Chapitre 11

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Encore aujourd'hui, la journée s'annonce éclatante. Nous ne sommes que le matin et pourtant, le soleil est déjà haut dans le ciel, réchauffant agréablement l'atmosphère. D'un pas monotone, Shoto quitte l'internat et se dirige vers le lycée. Durant ce court chemin, il savoure le calme, la tranquillité. Chose qu'il perdra dès qu'il s'approchera un peu du bâtiment principal. Là-bas, des héros, la police, tous les jours.

Il n'est plus très loin de l'entrée du lycée et le calme commence déjà à disparaître. Ça cogite, ça discute, ça rigole entre amis, tout ça en étant entouré de héros en tout genre. Mais alors qu'il s'approche de l'entrée, il aperçoit son père en train de discuter avec quelqu'un. Il aurait aimé se faire petit pour que son père ne le voit pas. Mais comme un sixième sens, Endeavor tourne la tête vers lui, croisant le regard vairon de son fils. Immédiatement, il s'avance vers le bicolore.

Oh mon dieu pas ça, pense Shoto en levant discrètement les yeux au ciel.

— Shoto !

— Ne crie pas, je t'ai vu.

Comme à chaque fois qu'il s'adresse à son fils en public, le nouveau N°1 ne sait pas vraiment comment s'y prendre. Encore une fois, ses paroles sont maladroites.

— Belle journée aujourd'hui.

— Oui, j'ai vu.

Un léger silence s'installe entre eux durant lequel Endeavor se racle légèrement la gorge, cherchant probablement ses prochaines paroles.

— Je peux y aller ? finit par demander le bicolore.

— Oh heu...

Endeavor semble se rendre compte qu'il bouche le passage du haut de son mètre quatre-vint-quinze et de sa carrure imposante.

— Je... je voulais juste savoir comment tu allais.

— Je vais bien, lâche-t-il.

Voulant éviter la conversation, il commence à le contourner.

— Shoto attend.

Même s'il n'en a pas envie, il s'arrête, et se tourne vers lui.

— Je voulais savoir comment tu vivais tout ça. Cette situation est... plutôt particulière.

— Ça tu peux le dire.

Il sait que s'il ne dit rien, son père ne le lâchera pas. Et s'il parvient à fuir, il le retrouvera dans la journée pour lui poser les mêmes questions.

— Eh bien, tout ça est assez bizarre mais on parvient à s'y faire. Je crois qu'on n'a pas trop le choix d'ailleurs.

— Et toi... tu vas bien ? Enfin je veux dire... mieux ?

Le bicolore sait très bien à quoi il fait allusion. Ce matin, il n'a vraiment pas envie de parler de ça. Mais encore une fois, son père ne le laissera pas en paix s'il ne dit rien.

— Je vais mieux, pour l'instant.

— Bien... c'est très bien que tu ailles mieux. Si jamais tu...

— Endeavor !

Le concerné tourne la tête vers la voix qui vient juste de l'appeler. Lorsqu'il aperçoit Hawks agiter les bras avec un large sourire, ses épaules s'affaissent et un long soupir franchit la barrière de ses lèvres.

— Je dois y aller, reprend-il.

— Bien. Bonne journée.

Et sans demander son reste, Shoto disparaît dans l'énorme lycée juste derrière lui. Ces derniers temps, son père essaye de faire des efforts pour lui parler. Mais même si Shoto reconnaît son geste, il a du mal à lui parler, du mal à faire comme si de rien n'était en sa présence. C'est pour cela qu'il accélère le pas pour se diriger vers sa classe, juste pour semer son père derrière lui.

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant