Chapitre 22

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Il ouvre les yeux dans un sursaut. Il se redresse vite, si vite que le monde se met à tourner autour de lui. Il se sent étourdi et ses oreilles bourdonnent. Malgré la force de son geste, il se sent grogui. Il a la terrible impression d'être passé sous un camion.

- Bon sang... gémit-il en se massant les tempes.

Il ne sait pas de quoi il a rêvé. Il n'a qu'un sentiment vague qui ressort, celui de se réveiller. Il dormait si bien, mais il devait se réveiller. Et le voilà maintenant avec la tête qui lui tourne.

Il se lève après de longues secondes à rester assis avant de se diriger vers sa salle de bain. Ses cheveux bouclés sont en bataille et ses yeux carmins injectés de sang. Tandis que son corps se réveille peu à peu, une étrange migraine vient naître dans son crâne, frappant au rythme des battements de son cœur.

Le pas traînant, il sort de sa chambre pour se diriger vers la cuisine. Cette migraine mérite d'être traitée tout de suite avant qu'elle ne prenne plus d'ampleur. Il n'aime pas ça, mais il va devoir prendre du paracétamol.

Dans le couloir, pour une raison qu'il ignore, ses yeux viennent s'attarder sur une porte à sa gauche. Il ne sait pas pourquoi son attention reste figée sur celle-ci. Après tout, du plus loin qu'il se souvienne, cette porte a toujours été fermée, condamnée. Une pièce juste à côté de la chambre de Fujiko, une pièce dont ils n'avaient jamais vu l'intérieur. Cette porte n'a donc rien de particulier, c'est pour cela qu'Hideki continue son chemin.

Arrivé dans la cuisine, il attrape un verre qu'il s'empresse de remplir d'eau avant d'attraper une boîte de paracétamol. Il avale le médicament mais, à peine s'est-il frayé un chemin le long de son oesophage qu'il sent la migraine pulser encore plus fort.

Bon sang, ça ne m'était pas arrivé depuis quelques mois.

Il n'est pas d'un naturel migraineux. Il doit être fatigué, juste fatigué. Les migraines se font plus intenses quand la fatigue se fait trop forte. Elles se frayent un chemin le long du cerveau avant de l'envelopper dans un étaux à l'étreinte trop forte.

- Je te l'avais dit, tu as trop forcé dernièrement.

Il ne l'avait pas entendu arriver. Surpris, Hideki fait volte-face pour se retrouver face à Naraku. Bien habillé, il ressemble à un simple salarymen dans son costard gris.

- Je peux savoir où tu vas ?

- Régler quelques affaires avec nos partenaires.

- T'as l'air débile dans cette tenue.

Naraku ne peut empêcher un léger rire de se frayer un chemin à travers ses lèvres pincées.

- Je vois que tu n'as pas perdu ton humour légendaire. En tout cas, tâche de te reposer durant mon absence. Et ça vaut aussi pour Fujiko et Taro. Tu leur feras passer le message.

- Très bien, je leur dirai.

Il ne sait pas pourquoi, mais il a senti comme un vide envelopper son cœur lorsqu'il a prononcé les prénoms de Taro et Fujiko. Mais à peine cette impression est-elle apparue qu'elle disparaît. À la place, sa migraine vient le rappeler à l'ordre.

- Va te coucher. Je serai de retour ce soir.

Puis, avant qu'Hideki n'ait le temps de répondre, il disparaît de la cuisine. Quant au noiraud, celui-ci ne perd pas de temps pour exécuter les conseils de l'adulte. Il se rue vers sa chambre avant de se glisser sous la couette. Avec un peu de patience et un noir complet, la migraine devrait s'estomper d'elle-même.

Mais ce n'est pas le cas, bien au contraire.

La pièce est enveloppée d'un noir d'encre, pas un seul rayon de soleil ne vient passer au travers des volets. Les secondes défilent et s'étirent, mais les pulsations intenses ne viennent pas se taire. Elles frappent contre ses tempes, comme si quelque chose cherchait à sortir de son crâne.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant