13. Beaucoup de problèmes

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-Quel est ce souvenir, professeur ? Dans quels souvenirs allons-nous plonger ?

-C'est dans ma mémoire que nous allons plonger, Harry. Nous allons revenir au jour où Tom Jedusor a postulé pour travailler en tant que professeur à Poudlard.

-Dans quel intérêt ? questionna Harry.

-Tu verras bien...

Harry dut se retenir de souffler. Il détestait quand Dumbledore faisait ça. Ne donner aucune indication pour le pur et simple plaisir de le faire réfléchir. Mais il plongea tout de même dans la pensine, et contempla le décor.

Le bureau de Dumbledore était presque identique à ce qu'il était à l'époque d'Harry, et Voldemort était là, assis sur la chaise où se trouvait Harry quelques instants plus tôt. Il négociait le poste de professeur contre les forces du mal, mais Dumbledore ne semblait pas prêt à le lui accorder.

-J'ai beaucoup voyagé, je m'y connais mieux en la matière qu'à ma sortie de Poudlard.

-Mais nous savons tous deux que tu es aussi peu intéressé par ce poste que lorsque tu avais dix-sept ans, Tom.

Et aussitôt, Voldemort s'assombrit.

-Je ne pense pas...

-Ce sera tout, Tom. Je suis désolé, mais tu n'es pas prêt d'être embauché dans mon école.

Puis le décor se flouta et Harry revint à la réalité, ne comprenant en rien pourquoi Dumbledore lui avait montré ce souvenir. Oui, Voldemort avait voulu être professeur à Poudlard, et alors ? Beaucoup d'autres gens avaient essayé.

-Perplexe ? demanda Dumbledore.

-Je ne comprends pas très bien pourquoi...

-Pourquoi je t'ai montré ce souvenir ? Il faut que tu saches, Harry, que les horcruxes sont des objets de magie très noire, tu le sais.

-Oui, professeur.

-Et dis-moi, si toi, tu décidais de créer un horcruxe, qu'est-ce que tu choisirais comme objet ?

-Un objet important pour moi, ou qui me rattache à quelque chose auquel je tiens.

Et soudain, Harry comprit.

-Il a caché un horcruxe à Poudlard.

-Si seulement c'était aussi simple... Non, Harry, je ne suis pas sûr que Voldemort ait caché un horcruxe à Poudlard, ce serait trop risqué, n'importe qui pourrait tomber dessus par mégarde. En revanche, il est fort possible qu'il ait choisi pour horcruxe un objet qui lui rappelle Poudlard.

-Et qu'est-ce que ça pourrait être ?

-N'importe quoi. C'est le problème.

-Et si l'objet était quelque chose de complètement anodin, comme un bout de rideau ?

-C'est un autre problème.

La gorge d'Harry se noua.

-Ça fait beaucoup de problèmes, professeur.

-C'est le problème, Harry.

oOo

Harry était un peu perdu. Il ne savait pas quoi faire à propos de Malfoy. Il avait vraiment envie de le revoir, mais... il n'avait aucun prétexte pour le faire, et il devait faire attention à ne pas éveiller les soupçons. Puis quelque chose d'autre le chiffonnait. Que pensait Malfoy ? Avait-il été sympa avec lui juste pour être tranquille ? Ou pour lui faire oublier la salle sur demande ? Harry n'en savait rien, et ça l'agaçait très profondément.

Peut-être qu'en réalité, Malfoy se moquait de lui, et qu'il voulait juste l'humilier, en lui faisant croire à la trêve. Ou peut-être qu'il voulait le détourner de son objectif de base, qui était quand même l'armoire. Peut-être que c'était juste un coup monté de toute pièce.

Cette pensée fit mal au cœur d'Harry. Penser que Malfoy se moquait de lui, souriait et riait pour de faux avec lui lui faisait mal. Parce qu'il s'était senti heureux avec Malfoy, sur le terrain de Quidditch. Il s'était senti bien, léger, comme si tous ses problèmes avaient disparu. Il s'était senti bien mieux avec Malfoy qu'avec Ron et Hermione, et il s'en voulait même un peu.

Comment Malfoy arrivait à le rendre si heureux, si positif, par sa simple présence ? Comment arrivait-il à lui faire tout oublier d'un coup ? Harry avait bien une idée de la réponse, mais même avec le temps passant, il ne se faisait pas à l'idée.

Il en était simplement venu à la conclusion qu'il était malade et qu'il se faisait des idées parce que sa vie était trop compliquée en ce moment.

Dans la journée, Harry était retourné sur le terrain de Quidditch, espérant y croiser Malfoy. Pourtant, ce fut une autre personne qui vint à lui. Ginny. Harry n'aurait pu dire s'il était content ou non de la voir. Il se sentait toujours un peu coupable de ne pas pouvoir lui donner ce qu'elle recherchait, et de la laisser sans réponse. Pour tout dire, Harry redoutait la conversation qui devrait bien avoir lieu un jour.

Ginny s'avança vers lui et lui fit signe de descendre de son balai pour la rejoindre. Harry s'effectua à contrecœur, puis posa pied à terre.

-Tu vas bien ?

-Il faut qu'on parle.

Harry inspira un coup, priant Merlin pour ne pas être maladroit dans ses propos et ne pas blesser Ginny. Il ne voulait pas lui faire de mal, mais d'un côté... il ne pouvait pas non plus lui cacher éternellement la vérité.

-J'ai l'impression que tu m'évites, et ne nies pas, ce n'est pas qu'une impression. Et honnêtement, je ne vois pas pourquoi. J'ai bien mes idées, mais à mon goût, aucune n'explique la raison de ton éloignement.

-D'abord je voudrais m'excuser si je t'ai fait du tort. Tu sais bien que ce n'était pas mon intention, mais... en fait... tu vois, il y avait quelque chose entre nous, je t'aimais bien , tu me plaisais vachement, oui, mais.. je ne veux pas te faire de mal Ginny. Mais j'ai réfléchi, et je ne crois pas qu'on soit faits l'un pour l'autre.

Ginny essayait de garder un visage impassible, Harry le voyait bien, mais la jeune fille ne put cacher les larmes qui affluaient dans ses yeux.

-Je suis désolé. Je ne veux pas te blesser, tu trouveras quelqu'un d'autre.

-Non, je... je comprends. Ne t'en fais pas Harry, je comprends. Je m'y étais préparée de toute façon, je m'y attendais...

-Je ne voulais pas te donner de faux espoirs. Tu m'as plu pendant un long moment, tu sais ? J'ai vraiment cru que tu étais la bonne, mais non... Pour être dans une relation, il faut déjà que je règle pas mal de mes problèmes à côté.

-C'est vrai...

-Et de toute façon, je ne pense pas que tu aurais été heureuse avec moi. Je veux dire, on ne serait pas restés ensemble très longtemps, et la séparation aurait été beaucoup plus dure. Tu sais ce qui m'attend...

-Je le sais. Mais j'espérais qu'on pourrait passer outre.

-Je suis vraiment désolé Ginny. Sincèrement.

-Ce n'est pas grave. Je préfère ça plutôt qu'attendre indéfiniment.

Cette fois, les larmes coulaient abondamment sur ces joues parsemées de tâches de rousseur.

-Je t'aime... Et j'espère que tu trouveras celui ou celle qui te rendra vraiment heureux, le plus possible. Tu le mérites, Harry. Tu es quelqu'un de bien.

oOo

Chapitre de 1162 mots.

Bon, plus de Ginny en vue, quoique... Haha, suite dans le prochain chapitre, pour un petit rebondissement !

Rendez-vous nocturnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant