Chapitre 17

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  — Attends-moi dans la voiture, ne vient que lorsque qu’on viendra te chercher.

— Bien.

La portière côté conducteur s’ouvre, laissant le corps longiligne de Naraku s’échapper de la voiture. Côté passager, Hideki reste assis, les bras croisés sur le torse. Il est condamné à attendre ici, sans savoir combien de temps durera l’entrevue entre lui et son contact.

Un soir, Naraku est entré dans sa chambre, tout sourire. D’un air fier, il s’est approché d'Hideki avec les paroles qu’il voulait entendre depuis un moment déjà.

— J’ai un rendez-vous avec mon contact pour la suite de notre plan. Et tu vas venir avec moi.

Hideki a toujours été d’un tempérament morne. Mais ce jour-là, il n’a pu empêcher ses yeux de s’écarquiller sous la surprise et la joie. Et seulement deux jours plus tard, le voilà dans cette voiture, à attendre que Naraku lui offre le feu vert pour venir le rejoindre. En même temps, vu son contact, il n’est pas étonnant qu’il veuille préparer le terrain. 

La voiture a été garée dans une ruelle sombre, à l’abri de tous les regards. Excentré du centre de la ville, le repère du contact de Naraku est caché, invisible. D’ailleurs, pour y entrer, il faut donner plusieurs mots de passe, traverser plusieurs couloirs. Naraku lui a tout expliqué avant qu’ils ne partent. Le noiraud reste donc aux aguets, prêt à entrer au moindre signe de la part de son mentor.

Naraku, de son côté, s’enfonce dans le bâtiment. À première vue, ce n’est qu’un simple immeuble avec des appartements (qui semblent tous plus miteux les uns que les autres). Mais au lieu de monter les escaliers, il faut descendre. Une porte, verrouillée au premier abord. Mais un boîtier orne le mur juste à côté de la porte. En tapant le mot de passe, on pourrait s’attendre à entrer dans les garages ou les caves appartenant aux habitants de cet appartement. Et c’est le cas, si on tape le code à quatre chiffres attendu. La porte s’ouvre, donnant vers les caves. Mais en tapant un code plus précis, plus long, la porte s’ouvre, donnant sur un couloir adjacent. Lorsque la porte s’ouvre face à Naraku, ce dernier ne peut s’empêcher de lâcher un sourire fier. Il n’en attendait pas moins de son ami. Aussi prévoyant que rusé, il est persuadé qu’il doit encore avoir d’autres cachettes du même type cachées un peu partout en ville.

Il passe le pas de la porte, refermant la porte derrière lui. Désormais, il marche dans un long couloir des plus austères. Après quelques minutes de marche, d’autres escaliers se profilent devant lui. Il les descend, enveloppé par ce noir d’encre. La consigne est simple : aucune source de lumière ne doit troubler ce couloir. Sinon, un mécanisme s'activera, et il sera bloqué dans ce couloir obscur.

Une autre porte, un autre boîtier. Le code est au moins aussi long que le précédent. Il n’a pas droit à l’erreur, sous peine de verrouiller cette porte et mettre fin à son entrevue avant même qu’elle ne commence. Le noir qui l’entoure ne lui facilite pas la tâche et il doit attendre de longues minutes que ses yeux se soient parfaitement fait à l’obscurité avant de commencer à taper le code. Enfin, il entend un déclic. La porte vient de se déverrouiller. 

Il passe cette porte et, face à lui, une pièce illuminée. Aménagée avec les moyens du bord, elle semble tout de même confortable. 

Face à lui est assis l’homme qu’il est venu voir. Il ne voit que son dos ainsi que ses vêtements noirs. Il vient s'asseoir à côté de lui, s’accoudant au bar juste devant eux.

— Bien le bonjour, Tomura Shigaraki, comment te portes-tu ?

— Je t’interdis de me tutoyer, compris ?

— Bien bien, toutes mes excuses. 

Il porte son verre à ses lèvres, ne jetant pas même un regard à son interlocuteur. Le visage tourné vers l’adolescent, Naraku peut apercevoir les autres résidents de la Ligue dans le petit salon aménagé au fond de la pièce. Il y a voit une fille, certainement une lycéenne, en train de jouer aux cartes avec un homme dont le visage est caché par un masque. Il parle fort, mais cela ne semble pas déranger les autres, surtout pas le garçon au visage couvert de brûlures, affalé dans le siège juste à côté d’eux. 

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant