Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)

Chapitre 5

Après quelques heures de travail, Eijiro referme enfin son manuel d'anglais. Il pose son crayon et laisse son corps se vautrer sur la chaise, laissant un bruyant soupir résonner dans la chambre. Il n'avait pas pour habitude de travailler autant, et bientôt un début de migraine se fait ressentir au niveau de ses tempes. Il passe ses doigts dessus, massant la zone sans pour autant faire diminuer la douleur.

Il regarde sa montre : 19h21. À cette heure, certains de ses camarades sont certainement en train de s'affairer à préparer le dîner. Alors, il décide de les rejoindre, quittant enfin la chambre qu'il n'avait pas ouverte depuis le début de l'après-midi. Mais grâce à cela, il sera fin prêt pour le contrôle qui les attend tous demain matin.

Arrivé dans la salle de vie, il ne peut s'empêcher de remarquer à quel point elle semble vide. Dans la cuisine, Ochako s'affaire, aidée par Tsuyu et Mina. Jirou met la table, Sato prépare le dessert. Mais à part cela, il n'y a quasiment personne. Ah si, Momo vient juste d'arriver dans la pièce, très certainement prise par ses devoirs. Elle commence à s'attacher la tignasse et s'empresse de rejoindre ses amies en s'excusant pour son retard.

- Pourquoi il y a si peu de monde ? ne peut-il s'empêcher de demander.

Jirou relève la tête vers lui après avoir posé la dernière assiette.

- Les autres n'ont pas faim.

Ça, ce n'était autre que la version « officielle ». En réalité, chacun voulait s'isoler. Depuis la dispute entre la brune et le délégué, de nouvelles tensions ont commencé à se faire sentir dans la classe. L'autre fois, Sero et Denki s'étaient lourdement disputés. Le rouge ne se souvient plus exactement pourquoi, mais ils avaient crié, et maintenant ils ne s'adressaient plus la parole. Il en allait de même pour Ochako et Tenya qui n'avaient pas été capable de renouer le dialogue. Petit à petit, certaines personnes avaient préféré ne plus assister aux dîner, préférant s'acheter quelque chose à manger pour grignoter dans leur chambre. Mais d'autres voulaient garder un contact, comme lui.

- Tiens Kirishima, tu veux bien m'attraper le moule ? lui demande Sato, le saladier calé sous le coude.

- Tout de suite !

Il se rue vers le placard et tend très vite un moule à gâteau au professionnel de la pâtisserie. Son saladier est plein à ras bord d'une pâte qui semble très appétissante.

- C'est en quel honneur ce gâteau ?

- Demain c'est l'anniversaire de Tokoyami. Je me suis donc dit qu'un gâteau pourrait être une bonne idée !

Le rouge avait totalement oublié l'anniversaire de son ami. À vrai dire, il n'avait pas vraiment le temps d'y penser. Mais malgré l'enthousiasme de son camarade, le rouge ne peut s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse. Fêter un anniversaire, se regrouper, célébrer et être heureux alors que plus personne ne semble être capable d'éprouver de tels sentiments.

De son côté, Ochako porte les plats sur la table en silence. Elle a la mine éteinte, les traits tirés. Elle a perdu son meilleur ami, et maintenant, voilà que Tenya lui tourne le dos. Malgré le soutient de ses amies, la brune se sent seule, totalement vidée. Son corps est endolori par la fatigue, mais elle continue ses tâches, elle continue de faire pour les autres, elle s'oublie elle-même.

- Ochako-chan, laisse nous faire, intervient la jeune fille grenouille.

Elle lui prend le plat des mains et vient le poser sur la table. Momo et Jirou apportent les dernières assiettes, et chacun se met à table.

On commence à manger en silence. La nourriture est bonne, mais paraît fade dans les bouches.

- C'est super bon, Uraraka ! s'exclame Sato.