Chapitre 26

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  — Kirishima... on doit y aller, vite !

— Non, non je refuse de partir !

Les secondes défilent et, malgré l'urgence, aucun n'arrive à raisonner le rouge. Ses yeux restent rivés sur l'amas de béton, ne croyant toujours pas à ce qui vient d'arriver. 

Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai !

Jamais il ne pourra s'y résoudre, jamais.

Mais l'urgence est ailleurs. Au vu du bruit qu'ils ont entendu, l'affrontement entre Izuku et Naraku est sur le point de prendre une toute autre tournure. Ils doivent vite s'en aller avant de se retrouver au milieu du combat. Cela pourrait être dangereux pour eux et ils pourraient gêner le vert. Qui plus est, ils ont un bébé avec eux. Ils ne peuvent pas rester dans le coin, ils doivent fuir le plus vite possible. 

Alors, la brune s'approche du rouge. 

— Kirishima s'il te plait regarde moi.

Mais la crise de ce dernier est tellement forte qu'il ne semble pas l'entendre. Si Shoto et Tenya ne le tenaient pas, qui sait ce qu'il serait capable de faire. 

— Kirishima !

Soudain, les yeux de ce dernier se tournent vers la jeune fille qui, malgré ses larmes, essaye de d'être la plus convaincante possible.

— Je sais très bien ce que tu ressens, mais on ne peut pas rester ici tu comprends ?

— Mais... mais Bakugo est...

— Je sais, je sais Kirishima. Mais si on reste ici, on risque de se faire tuer nous aussi. On doit partir au plus vite. 

— Non... je refuse de le laisser...

Alors, la jeune fille lui tend le maillon qu'elle tient entre ses mains. Elle sait que ses mots vont être durs, mais il doit comprendre, et ce au plus vite.

— Bakugo t'a sauvé toi, mais il a aussi sauvé ce bébé. Et ce bébé est vivant tu comprends ? Il est vivant et c'est notre devoir de faire en sorte qu'il le reste ! On doit le sauver, c'est notre travail ! On doit le faire sortir d'ici pour qu'il puisse vivre, tu comprends ?

Les larmes coulent par dizaines sur les joues de la jeune fille. Eijiro, lui, ne crie plus, mais les larmes continuent de couler elles aussi. Il tourne la tête vers le tas de béton avant de se concentrer à nouveau sur la brune. Ça lui déchire le cœur, mais il acquiesce.

— Maintenant, il faut que tu te lèves et qu'on bouge d'ici au plus vite. On part, maintenant.

Son corps entier est en train de trembler. Il doit se lever, aller de l'avant, juste pour aujourd'hui. Si ça ne tenait qu'à lui, il resterait ici sur cette tombe de béton. Mais il est un héros, et les héros doivent savoir contrôler leurs émotions. Il pleurera plus tard, lorsque tout ça sera enfin terminé et qu'il sera l'heure de pleurer les morts. Tenya et Shoto, restés silencieux pendant le discours de la jeune fille, l'aident à se redresser. Ils le maintiennent tous les deux, de peur qu'il ne s'écroule à nouveau. 

— On... on y va, grommele le rouge.

Il se retourne sans jeter un seul regard sur l'amas de béton. Il ne doit pas le faire, sinon, il pourrait ne jamais repartir, il le sait. Il doit aller de l'avant, juste pour aujourd'hui.

Il se redresse, il avance, et il le revoit. Il le revoit tout entier, comme s'il était en face de lui. Ses cheveux cendrés, la largeur de ses épaules, la poussière sur ses vêtements. Il le revoit si distinctement que son cœur se déchire. Malgré la situation, son cerveau ne veut pas lui offrir le moindre répit. Il a décidé de ne pas se retourner pour ne pas le voir, et le voilà qui se tient à nouveau devant lui. 

Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant