Chapitre 14

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  — Je... t'emmerde...

Eijiro ne peut s'empêcher de froncer les sourcils face à ce qu'a écrit le cendré. Décidément, lui et sa fierté mal placée...

— Et moi je veux juste t'aider, abruti.

Katsuki est sur le point de s'énerver puis, la seconde d'après, il se souvient qu'il ne peut toujours pas parler. Il ne peut qu'attaper le carnet et le stylo que le médecin lui a donnés, griffonant rageusement quelque chose dessus.

— "Va chier", lit le rouge, très mature tout ça.

Comme seule réponse, Katsuki lui tourne le dos en se fourrant sous la couette. Décidément, quand il s'y met, ce mec est pire qu'un enfant.

Et pour cause, la raison de cette dispute est vraiment idiote. À cause de son opération, Katsuki ne peut pas parler, ni manger par lui-même. Il n'est nourri que par une sonde gastrique et, pour le moment, sa voix est sous scellée. Alors, le rouge s'est gentillement proposé pour l'aider si jamais il venait à avoir besoin d'aide, rien de plus. Mais le cendré s'est aussitôt braqué en lui écrivant qu'il pouvait juster aller se faire foutre. Pire, il a maintenant décidé de l'ignorer.

— Y'a pas de honte à recevoir de l'aide.

Le cendré ne se retourne pas et ne semble pas vouloir écrire quoi que ce soit.

— T'es vraiment insupportable.

Cette fois-ci, le cendré lui répond, avec un doigt d'honneur.

— Je peux savoir ce qui te dérange à ce point dans l'idée que je puisse t'aider ?

À nouveau, il se retrouve muet comme une tombe, ignorant le rouge.

— En fait, je crois savoir ce qui te dérange.

Eijiro ne peut pas le voir, mais le cendré est à l'écoute.

— Je pense que ce qui te fait chier, ce n'est pas de demander de l'aide. C'est l'idée de dépendre de quelqu'un qui te rend fou.

Sans crier gare, le cendré se retourne d'un coup sec vers le rouge.

— Touché ! rajoute le rouge.

Katsuki aurait aimé riposter mais, au lieu de cela, il est condamné au silence et donc à ruminer sa rage. Et puis, avec le mouvement sec qu'il vient de faire, le monde autour de lui se met soudainement à tourner.

— Oh hé Bakugo !

Eijiro se précipite vers lui et, tandis qu'il le voit tanguer, il se met juste à côté de lui pour soutenir son corps. Ses cheveux blonds viennent lui caresser la peau du cou et une odeur poivrée lui remplit les narines. Pendant quelques secondes, le cendré est calme.

— Tu... tu devrais faire attention, lâche le rouge, ton corps ne s'est pas encore remis.

Il sent le corps de Katsuki tenter de se relever, mais il est lourd, signe de sa fatigue. C'est vrai qu'il a entendu les médecins lui dire de ne surtout pas forcer. Même s'il semble aller mieux, le contrecoup pourrait être dur. Soudain, le rouge s'en veut de l'avoir poussé à s'énerver.

— Je... désolé, j'aurais pas dû te pousser à t'énerver.

Les iris carmins du cendré se lèvent vers lui et, aussitôt, Eijiro sent de profonds frissons le parcourir. Alors, il voit Katsuki se munir de son carnet et commencer à griffonner dessus.

"Depuis quand es-tu ici ?"

  — Heu... je dirais depuis 9h ce matin.

À nouveau, il griffonne.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant