Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)

Chapitre 15

— Fous-moi la paix, je t'ai rien demandé.

— Pauv' conne.

— Répète un peu pour voir ?!

— Calmez-vous tous les deux !

Depuis quand dure cette dispute idiote ? Hideki ne sait pas, il a arrêté de compter les minutes. Tout ce qu'il sait, c'est que ça fait une petit moment maintenant. Et pourtant, il ne dit rien, il ne cherche pas à calmer la situation.

Pourquoi ? Parce que son esprit est préoccupé. Depuis son réveil, il cogite, au point d'en oublier son entourage. Depuis ce matin, il repense à son rêve, et à ce prénom qu'il a entendu.

Izuku.

Il connaît ce prénom, pour la simple et bonne raison qu'il l'a déjà entendu à la télé. Un gamin qui a disparu apparemment. Mais ce qui le trouble le plus, c'est le fait que le garçon à U.A. ait lui aussi prononcé ce prénom en le regardant.

Pourtant, il n'a rien à voir avec lui. Ils n'ont pas les mêmes yeux, pas la même forme de visage ni la même carrure. La seule chose qui pourrait le rapprocher de lui, ce sont ses cheveux bouclés. Et encore, les siens sont beaucoup plus torsadés que ceux du gamin aux tâches de rousseur.

— Tu ne dis rien Hideki ?

En entendant son prénom, il sort enfin de sa torpeur. Face à lui, Kazuki semble l'implorer d'intervenir. Il ne pourra pas calmer la dispute en cours.

Le noiraud ne peut s'empêcher de lâcher un profond soupir. Sérieusement, il a autre chose à faire que de faire encore une fois l'arbitre entre ces deux là.

— Taro, Fujiko.

Son ton est sec, à faire peur. Instantanément, les deux arrêtent de se disputer. Ils ne l'avoueront jamais mais s'il y a bien quelqu'un qu'ils craignent par dessus tout, c'est Hideki.

— Venez avec moi.

Sa manière de parler suffit à les calmer. Aussitôt, le noiraud tourne les talons et se dirige vers le grand ascenseur dans le hall. Il appuie sur le bouton, attendant patiemment que la cabine descende. Sans perdre de temps, ils se dirigent trois étages plus bas, là où se trouve leur salle d'entraînement.

Les deux adolescents savent ce qui les attend, et chacun maudit l'autre d'avoir commencé cette stupide dispute. Kazuki, lui, se tient droit comme un pic juste à côté d'Hideki. Lui aussi sait ce qui attend ses deux camarades et ne peut que les plaindre.

Une immense salle se profile devant eux. À l'intérieur, il y a des machines de musculation, comme toute salle d'entraînement normale. Mais ce qui fait sa particularité, se sont ses multiples gadgets dispersés ça et là, permettant aux quatre recrues d'exploiter un maximum leurs alters.

Dans un silence quasi religieux, ils sortent tous de l'ascenseur, suivant Hideki qui s'enfonce dans la profondeur de la salle.

— Fujiko, Taro, installez-vous sur le ring.

Les deux concernés déglutissent.

— Tu veux... qu'on se batte ? demande la jeune fille.

— Pourquoi, tu as peur ?

Son regard la fait frissonner.

— Non pas du tout ! C'est juste que...

— Tu montes et tu ne discutes pas.

Elle n'a pas vraiment envie de se battre contre Taro. Mais s'il y a bien deux personnes sur cette Terre à qui elle n'a pas envie de tenir tête, c'est bien Naraku et Hideki. Alors, elle vient se placer sur le ring installé par Naraku, suivit par Taro. Tout comme elle, il n'a pas l'air très ravi de se battre contre elle.