Chapitre 21

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Le jour tant redouté est finalement arrivé. Aujourd'hui, Eijiro a décidé d'affronter ses responsabilités. Il ne peut pas repousser indéfiniment sa discussion avec le cendré. Quand il pense qu'il avait eu l'intention de lui parler peu de temps avant l'attaque à U.A... Il a perdu suffisamment de temps et d'énergie à ruminer dans le vide et à éviter Katsuki. Aujourd'hui, il met fin à ses angoisses, une bonne fois pour toute.

Il a l'intention de s'y prendre après le dîner. Il sait bien que le cendré ne reste jamais avec la classe dans le salon. Il aura alors le champ libre pour discuter avec lui, loin des oreilles indiscrètes.

Et le moment fatidique arrive bien plus vite qu'il ne l'aurait souhaité. Le dîner est passé, Katsuki est allé se terrer dans sa chambre, comme tous les soirs. Et lui, il se retrouve devant sa porte, hésitant encore à frapper. Il sait qu'il va le faire, mais il repousse le moment, encore un petit peu. Une fois qu'il aura révélé ce qu'il a sur le cœur, leur relation ne pourra plus être comme avant. Leur relation n'a déjà plus grand chose à voir avec celle d'antan, mais il sait que les choses pourraient être pires... ou meilleures ? Pour en avoir le cœur net, il faut qu'il arrête d'avoir peur de cette porte qui se présente à lui. Il avale une grande goulée d'air et, en apnée, il frappe à la porte.

Allez Eijiro, soit un homme, un vrai !

Il entend le cendré grogner à travers la porte. Peu importe, il ne peut pas reculer plus longtemps. Il en a marre de fuir et de se cacher.

À la volée, Katsuki ouvre la porte. Un brin de surprise se lit tout de même sur son visage quand son regard croise celui du rouge. Il faut dire qu'ils ne se sont pas parlés en face à face depuis quelque temps déjà.

- Sa... salut Bakugo ?

Eijiro sait très bien qu'il a l'air d'un débile avec ses intonations bizarres. Mais ces derniers temps, c'est comme ça qu'il réagit quand il se trouve face à Katsuki. À chaque fois, il perd ses moyens.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je... j'aurais aimé te parler.

Le cendré reste quelques instants à le toiser, comme s'il attendait que le rouge lui balance ce qu'il avait à lui dire sur le pas de la porte.

- Je... je peux entrer ?

Roh arrête de bégayer Eijiro ! Il ne va pas te manger.

Vu son expression, Katsuki n'a pas l'air particulièrement ravi. Pourtant, il se dégage, ouvrant le chemin au rouge qui ne tient plus en place. La porte se referme derrière eux, les voilà seuls.

Sitôt que la porte se referme, Eijiro sent une lourde pression s'abattre sur la pièce. Cela faisait un long moment qu'il ne s'était pas retrouvé en compagnie du cendré, qui plus est dans cette chambre. Malgré toute sa bonne volonté, il ne peut empêcher quelques images de remonter. Des images de ces soirées qu'il avait passé avec lui dans cette chambre, sous ses draps, l'un contre l'autre.

Il sent ses joues s'échauffer et s'empresse de chasser ces images de son esprit. Ce n'est vraiment pas le moment d'avoir ce genre de pensées, surtout en présence du cendré.

- Alors ça y est, t'arrête de m'éviter ?

Le rouge tourne la tête vers Katsuki qui, pendant qu'il était perdu dans ses pensées, s'est affalé sur sa chaise de bureau. Les bras croisés, la jambe droite posée sur son genou gauche, le regard dur. Il a l'air contrarié.

Et pourtant diablement beau...

Eijiro détourne le regard un instant. Ce n'est toujours pas le moment de penser à ça, et il se maudit de ne pas réussir à faire taire ses hormones.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant