exercer leurs pressions amoureuses.

Ses mains viennent s'échouer dans les cheveux du garçon. Des cheveux qu'il ne peut pas voir, mais qu'il peut toucher.

Ils sont si doux.

C'est la seule chose qui lui vient à l'esprit. Ces cheveux, ils sont d'une douceur angélique. Des cheveux dont il ne peut pas voir la couleur ni la coupe. Du moins, du bout de ses doigts, il devine qu'ils sont lisses.

— De quelle couleur sont tes cheveux ?

Le garçon ne dit toujours rien. Ses lèvres sont trop occupées à se balader sur sa peau, laissant derrière elles quelques sensations de brûlures.

Mais Hideki n'a plus envie que ces lèvres s'éloignent de lui. Alors, ses mains remontent jusqu'à son visage, le prennent en coupe et l'amènent jusqu'à lui. Il ne peut pas voir son visage mais pourtant, il sait où sont ses lèvres. Il les saisit, un baiser pressant, puissant, impatient. Il sent les lèvres du garçon bouger en même temps que les siennes. Comment un rêve peut-il lui offrir tant de sensations ?

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant