25. Petit nuage

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Flotter sur un petit nuage. C'était l'impression qu'avait Harry depuis sa dernière rencontre avec Malfoy. Depuis la fois où ils s'étaient embrassés.

Harry ne cessait d'y repenser, jour et nuit. Il s'était repassé la scène tellement de fois qu'il commençait à penser qu'il l'avait rêvée. Et pourtant, le souvenirs des lèvres tièdes de Malfoy sur les siennes lui prouvait que non, il n'avait pas rêvé, il avait bel et bien embrassé Malfoy.

Harry ne savait pas quoi ressentir. Oui, il aimait Malfoy, et il avait adoré les baisers qu'ils avaient échangés, mais quelque chose le retenait. Et si Malfoy n'avait pas aimé ? S'il prenait ce qui s'était passé comme une erreur ? S'il le regrettait, et qu'il ne voulait plus lui adresser la parole après ? Cette perspective terrifiait Harry.

Ou pire ! Si tout, depuis le début, n'était qu'un jeu, un stratagème de la part de Malfoy pour humilier Harry et venger l'emprisonnement de Lucius à Azkaban ?

Harry se souvenait encore à la perfection de chaque instant passé ce soir-là. Le regard nuageux de Malfoy, ses mains douces et rassurantes, ses joues rougies et son souffle erratique. Harry se souvenait de tout. Et il n'était pas prêt d'oublier.

A chaque fois qu'il y repensait, il rougissait, et s'imaginait que Malfoy était à côté de lui. Mais à chaque fois, il se rendait compte aussi que Malfoy n'était pas là et que son absence était pesante.

Harry n'avait pas osé redonner un rendez-vous à Malfoy, de peur qu'il lui annonce que c'était une erreur, et Malfoy ne lui avait pas adressé le moindre signe en retour. Et donc, plus les jours passaient, plus Harry avait peur.

Mais, environ une semaine plus tard, alors qu'il se rendait à la volière, Hedwige vint directement se poser sur son épaule, un papier dans le bec. Pourquoi ne lui avait-elle pas apporté pour le déjeuner ? Harry n'en savait rien, mais il se saisit du papier rapidement, offrant au passage une caresse généreuse à sa chouette. Il eu un sursaut en reconnaissant l'écriture en italique si élégante qui caractérisait Draco Malfoy.

Aucun courage, ces Gryffondor... S.S.D. à 23:00, ce soir même.

Harry aurait pu se vexer de la brutalité des propos de Malfoy, mais il n'en fit rien, il était bien trop heureux d'avoir à nouveau la possibilité de revoir Malfoy.

Un sourire béat accroché à la face, il donna un Miamhibou à Hedwige et descendit les escaliers de la volière en précipitation.

oOo

La journée passa lentement bien trop lentement aux yeux d'Harry, qui n'avait attendu qu'une seule chose : retrouver Malfoy. Hermione, qui avait bien remarqué son impatience, avait tenté de lui soutirer des informations, mais Harry avait tenu bon. Il ne dirait rien à personne, du moins pour l'instant, le temps qu'il soit sûr de ce qu'il faisait avec Malfoy. Ou devait-il l'appeler Draco maintenant ?

Harry fut très en avance ce soir-là, et par chance, Malfoy l'était aussi. Quand Harry le vit, son cœur manqua un battement, et il dut se retenir de sauter de joie. Il entra dans la salle rapidement, suivi du Serpentard, et à peine la porte fermée, Harry se jeta sur Malfoy, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Heureusement, celui-ci ne se recula pas, au contraire. Ils s'embrassèrent longuement, passionnément, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus du tout de souffle. Et seulement à cet instant, Harry se recula, se mordant la lèvre inférieure.

-Normalement, on dit "Bonjour" aux gens avant de leur sauter dessus comme un animal affamé, fit remarquer Malfoy en souriant.

Harry rit. Ses retrouvailles avec Malfoy ne s'étaient pas passées exactement comme il le souhaitait. Il avait plutôt penser discuter tranquillement, faire le point sur les sentiments de chacun, mais... quand il avait vu le Serpentard arriver, le besoin de fondre sur ses lèvres avait été trop fort.

Malfoy s'installa sur un canapé, et Harry s'affala à côté. Harry ne put s'empêcher - une nouvelle fois - de voler un baiser à Malfoy. Puis deux, puis trois, puis tellement qu'il ne pouvait plus les compter. Ils ne parlèrent pas pendant une dizaine de minutes, profitant juste l'un de l'autre. Mais au bout d'un moment, Harry s'écarta.

-Dis, commença-t-il, je peux t'appeler "Draco" ?

-Je pars du principe qu'à partir du moment où tu m'as littéralement sauté dessus, qu'on s'est embrassés, et que tu es allongé sur moi, on peut s'appeler par nos prénoms. Harry.

Harry rougit, c'était vrai qu'il était allongé sur Draco, la tête contre son torse. Il voulait dire quelque chose mais ne savait pas quoi. La peur de briser cet instant magique l'empêchait de faire quoi que ce soit.

Il sentait le souffle chaud de Draco contre sa nuque, le faisant frissonner. Il se sentait bien, incroyablement bien. Il sentit une main se faufiler dans son cou et lui relever la tête. Puis des lèvres se pressèrent sur les siennes, doucement, amoureusement, et de longs doigts fins lui massèrent le cuir chevelu.

Draco aussi se sentait bien. Il savait que ce moment serait de courte durée, qu'il devrait bientôt revenir à la réalité, mais il voulait profiter du calme avant la tempête. Il s'en voulait de ne pas être totalement honnête avec Harry. Il lui avait menti nombre de fois, et une mauvaise sensation le tiraillait.

Il ne pouvait pas être avec Potter. Il pouvait l'aimer à la folie, il pouvait tout faire, mais rien ne changerait la terrible réalité. Il était un mangemort, destiné à tuer Dumbledore et à côtoyer les forces du mal. Ils étaient ennemis, ils allaient devoir s'affronter sur le champ de bataille. Et ça, Draco ne parvenait pas à l'oublier.

Il ne pouvait pas aimer Potter, il n'en avait pas le droit. Il était condamné, et par conséquent, leur amour était condamné. Sa priorité devait être sa mission, sa famille, sa survie. Et certainement pas Potter et ses beaux yeux.

Alors oui, Draco était raide dingue de ce stupide Gryffondor, mais il ne pouvait pas. Il lui ferait plus de mal qu'autre chose. Il se sentait mal, tiraillé de tous les côtés. D'un côté Harry, qui l'aimait et qu'il aimait, qui lui offrait des moments heureux, joyeux, de l'amour, quelque chose que Draco n'avait jamais eu. Harry lui offrait le paradis, et attendait juste qu'il accepte son offre, mais non. Draco ne pouvait pas. Il était question de sa propre vie.

Parce que de l'autre côté, il y avait sa famille, l'honneur de sa famille, les mangemorts et Voldemort. Ce côté-ci ne l'attirait pas, il aurait volontiers tout donné pour y échapper, mais ce n'était pas aussi simple. Draco n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas choisir son côté, il devait suivre le chemin qui lui était déjà tracé.

Harry n'était qu'une illusion, un mirage, une vision du paradis qui lui était inaccessible. Draco ne pouvait pas y céder. Il n'avait pas le droit de s'attacher ainsi à lui, et il avait enfreint cette règle. La seule chose qui lui restait à faire était quitter Harry, alors qu'ils n'étaient même pas encore ensemble, et prier pour qu'il ne lui arrive rien. Pour le protéger. En étant proche de lui, il le mettait plus en danger qu'autre chose.

Il se tourna vers Harry pour lui dire quelque chose, mais celui-ci dormait déjà. Il s'était endormi tranquillement, blotti contre le torse de Draco, ses mains autour de sa taille, comme un bébé accroché à sa mère. Draco le trouva incroyablement mignon, ainsi, et se rendit compte de deux chose.

Harry Potter était l'être le plus mignon qui ne lui était jamais donné de voir.

Même s'il y mettait toute sa bonne volonté, il ne serait jamais capable de quitter ce même petit être mignon.

oOo

Chapitre de 1315 mots.

Je sais, ça commence bien, ça avance mal, et ça finit bizarrement, mais que voulez-vous, on est dans un drarry, pas dans un simple roman à l'eau de rose ;)

Rendez-vous nocturnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant