9. Réflexions

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Harry était tout chamboulé. Rien ne s'est passé comme prévu, rien. Et il se sentait déçu, triste, en colère, surpris, abasourdi, tout ça en même temps. Tous ses sens étaient en action au même moment, rendant chaque réflexion impossible, même après que Malfoy soit parti.

Au départ, Harry avait voulu parler à Malfoy en privé pour lui imposer des conditions, pour avoir des réponses à ses questions. Il avait fait ça pour une raison, il avait voulu être maître de la situation, tenir les rênes. C'était lui qui était censé avoir le dessus, c'était lui qui avait surpris Malfoy dans des circonstances douteuses, et pas l'inverse.

Alors pourquoi est-ce que son plan n'avait-il pas marché ?

À cause de Malfoy, bien sûr. Il s'était laissé dépasser, il s'était laissé faire, il s'était laissé dominer, et il se détestait pour ça. Malfoy avait réussi à retourner la situation et à la mettre à son avantage, comme toujours.

Et tout ça parce qu'il avait été tout bonnement incapable de faire face à Malfoy et de tenir son objectif, en partie à cause de son esprit. Il s'était laissé distraire, il s'est laissé faire...

Mais ce n'était pas sa faute. Non. C'était la faute de Malfoy.

Il était passé pour un enfant de cinq ans qui n'assumait pas ses actes alors qu'il était censé montrer tout l'inverse. Son plan avait lamentablement échoué.

Et pendant que Malfoy se moquait de lui, il n'avait rien pu dire, à cause d'un stupide nœud dans sa gorge qui n'avait pas semblé consentir à se défaire. Son esprit s'était arrêté de penser, de réfléchir, pour ne laisser place qu'à des réflexions stupides et démunies de sens.

Pourquoi Malfoy sentait aussi bon ?

Pourquoi tout paraissait divinement parfait chez Malfoy ?

Pourquoi la voix de Malfoy était-elle si brusque, si agressive, et à la fois si sensuelle ?

Pourquoi si Malfoy l'avait écrasé en cet instant précis, il se serait excusé ?

Pourquoi voulait-il que Malfoy soit toujours près de lui et ne le lâche jamais ?

Pourquoi avait-il l'horrible impression d'être en train de tomber amoureux ?

Harry se laissa tomber sur son lit, réalisant la terrifiante réalité. Il était en train de tomber amoureux. Ou était-il déjà amoureux avant ? Mais dans tous les cas, il y avait un problème. Un très très gros problème.

Premier problème : Il n'était pas gay. Et ça aurait dû suffire. Il était déjà sorti avec Cho, et était actuellement dans une relation ambiguë avec Ginny, même si c'est très compliqué. Ginny l'aimait, et lui... Il avait pensé l'aimer, parce qu'elle lui avait apporté tout ce qui lui manquait, mais en y repensant... Non, Harry n'était pas amoureux de Ginny. Et Ron allait le tuer. Mais ce problème-ci passait en second plan pour le moment.

Deuxième problème : C'était Draco Malfoy, non d'une chaussette puante d'un snargalouf de Merlin ! Draco Malfoy ! Son pire ennemi depuis la première année, celui contre qui il s'était tant battu, depuis toujours ! Les pièges en première année, les duels en deuxième année, les détraqueurs en troisième, les provocations en quatrième, la brigade inquisitoriale en cinquième, la salle sur demande...

Inutile de détailler clairement toutes les raisons qui lui interdisaient clairement de tomber amoureux de Malfoy.

Mais non d'un snargalouf, quand même ! Draco Malfoy !

Et même si Harry était forcé de reconnaître que Malfoy était un abominable crétin qui s'amusait à le mettre en ridicule depuis leur première rencontre, il ne pouvait s'empêcher de remarquer aussi qu'il était incroyablement beau, bien taillé, et suffisamment sexy pour faire baver tout Poudlard, garçons et filles réunis !

Et dire que dans à peine plus de vingt-quatre heures, il serait à nouveau avec lui, après ce qui s'était passé. Et s'il n'y allait pas ? C'était une option, non, de ne pas y aller ? Ce serait lâche. Et Harry n'était pas lâche, non, il était à Gryffondor, et ce n'était pas pour rien. Alors même si ce serait sûrement un moment difficile à passer, Harry irait, pour son honneur.

Et comme ça, après, il serait fixé sur ce qu'il avait ou non le droit de ressentir, puisque pour le moment, son cerveau semblait juste avoir cessé de fonctionner, estimant peut-être que c'était trop de choses compliquées d'un coup.

Harry essayait d'être un minimum clair dans ses pensées, mais il n'y parvenait que très peu. Partagé entre la pensée qu'il est fou, celle qu'il était drogué ou sous l'emprise d'un sortilège, et celle de l'acceptation, il avait un peu de mal à s'y retrouver, et un peu est un euphémisme.

Et comme si ses pensées n'étaient pas assez confuses comme ça, Harry n'arrivait pas à savoir s'il était impatient ou terrifié à la perspective du rendez-vous que lui avait fixé Malfoy. Sans doute un peu des deux.

Et puis, Harry détestait Malfoy. Et s'il ne pouvait plus le faire pour les précédentes raisons, il en trouverait de nouvelles. Comme son sang-froid remarquable.

Du début jusqu'à la fin, il avait gardé toute maîtrise de lui-même, gardant son air fier et hautain, comme si rien ne s'est passé et qu'Harry avait juste fait une bêtise, comme si lui-même n'a rien à se reprocher. Il avait paru si sûr de lui, si serein, qu'Harry s'était demandé s'il n'avait pas en fait rêvé que Malfoy allait dans la salle sur demande depuis des semaines.

Malfoy avait gardé tout contrôle sur la situation alors que Harry avait paniqué, avait été incapable de dire quoi que ce soit, et Harry détestait ce stupide blond pour ça.

Voilà, il avait trouvé une raison.

oOo

Chapitre de 951 mots.

Désolée pour le manque d'action dans ce chapitre, mais je trouvais important d'expliquer le point de vue d'Harry.

Zoubiii <3

Rendez-vous nocturnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant