Ce qu'il reste (Tododeku) (Kiribaku)

Chapitre 18

Il l’a échappé belle. Quand il voit l’état de son bureau, c’est la seule pensée rationnelle qui lui vient à l’esprit. Il l’a échappé belle. Il a échappé à cette folie meurtrière qui vient juste de passer le pas de sa porte.

Avant qu’il n’ait le temps de comprendre quoi que ce soit, il a senti de la chaleur, une terrible chaleur s’engouffrer dans la pièce. Même s’il manipule le feu, s’il ne s’était pas abrité derrière son bureau, le feu lui aurait dévoré la peau. Malgré cela, il a senti ce souffle s’engouffrer dans ses vêtements, venant jusqu’à brûler certaines parcelles de sa peau. Il est vivant, mais pas indemne. 

Il se redresse, sortant au plus vite de sa cachette. Désormais, le mur a disparu, donnant accès à l’open space dévasté. Une tornade semble être passée dans la pièce, une tornade de feu. 

Eh merde !

Il n’y a pas de temps à perdre. L’alliance est là, il n’y a qu’elle pour faire une chose pareille. Déjà, dans tous le bâtiments, il entend des cris, des coups. Les murs semblent trembler tandis que les héros s’affairent à évacuer le bâtiment ou à repousser les vilains. 

Il se rue vers la sortie de son bureau. Il doit les trouver, il doit les arrêter et…

Une main. Elle se dirige vers son visage, prête à l'agripper. Il ne peut pas voir à qui appartient cette main. Néanmoins, il sait une chose : si cette main le touche, il mourra.

C’est pour cela qu’il bondit en arrière. Malgré son importante corpulence, il est agile et rapide, ce qui lui a permis d’échapper à une mort certaine. Lentement, le propriétaire de la main s’avance vers lui. La capuche rabattue sur la tête, l’autre main dans la poche, il semble sûr de lui.

— Bonjour, Endeavor. 

Le concerné se sent grincer des dents. Se retrouver face à ce garçon est bien la dernière chose dont il avait envie. 

— Qu’est-ce que tu as fait Shigaraki ?!

— Comme tu peux le voir, j’ai détruit tes locaux. Et quelques-uns de tes employés au passage, évidemment.

La colère monte peu à peu dans son corps tendu comme un arc. Il pourrait bondir, le frapper du plus fort qu’il le peut pour en finir avec lui. Mais foncer tête baissée ne lui apportera rien de bon, sans compter que ce garçon est beaucoup plus redoutable qu’il ne le laisse paraître. 

Mais il ne doit pas traîner. Il doit l’écarter de son chemin, il doit passer. Mais il doit se tenir loin de lui, le plus loin possible. Ça tombe bien, le combat à distance est sa spécialité. 

Ni une ni deux, ses deux paumes se mettent soudainement à chauffer. La température grimpe en flèche et, aussi vite qu’il le peut, il vient frapper dans ses mains. Aussitôt, un souffle chaud, puissant et bouillant se jette sur le jeune homme. Endeavor le voit se protéger le visage avant de bondir à son tour en arrière. Il recule, c’est ce qu’il voulait. 

À peine Shigaraki s’est-il reculé que le N°1 s’engouffre dans la pièce. Shigaraki est seul et Endeavor voit déjà des héros revenir, sûrement alertés par le boucan de son attaque. Désormais, le chef de la Ligue est seul contre plusieurs héros. 

— Endeavor tout va bien ?! demande un héros venu en renfort.

— Oui mais ne vous occupez pas de moi ! Il faut le mettre hors d’état de nuire et évacuer le bâtiment !

— Ne m’ignore pas héros !

Emplit de rage, Shigaraki se rue sur eux. Il ne peut supporter de rester là, face à ces héros qui parlent comme s’il n’était pas dans la pièce. Alors, il abat ses mains meurtrières sur tout ce qu’il rencontre. Les meubles, les débris, les héros. Tout ce qu’il touche se transforme aussitôt en un tas de poussière.