Chapitre 25

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Shibuya n'est plus qu'un tas de débris en tout genre, mais ils permettent au moins aux deux apprentis héros de trouver refuge. Shoto, tout en agrippant fermement le vert, s'est jeté derrière un immense rocher de béton. Auparavant, cet amas devait être l'étage d'un immeuble. Désormais, il n'est plus qu'une grosse plaque de béton déformée. Mais au moins, sa largeur et son épaisseur offrent un petit renfoncement, idéal pour se cacher. Loin de Naraku, Shoto s'arrête ici, sans pour autant lâcher la main qu'il tient depuis tout à l'heure.

Les deux garçons s'adossent sur la plaque de béton, totalement à bout de souffle. Ils n'arrivent pas à réaliser ce qu'il vient de se passer. Pendant quelques secondes, Izuku s'est vu mourir, et voilà qu'il est désormais aux côtés du bicolore, bel et bien en vie.

Leurs souffles sont courts, mais ils prêtent tous les deux la même force dans leurs mains enlacées. Ils ne se lâchent pas, même s'ils sont pour le moment incapables de tourner la tête l'un vers l'autre. Leurs corps tremblent à cause de l'adrénaline, la peur a engourdi leurs gestes et leurs sensations. Ils ne ressentent plus rien, si ce n'est la main de l'autre dans sa paume.

Et puis, enfin, après de longues secondes, les voilà qui tournent enfin la tête pour se regarder. Leurs regards se croisent, un regard que chacun n'avait pas vu depuis des mois. Des yeux épuisés, apeurés, choqués. Ils veulent parler, mais leurs mots restent coincés dans leur gorge. Ils aimeraient pleurer, mais leurs larmes ne parviennent pas à se former. Ils sont tellement sous le choc, tellement sidérés, que leurs corps ne parviennent pas à s'exprimer. Ils restent ainsi, se regardant dans les yeux, sans être capable de dire quoi que ce soit.

Mais, après moultes efforts, Izuku parvient enfin à formuler quelque chose. Ce n'est pas grand chose, mais c'est la seule chose qui a réussi à franchir la barrière de ses lèvres.

- Shoto...

Il fallait qu'il prononce ce mot, juste ça. Aussitôt, le bicolore réalise et, de lui-même, son corps se met à bouger. Izuku est là, juste à côté de lui, vivant. Après tout ce temps à être loin de l'autre, les voilà qui se retrouvent enfin.

Brusquement, le voilà qui l'attire dans ses bras. Pour la première fois depuis des mois, Izuku retrouve le confort de son étreinte. Ses bras qu'il avait oubliés, ses bras qui ne l'avaient pas touché depuis longtemps, trop longtemps. Le vert essaye de se contrôler, de ne pas céder malgré toutes les émotions qui circulent dans son corps, mais il n'y arrive pas. Shoto est là, tout contre lui, alors lui aussi referme son étreinte sur lui.

Ils ne pleurent pas, ils ne parlent pas. Juste, ils se serrent l'un contre l'autre, si fort qu'ils en ont mal aux bras. Pendant ces secondes qui s'étirent, les voilà qui redécouvrent l'odeur de l'autre, la forme de leurs corps respectifs. Ils pensaient ne plus jamais connaître cette sensation, celle de fondre dans les bras de sa moitié, de ressentir tout l'amour qu'ils ont à se donner à travers leur étreinte.

Shoto ne peut empêcher sa main de passer dans ses boucles folles. Ses cheveux sont poussiéreux, parfois poisseux à cause de ses blessures, mais il n'en a rien à faire. Malgré cela, il dépose ses lèvres sur son crâne, puis sur ses tempes. Il sent les lèvres du vert se déposer sur son cou, comme il aimait le faire avant. Et puis, enfin, leurs lèvres viennent se retrouver.

Ils se sont embrassés des centaines de fois avant la disparition du vert. Pourtant, aujourd'hui, Shoto a l'impression de revivre leurs premiers baisers. Il redécouvre son souffle chaud dans sa bouche ou encore la douceur de ses lèvres qui se meuvent lentement contre les siennes. Il redécouvre son goût, sa saveur, sa douceur. Malgré l'urgence de la situation, leurs lèvres fusionnent en de longs baisers, des baisers qu'on leur a volé, des baisers qu'on leur a interdit de s'échanger. Naraku a tenté de leur voler cet amour, mais les voilà qui rattrapent le temps perdu.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant